09/12/2015
Avis de tempête
Selon la télé, les goûts des français en la matière sont la météo et la cuisine. Elle nous y formate quotidiennement. Si bien que le monde politique ne jure plus que par ces 2 impératifs.
La météo politique parlait depuis un certain temps d’un ciel sombre et d’orages probables. C’est juste une sorte de tsunami qui s’est abattu avec l’annonce du F.N. en premier parti de France. La façon d’éviter l’orage ressemble à la technique utilisée chez mes vignerons du Jura. Quand un orage de grêle menace, ils font tirer le canon qui pousse le nuage plus loin. Dans notre beau pays imprévoyant, chacun balance ses tirs chez le copain et tout le monde reçoit la grêle du F.N. sur la figure.
La cuisine a envahi aussi la politique ainsi que les grands chefs des partis nous l’illustrent cette semaine. Faute d’avoir eu très en amont des débats d’idées, masqués par des jeux d’ego, on prépare en toute hâte une tambouille où on mélange des contraires, juste épicés de males coups de menton.
Auraient pu s’insérer dans ces débats le jeune, las de voir les portes de l’emploi se fermer et son avenir incertain, qui se réfugie dans l’abstention. Ou cet autre, plein d’un dynamisme généreux, voulant confirmer son identité, et mûr pour les sirènes d’un radicalisme islamiste.
Nos télés, de plus en plus fabriques d’opinion, pourraient reprendre ces débats (des nouveaux 7/7 ?) Nos télés publiques s’honoreraient d’abandonner la course à l’Audimat pour éclairer le peuple au lieu de le transformer en populace béate et aveuglée.
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03/12/2015
Du bon dans le mauvais
Toutes les radios et télés vibrionnent à l’envi à propos de la fameuse COP 21. Et cela, pour une fois, en vaut la peine. Il s’agit d’établir comment nos activités pourraient ménager le climat, et donc aussi la planète de nos enfants.
Sans faire un particulier mauvais esprit, certains s’interrogent sur les tonnes de kérosène et d’essence des avions, bus et voitures qu’il a fallu consommer pour ce sommet. Mais si ce gachis permet de venir à bout des dérèglements de notre climat, l’investissement n’aura pas été vain. D’autant qu’il y a une autre conséquence : de moindres inondations ou tempêtes favoriseront la paix entre ceux qui en souffrent et ceux qui les provoquent.
On aime moquer les nouveaux végétariens qui renoncent à la viande. Navrés de savoir qu’un kilo de beef a demandé 15000 litres d’eau. Ils se rattrapent souvent grâce au soja (même O.G.M.) venu du Brésil qui détruit de grands pans de la forêt amazonienne pour le cultiver. En attendant qu’on se mette aux insectes et aux algues, économisons l’eau si précieuse. Satisfaction aussi, le bœuf étant souvent une vache, d’avoir sauvé une Salers tellement belle ou une Aubrac dont l’œil quasi maquillé vous tirerait des larmes.
Dans les temps anciens, ceux de ma prime jeunesse, on allait déverser ses petites turpitudes au confessionnal pour revenir serein et blanchi. Aujourd’hui, on a préféré le psychiatre en guise de déversoir. Sans doute parce qu’on veut en avoir pour son argent, les pratiquants en reviennent, disent-ils, plus sereins. Mais la séance, poour atteindre le bien-être, doit être renouvelée plus souvent qu’à confesse.
Les enseignants, privés de la permission d’une bonne claque en réponse à une insulte ou une agression, songent aux quelques tapes reçues quand ils étaient élèves. Dans ma collection personnelle d’enseignants, j’ai encore le souvenir cuisant d’un instit appliquant avec maestria des coups de règles sur les 5 doigts réunis. Une maîtrise digne d’un bon batteur dans un groupe. En tous cas, il n’y avait pas de récidive pour la faute qui nous avait mérité les coups de règle.
Est-ce qu’on ira, pour délivrer les élèves, nos futurs citoyens, de leurs « incivilités, jusqu’à rétablir les châtiments corporels ?
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27/11/2015
Chère Léocadie (tous con-nectés)
Tu as une particularité qui tirerait des larmes de désespoir à nous autres en bas dans la plaine : « tu n’as pas de réseau » ! Pas de téléphone non plus d’ailleurs. Ta voix, qu’ils aiment entendre, suffit à rappeler ton chien et regrouper ton troupeau.
Mes récents soucis médicaux m’ont mis souvent dans les bus ou le tram. Parmi ces passagers plongés littéralement dans leur téléphone (avec lequel d’ailleurs ils ne téléphonent pas). Prolongés de 2 fils jusqu’aux oreilles, ça leur permet de t’écraser consciencieusement les pieds pour gagner leur place, sans s’excuser : tu es complètement absent de leur monde !
Rendu sur le trottoir, tu es exposé maintenant à une dure rencontre avec un de ces concentrés sur leur truc. Je ne suis pas complètement hostile à ce qu’une jeune personne me tombe dans les bras mais sans le préalable d’un choc avec ce drôle d’objet contondant.
Dans cette période d’avant Noël, je suis loin d’être débarrassé de l’ ennemi sournois. Le cadeau ad-hoc d’aujourd’hui est d’abord connecté. Et d’abord pour ces chers petits qui ont jeté depuis longtemps aux orties la poupée qui parle et le train électrique. C’est vrai qu’au C.P. ils ont plus besoin de savoir s’ils ont la 4G que d’apprendre l’orthographe ou la politesse.
Dans les merveilles que procure le nouveau téléphone, un smartphone ça s’appelle, tu payes tes achats en posant l’engin sur une petite boite ad-hoc. Et tu te prives du sourire et de l’accent chantant de la boulangère égrenant : « et vos 40 centimes, Monsieur ».
Toi, après une dure journée de travail, sans montre, tu sais qu’il est l’heure d’aller dormir. On a ici des fanas de la connection dont la montre, qui ne dit pas l’heure, leur raconte le matin si leur sommeil a été bon. Et si le sommeil était mauvais, ils en remettent une couche ?
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