01/07/2021
Ce n'est pas de jeu
Dans la nébuleuse médiatique sportive, malgré le départ du Tour de France ce week-end, on perçoit quelques bruissements au sujet des J.O. de Tokyo. A une trentaine de jours de leur ouverture, ils continuent d’empoisonner les instances sportives et politiques, pour ne pas parler des citoyens excédés par les risques encourus.
Pour rassurer, on avance des mesures très variables dans le temps. Pas de spectateurs, puis 50%, sans compter les écoliers, masques pour tous, y compris les athlètes, quand même admis aux jeux !
Pour oublier ces péripéties, revenons au héros emblématique des jeux : le Baron de Coubertin. Dont l’olympisme n‘était pas la 1ère préoccupation. A l’image de ses contemporains, revanchards après l’écrasement par la Prusse, Paris dévasté, l’Alsace-Lorraine perdue, il souhaite des jeunes fortifiés par le sport. « un débourrage physique indispensable à l’entrée dans l’armée moderne »
Ce sport à l’école comme préparation militaire se heurte à une vision « hygiéniste » d’autres préconisateurs. Ainsi Tissié écrit : « l’éducation physique doit préparer une république de petits bonhommes aux jugements sûrs ». Quelques soient leurs motivations, ces découvreurs ont contribué à la gymnastique à l’école, rendue obligatoire en 1881. Ce dont on profite encore pour peu qu’on ait les profs et pas trop de dispenses de la part des élèves.
Le Baron aurait préféré qu’on dise sport plutôt que gymnastique, qui résonne davantage avec émulation, compétition. C’est ainsi qu’il réanime les jeux olympiques avec l’objectif toutefois de rencontres ouvertes, facilitant les échanges entre cultures, statuts sociaux, dans un pur esprit amateur.
A quel point cet esprit a été galvaudé aujourd’hui, notre baron en pleurerait. Pour les nations et leurs dirigeants, une médaille aux jeux devient un drapeau. C’est bien pourquoi les dirigeants tiennent tant à obtenir les jeux même si la population, aujourd’hui japonaise, n’en veut pas. Les japonais ont bien compris qu’outre les désagréments habituels, ils seront exposés à toute la palette, de l’alpha au delta, des différents virus. Un comble : ils vont payer pour ça !
17:36 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
24/06/2021
En France, on ne fait plu de bébés, mais ds vieux si, à foison
Une statistique du Monde m’a impressionné : les 85 ans et plus représentent 2 ,6 millions de personnes, d’autant que je compte parmi les plus. Encore plus impressionné par un avenir que je ne verrai pas : 2040, où ces seniors+ seront 3,6 millions. Cela signifie que les EHPAD qui avaient fait de leur mieux pour en perdre beaucoup n’ont pas totalement réussi.
Et il y a tous ceux, hors EHPAD et ça me concerne, qui en ont réchappé tout seuls. C’est pour eux une habitude depuis les maladies infantiles. Après celles de l’enfance, il y a celles des grandes personnes, dont le fameux cancer que certains doublent ou triple. Leur grande confiance dans les chirurgiens leur fait aborder les opérations avec sérénité.
Toutes ces cohortes de gens âgés en 2040, ça fait quoi ? A mon avis (très gratuit puisque je n’en serai pas) ces survivants le seront encore pour les prochaines pandémies. Contraints à ce moment-là de faire rissoler des insectes sur la plancha, non contrôlées par les services vétérinaires comme le beef aujourd’hui, ils en essuieront d’autres. Ces disciplinés du vaccin ne manqueront pas de se garder à la 1ère alerte.
Ils n’encombreront pas les hôpitaux parce qu’ils n’ont pas trop touché à la drogue, qu’ils boivent modérément, qu’ils ont arrêté de fumer assez tôt. En plus ils ne font plus de folies en voiture qu’ils conduisent prudemment. D’ailleurs quelques fils précautionneux subtiliseront les clés de la voiture assez tôt.
A leur âge, même sans Covid et sans injonction écologique, ils ne prennent plus l’avion et se satisfont de sorties en France qu’on n’a jamais fini de découvrir. En camping-car par exemple, avec le plaisir de musées, le confort de restaurants tant que leur retraite n’aura pas trop rétréci.
Sans trop embêter le monde, toujours vivants guettés par la solitude, on aura trouvé d’ici là de quoi maintenir leur socialisation. Sur le style de colocations de personnes âgées, où on échange, après la liste de courses, des sujets ou des projets plus intéressants.
09:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
20/06/2021
De drôles de chemins de Lapierre
A mon âge, ils m’ont proposé un raid à vélo que j’ai accepté. Avec un prof exténué à la fin d’un semestre et une femme enceinte de plusieurs mois, je devais pouvoir suivre le train. Avec en plus un vélo électrique d’un rouge flamboyant plus aérodynamique que le noir terne d’avant.
J’ai négligé le 1er avertissement. Ce raid à vélo commence en train en 3 étapes. Il faut, avec son bagage, passer du 1er quai au second et de celui-ci au 3ème. Même à plat, je peinais à pousser le chargement.
Pas la peine d’être linguiste pour se douter que le Puy n’évoque pas un cheminement d’une platitude beauceronne. Dès la sortie de la gare, ça monte, ils montent, moi aussi je tâche de monter. Ce qui fait drôle à vélo, c’est d’avoir mal aux bras… de pousser l’engin, lesté de sacoches il est vrai.
Mes compagnons, experts en internet, avaient remarqué un remarquable « vélo-liberté ». Sûr, on n’a pas eu de goudron, mais du sable, des cailloux, du machefer. Cet itinéraire est préparé pour, après les vététistes, les cyclotouristes, les routards, des gens à 2 roues dont l’émergence n’est pas imminente.
C’est là forcément que mon Lapierre, préparé à d’autres terrains, a connu sa 1ère crevaison et moi ma 1ère expérience de cycliste âgé. Je disais globalement où sont les outils, où on débranche le moteur, et les jeunes font tout le reste. Remarquablement !
Autre découverte : les appart-hôtels. Des maisons très équipées où on est libres de manger ce qu’on veut, de dormir quand on veut. Assez formidable ! Un détail toutefois : comme on fait tout, on fait son lit avec un papier jetable qui se proclame « alèze ». Ce retour à l’âge du pipi au lit fait se lever au milieu de la nuit, sans doute de crainte de salir le matelas.
On eut aussi des moments cyclistes formidables, des descentes du Col du Goulet qui durent jusqu’au Coca du Bleymard, des Gorges de l’Ardèche enroulées à la fraîche, qui feraient oublier qu’on devait finir l’étape au plein du réchauffement d’un climat plutôt aoutien.
La plus riche découverte peut-être : pédaler dans des records de canicule, rêver de piscine pendant des kilomètres, perdre ses sacoches dans des chemins à tracteurs, c’est de retrouver, au long des routes et au repos, des compagnons attentifs et plein de gentillesse.
10:13 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)