28/09/2018
Hommage aux chères estropiées
Amoureux assumé du vélo, j’ai retrouvé avec plaisir mes pistes cyclables à Grenoble. Une ville très fière de figurer dans les « Fubicy » et autres assocs écolo-compatibles, en tête du palmarès dans ce domaine. En réalité, plus en tête, mais seulement dans le 1er quart. En effet, dormant sur ses lauriers, la ville a un peu oublié ses pistes.
Tout parcours dorénavant consiste à zigzaguer habilement entre les trous qu’on laisse murir à loisir. Les tentatives de rapiéçage font naître des rustines inégales et hérissées de silex bien cachés dans le goudron. Sans parler des résidus de poubelle qu’elles attirent particulièrement, bouteilles vides ou pleines, sacs de plâtre éventrés et l’inévitable pack de bières.
Pourtant cela ne décourage pas quelques usagers imprévus en tels lieux. Les chiens bien sûr, libérés de la laisse, que les maîtres libèrent sur LEUR piste cynophile. J’ai croisé aussi des chevaux, moins alezans que percherons, ce qui n’explique pas leur venue en ces lieux.
On ne s’étonnera donc pas de trouver, disséminés sur le goudron, des crottes de chiens, du crottin de cheval et, plus ou moins enveloppées, des couches de bébés lestées de contenus plus ou moins affriolants. Pourtant le calme affiché par les nourrices à 2 ou 3 de front, ne devrait pas générer chez les bébés un stress diarrhéique !
On trouve aussi, à côté des vélos quand même tolérés sur ces pistes dites cyclables, d’autres 2-roues. Pas la trottinette d’autrefois, ringarde, enfantine pour tout dire, mais la patinette à moteur. Et puisque moteur il y a, autant aller « à fond les ballons » au mépris des autres. Le regard hautain du conducteur (du chauffeur, du chauffard) laisse entrevoir d’ici la proche moto des wheelings à époustoufler, sinon la galerie, du moins l’acrobate lui-même.
Un si noir tableau nous poussera-t-il à nous déplacer sur la rue ? Surement pas ! Les grandes avenues, pourvues de contre-allées où sont rejetés les cyclistes, le démontre. En effet, c’est là le plus souvent que des autos, à la poursuite de leur quota de cyclistes à renverser, viennent marauder illégalement.
11:32 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
31/07/2018
Vive la "vélorution"
Le temps dédié à la célébration du vélo est écoulé : le Tour de France a plié ses tréteaux. Malgré les rebuffades dont il est l’objet, il attire toujours autant. On a vu des kyrielles de spectateurs s’agglutiner au long du parcours et particulièrement en haut des cols. Pour autant, on n’a pas assisté, comme après une Coupe de monde de foot gagnée, à des flopées de gamins s’inscrivant au club local (souvent pour un petit mois ou deux). On laisse le Tour aux pros et l’engouement des amateurs remonte à bien plus loin.
Tout le monde participe à cette déferlante. Les mairies ont commencé avec leurs Vélib’ et autres déclinaisons. Pour constater souvent qu’on s’attribue volontiers ce qu’on croit le bien public quand on ne le démolit pas. Plus astucieusement elles ont pourchassé les voitures du centre-ville. Une bonne grève des transports qui dure aide aussi à retrouver les vertus du vélo.
Après les chantres patentés du cyclisme, d’autres auteurs plus inattendus, D.Tronchet ou P.Heran, entonnent à leur tour des antiennes glorieuses. Il y a une vraie émulation pour prophétiser la victoire du vélo sur la voiture à 15 ans, ou à 10, voire plus tôt encore.
En réalité, ni les villes, ni les auteurs n’ont besoin de plébisciter cette vague qui déferle toute seule. Cette dame plus toute jeune revient du marché avec ses légumes dans le panier à l’avant du vélo. Cette pimpante demoiselle qui ne quittait jamais ses hauts-talons part au travail chaussée de tennis puisqu’à vélo. Le désir bien connu « d’en être » fait prendre à beaucoup le train en marche ( le vélo bien sûr).
Assez peu de gens peuvent se vanter, comme moi, de 80 ans de vélo. Du tricycle enfantin à la bête de course tout carbone, en passant par diverses haridelles plus ou moins randonneuses. Comment n’applaudirais-je pas à ce sursaut du vélo se rebiffant contre notre ennemie de toujours : la voiture.
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06/07/2018
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis
La formule me plaisait déjà beaucoup, mais je la chéris davantage aujourd’hui car j’ai changé d’avis. J’étais arc-bouté jusqu’alors sur le refus d’utiliser un vélo électrique avec, pensais-je, quelques bonnes raisons.
Il me semblait notamment que faire fonctionner les muscles de mes jambes sans assistance pouvait retarder l’inéluctable décrépitude.
L’autre raison est plus sournoise : entendre mes proches, ou très proches, me dire : « si tu tiens absolument à faire du vélo, fais-le mais avec un moyen adapté, un V.A.E. ». Cette façon de me rejeter dans les limbes du grand âge me hérissait un peu le poil.
Or, dans ma dernière sortie à vélo, que vois-je ? Deux copains, habitués comme moi à grimper un col avec pour seul viatique leurs 2 jambes, se pointant aujourd’hui juchés sur des vélos électriques. Tout au long des 960 mètres de dénivelée que comportait la sortie, en voyant mes 2 joyeux drilles vibrionnant autour de nous, je moulinais, du cerveau, sur le thème : pourquoi eux, (quelques années de moins que moi) et pourquoi pas moi ? Et c’est ainsi que j’ai changé d’avis.
Mais décision n’est pas action, surtout avec papy. Avant de faire chauffer la C.B. j’ai fait chauffer l’ordi. Il me fallait me familiariser avec ce nouvel engin et comprendre, par exemple pourquoi la même batterie de 36 vols produit parfois 280 watts et parfois 800.
Muni du minimum technique, il me restait à aborder les vélocistes de Grenoble. Par chance, comme à la coupe du monde, j’ai vite trouvé les 2 finalistes. Grâce à mon mini-paquetage technique, j’ai décelé rapidement le gagnant. Gagnant, on peut le dire, car l’engin n’est pas donné ! Surtout quand la machine du vendeur a refusé le paiement en 4 fois parce que j’ai passé 80 ans. Décidément ! Je suis quand même ressorti la bête en laisse.
Passé le temps du « doctus cum libro », le concret s’imposait. Les pentes de Chamrousse étaient le bon coin pour tester l’animal. C’était attendu : la descente se déroulait super ! Mais la montée était formidable aussi. J’ai trouvé qu’on pouvait même encore pédaler, et pas qu’un peu.
Maintenant, nouveau Centaure, aurai-je le temps de rattraper les plus de 100000 kms réalisés avec mes seules jambes.
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