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04/03/2020

Les quatre saisons d'un cycliste

Les récentes grèves ont eu un avantage collatéral : un regain de l’usage du vélo. Celui-ci, idéalement avec garde-boues, éclairage, ne pallie pas l’inexpérience du cycliste et a provoqué à Paris une hausse de 150% des accidents de ces engins. Pourtant usager fervent  de ce véhicule utilitaire dans mes années de travail, j’appréciais la ventilation des neurones du matin et plus encore, de semer au fil des kilomètres du retour les soucis du jour.

Utilisé avec persévérance, ce vélo utilitaire prépare efficacement à l’usage du vélo-randonneur. Lesté de sacoches qui s’allègent au gré des années d’expérience, c’est l’outil d’inoubliables découvertes. Rodé par nos vacances cyclistes avec mon épouse avec un vrai penchant pour les îles, Corse, Crète, Irlande, ma 1ère randonnée de retraité avec mon fils nous a fait découvrir, au fil du Danube, de superbes images dont celles de Vienne et Budapest.

 En 98, au Portugal, la progression des footeux français à chacune de nos étapes nous faisait oublier la canicule et les reliefs du pays. Viendra un peu plus tard  l’excursion, depuis Montréal, de tous les caps de la côte-Est des U.S.A..   Ponctuée de quelques intermèdes nautiques, on aura l’arrivée-apothéose dans la « Grosse Pomme ». Trois jours ensuite d’immersion culturelle à New-York mêlant musées et comédie musicale. C’est d’ailleurs en sortant d’une représentation qu’on a pu lire sur un bandeau lumineux le crash du Concorde sur un hôtel de Gonesse.

Toute carrière cycliste un peu dense passe souvent par une saison de vélo médical. Non sans quelques bouffées d’euphorie. Quand le chirurgien qui vient de réparer un corps bien cabossé annonce qu’on va pouvoir entamer la rééducation, que la blouse blanche ensuite vous engage à quelques tours de pédale sur le vélo, vos muscles couturés se voient déjà dans la reconquête. Emotion prolongée à la maison de retrouver le même vélo et les divers aménagements organisés par une épouse attentive pour votre retour.

Au- delà de ces diverses campagnes, vient le moment de goûter comme un dessert le vélo de course. Apuré, efflanqué, plutôt carbone qu’acier, il ne permet quand même pas de comparer nos temps à ceux des champions. Mais mes vieux camarades du club jouissent comme des gamins quand le compteur se met à flirter avec les 30 à l’heure.

Parcourant ces 4 différentes saisons, l’esprit garde beaucoup de bons souvenirs, quelques mauvais, mais l’impression, bien réelle, qu’on n’est pas restés béatement vautrés dans son fauteuil. Qu’une certaine débauche de muscles a sûrement permis de repousser à plus tard la mauvaise saison.

09:44 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

04/12/2019

Mens sana in corpore sano

Bien en phase avec les idées reçues, je pensais qu’un athlète plein de muscles ne pouvait pas être très intelligent. Conforté justement par la vision de l’interview d’un coach de foot dont les jambes avaient été de « haut-niveau », mais dont la tête, manifestement n’avait pas suivi.

Je viens de connaître « mon chemin de Damas » en tombant à la bibli sur le livre de Guillaume Martin : « Socrate à vélo ». Derrière ce titre, avec humour et quelques libertés prises avec les procédures officielles, l’auteur veut montrer qu’on peut être sportif même à bon niveau ET être intelligent. Réconcilier en quelque sorte « la tête et les jambes ». Démonstration d’autant plus pertinente que G.Martin est titulaire d’un master en philosophie et cycliste professionnel. Pas seulement dans d’aimables « amuse-gueules » régionaux, mais présent au Tour de France où il a obtenu une place honorable.

Par ces temps de feu d’artifice d’infos, cette histoire a de quoi « faire le buzz ». Ce n’est pourtant pas vraiment nouveau. Avec moins de retentissement, Jérôme Roy, sorti major de l’INSA de Rennes, réalisait de beaux tours de France, pas en major, il est vrai. Et Amael Moinard et d’autres, ingénieurs, avant eux.

