02/03/2016
"j'ai pas vu le temps passer"
L’arthrose, et pour ce qui m’en reste, les cheveux blancs m’ont rangé chez les seniors inexorablement. Et fait classer par quelques-uns, qui le deviendront aussi, « vieux con ». Ce parallèle assez habituel est une vilaine commodité parce que des vrais, et l’exemple des dernières élections le montre, on n’en trouve pas plus chez les vieux que dans les autres échantillons.
C’est vrai qu’il peut y avoir dans cette population quelques specimen atteints d’un « jeunisme » outrancier. Des mamies défilant, jupette ultra courte, sur des haut-talons extravagants. Des papys, crinière rajeunie de teinture, chemise ouverte sur un poitrail velu, à faire pâlir un bonobo. Et les bonobos, ça parle !
D’autres détracteurs nous imaginent libérés du travail, seulement occupés à se faire dorer sur la plage. Erreur encore ! Les anciens trouvent qu’ils ont assez de rides comme ça pour ne pas s’en créer davantage. Et, assez sages pour écouter leur médecin, ne courent pas après le mélanome.
Libérés du travail, on a tout notre temps pour récupérer des soucis. Sur un mode dépassé, on dit merci et au revoir, on ne grille pas les feux rouges, et on se préoccupe des autres, y compris de notre large parentèle. Parmi celle-ci, suffisamment adultes pour ne pas confondre l’empathie avec la tutelle, les enfants et petits-enfants tâchent d’assumer eux-mêmes la plupart de leurs difficultés.
C’est pourquoi, « bien vieux au soir à la chandelle », on peut profiter du présent dans la foulée d’une vie bien remplie. Pour conforter notre sérénité, sorte de cerise sur le gâteau, on peut fréquenter à loisir les Spinoza, André, Lenoir, Gibran, chantres, pas seulement du bonheur, de « la puissance de la joie ».
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25/02/2016
Pas si bêtes
Mon environnement familial plutôt cattophile trouve que mon amour des chats est tiède. C’est une méprise, car de tous les 2 ou 4 pattes qui m’entourent, le chat est celui que je supporte le mieux. Cette bête passe beaucoup de temps à dormir et d’un naturel indépendant se plait davantage dehors que dans mes jambes.
Je n’en dirai pas autant des chiens. Outre qu’ils sont mes ennemis préférés à vélo, ils se font une vraie émulation dans leurs concerts d’aboiements poursuivis jusqu’à la nuit. Ils sont aussi familiers d’une variante de Petit poucet odorant en parsemant leurs itinéraires de leurs déjections, itinéraires qui sont aussi les notres.
La bête à la mode c’est le cheval. Fier animal certes, mais qui fonctionne comme le chien. C’est sur mes sentiers de randonnée à VTT qu’il répand avec application son crottin. Lequel se fait sentir, on peut le dire, largement et longtemps.
Je pourrais en avoir fini de ma liste de détestation animale mais les princes des Emirats viennent de m’obliger à la compléter. Connaissez-vous le « Abou Dhabi Falcon Hospital » ? Cet hôpital réservé aux faucons est doté des instruments technologiques les plus avancés, à faire pâlir un de nos CHU. Comme le caprice des seigneurs locaux n’a pas de prix, les soins sont gratuits !
Quand on pleure la misère dans un de nos établissements, on pourrait se dire que la « secu » ne nous prend pas pour des faucons mais un peu pour des vrais !
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17/02/2016
Trop de précautions nuit
On me connait comme un pourfendeur résolu du principe de précaution. Bien sûr, l’idée en est bonne mais l’excès de précautions rend les gens par trop précautionneux. Infantilisés, déresponsabilisés, ils acceptent qu’on leur dicte chaque geste sous peine des pires catastrophes. Et les exemples abondent.
En cette période de vacances de neige, on a prévu des gendarmes aux accès des stations pour vérifier que ces skieurs étaient équipés pour gagner la montagne. Comme s’ils ne la connaissaient pas ! C’est vrai qu’on a vu l’an passé des ingénus des plaines, plus riches en gazon qu’en neige, se lancer dans l’aventure aussi démunis qu’un plongeur sans bouteilles.
On rappelle sans cesse aux vieux, ces vedettes de l’inconscience, qu’il faut boire pour ne pas se déshydrater et s’habiller un peu quand il fait moins 20. S’ils sont parvenus à un âge avancé, c’est probablement qu’on leur a tenu la main à chaque instant jusque là.
Cette période de neige est aussi celle des tempêtes, des vagues énormes et des risques de submersion et qu’il faut donc éviter de s’approcher trop près. Evident, n’est-ce pas ! On a quand même vu un couple (des vieux justement) se laisser prendre par la vague. C’est consternant ! Ou ils ne comprennent pas le mot submersion. Ou ils ont monté un coup avec un jeune pour lui laisser la gloire d’un sauvetage.
J’éviterai les mille interdits des ayatollahs de la nourriture qui ont de quoi dérouter les mieux affranchis. Grâce à mes parents d’abord, puis à une épouse attentive, je suis en bonne santé et mange à ma faim. Je trouve mes glucides dans le miel de mes tartines ou le thé de mes bidons de sport. Mes protides se cachent dans une cuisse de poulet ou une sardine. Quant aux lipides, les graisses, je les ai constamment avec moi sous la forme de ces 2 ourlets qui surplombent ma ceinture.
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