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25/08/2022

La raison du plus fort n'est pas forcément la meilleure

Dans l’établissement qui a formé (formaté ?) ma jeunesse, on nous inculquait le respect de valeurs intangibles, dont la raison. Dans la littérature qu’on  nous enseignait, à côté de la passion racinienne, on parlait très vite de Boileau, un maitre-es raideur. Pas du tout le chantre du clair-obscur. D’ailleurs évêque de profession, à une époque où le goupillon n’était pas ennemi du sabre.

Malgré ces strictes fréquentations, j’émets quelques doutes vis-à-vis de la raison, un peu coite sur certaines questions. Pour la 2ème année consécutive, nous subissons une canicule violente et tenace, et quand vient un orage, c’est sous forme de tempête et d’inondation avec des saccages conséquents. On aurait pu s’attendre, raisonnablement, que toutes les forces politiques s’unissent de toute urgence et bâtissent un plan pour limiter le dérèglement climatique. Transpirant sous la canicule, tel sœur Anne, je n’ai rien vu venir.  

Autre mystère, ou du moins situation irraisonnée. Mon épouse attrape le Covid, garanti, testé, tout ce qu’il y a de plus Covid. Et moi l’époux très proche, je ne l’attrape pas. Abandonner le lit conjugal quelques nuits, quand le symptôme de grande fatigue abattait mon épouse depuis plusieurs jours, relevait plutôt du symbole. J’ai entendu, à mots très furtifs, qu’un type, pas foncièrement raisonnable, qui ne suit pas ce qui est normalement attendu, ça pourrait être finalement assez normal !

Des pics de non-raison ont été fournis à propos du Covid justement, qui se duplique constamment en variants divers. Certes, il s’agissait d’un virus tout à fait inédit. Il a fait se lever des cohortes d’experts. Diplômés, reconnus, quasi « nobellisables ». Dommage : ils n’étaient pas souvent d’accord, ni sur l’origine, ni sur les protections, ni sur les vaccins. On a bien entendu qu’en matière de science, les doutes ou désaccords étaient porteurs de progrès futurs, mais l’argument sent un peu le spécieux.

Tout ce hourvari de n’importe quoi me dit que je peux m’offrir des pages entières de Racine, Baudelaire ou Zola, sans la moindre pincée de Boileau. Devant ces glorieux, on se sent petit, prêt à méditer la réflexion de Lawrence d’Arabie, après ses conquêtes, « craignant de faire étalage de son insignifiance en présence de ces formations colossales ».

 

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