Ce serait une longue litanie que de citer tous les écrivains cyclistes, apparus de nombreuses fois dans ce blog. Ils démontrent en tous cas la compatibilité du muscle et du cerveau dans leur réunion annuelle à Saint-Etienne pour la fameuse grimpée du Col de la République, sous la houlette de Fournel, « le régional de l’étape ».

Je m’en voudrais d’avoir l’air d’attribuer aux seuls cyclistes leur part d’intelligence. Le déboulé d’un rugbyman, dans un slalom virtuose parmi ses adversaires peut confiner au grand art. C’est un autre déboulé que réalisent ces jeunes adultes, jetés brusquement dans la gloire et les salaires mirobolants, a l’instar du modèle Zidane, qui mérite le respect.

Comme d'ailleurs lorsqu'ils témoignent de leur coeur, de leur intelligence aussi, en participant à des courses ou des manifestations dont les gains iront à des associations en grand besoin d’argent.

Finalement, le monde des sportifs, dans son échelle des niveaux de Q.I. n’est pas différent de la population générale lorsqu’elle vise à réaliser tant bien que mal le fameux objectif : « mens sana in corpore sano ». Mais ils mettent tellement en valeur un corps accompli qu’ils feraient oublier qu’ils ont aussi de l’esprit.  

11:21 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

20/11/2019

Chère Léocadie -4-

Tu peux t’attendre à être un peu dérangée et à perdre la tranquillité de ta montagne. En effet la neige est tombée. Pas la petite poudreuse des semaines passées, mais une vraie grosse neige qui se croit en pleine saison. Et les citadins vont découvrir, comme chaque année, que la montagne existe et qu’elle peut même procurer du plaisir.

Le plaisir pour un moment sans doute avant que ne se profilent les jérémiades. Tu vas faire à nouveau connaissance avec le consommateur-type d’aujourd’hui. Entendre que la neige est mouillée, glacée, qu’elle n’est pas tombée suffisamment, que le soleil s’est caché. Ou l’autre variante : elle se met justement à tomber, là, en plein jour ! Et on n’est pas équipé pour cela.

Avec les vêtements justement, tu auras, veinarde,  un vrai défilé de mode juste pour toi. Tu vas découvrir ce que sont des vêtements « flashy ». Ca veut dire qu’ils en jettent, mais qu’ils ne sont pas forcément adaptés aux circonstances. D’où la neige qui mouille !

Parmi les spécimens d’humanité dont tu auras la primeur, il y aura des attelages cocasses. Parce qu’il a vu à la télé des superbes chevauchées  à  chiens de traineaux, le citadin a extrait son Médor, en hibernation sur un coussin du salon, en espérant qu’il le tire sur les skis. Ou bien c’est lui qui titille les fesses de Médor qui renâcle à la tâche. Ou bien le chien, retrouvant son état de nature, galope à tout va, obligeant son maître à diverses figures imposées beaucoup moins élégantes que celles des patineuses sur glace.

On peut connaitre aussi un de ces jours bénis où une neige immaculée brille de tous ses feux sous un soleil éclatant. C’est là que le néo-montagnard photographe va te solliciter. En tout bien, tout honneur certes, mais comme un simple sujet pour animer son cadre. Faute d’ours ou de loup à proximité, tu seras pour lui la touche exotique idéale. Je ne t’en voudrai sûrement pas si tu réponds à cette proposition par une volée de noms d’oiseaux !

Je te vois venir avec ton œil aiguisé : j’ai bonne mine de me payer la tête des citadins amoureux de la montagne alors que je suis le 1er à grimper là-haut dès que la neige apparaît. J’accepte ton ironie et j’assume mes choix. Féru de montagne, je ne connais rien de plus exaltant que de glisser sur une belle neige, seul ou, mieux encore, avec les copains ! Sans vêtements flashy et avec les figures que je maîtrise !

10:51 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)