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08/07/2022

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant (Paul Valéry)

J’assume d’avoir choisi comme titre un si haut patronage tellement mon rêve me semblait à cette hauteur. Je n’ai quand même pas emprunté le célébrissime « I have a dream » puisque mon sujet ne revêtait pas une telle  intensité dramatique. C’est de vélo en effet qu’il s’agissait.

Le mien croupissait depuis plus  d’un mois chez le vendeur. On lui avait changé la batterie, testé le compteur, le contrôleur, le moteur, et ça ne marchait pas. (entre nous, le Baron von Drais s’était épargné pas mal de soucis de pièces détachées avec sa géniale invention) Il restait, sur cet engin rempli de pièces électriques, à tester LE capteur.

Nous étions venus, pour suivre l’opération, avec mon coach familier. En attendant le verdict, nos attitudes devaient reprendre quelques stigmates des familles dans la salle d’attente dont la fille est en salle de travail. En effet, pour le jour de mon anniversaire, nous allions voir sortir des entrailles de la mécanique un vélo rajeuni, tout testé, prêt à de nouvelles randonnées. Quel beau cadeau d’anniversaire !

Au bout d’une longue attente, riche d’espoirs, le maître sortit de son antre et laissa tomber : « ça ne marche toujours pas ». Immédiatement traduit par le cycliste à pied, et d’ailleurs confirmé par le professionnel, en de longues semaines d’attentes incertaines, de téléphones négatifs, et une saison cycliste en dentelle.

Mais un rêve brisé entraine souvent le sursaut salvateur. Je peux réenfourcher le Commençal classique qui ne va pas si mal. Il m’a même mené au sommet du Lautaret. En distillant ce genre d’exploits  de façon mesurée, on peut tenir une saison à petits mollets dans notre riche région. Et d’ailleurs se faire quelques muscles pour rejoindre les copains du club en septembre si l’horizon s’est éclairci.

Je pourrais peut-être, comme Brassens et son cambrioleur, avec moins de maestria sans doute,  me dire qu’à cet électro-mécanicien inopérant je dois ce post. Je préfère revenir à mon rêve où mon téléphone sonnera pour m’annoncer que mon vélo, rajeuni, re-re-testé, piaffant de folles randonnées, m’attend. J’admettrais toutefois que cette bonne nouvelle ne coincide pas avec mon prochain anniversaire dans un an.

 

09:53 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

09/06/2022

Mon hommage à un modeste : le piéton

Parmi tous ces nouveaux instruments, trottinettes, gyroroues, wheels (dire simplement roue est incurablement gaulois), hoverboard, il est temps de faire un peu de place à cet inconnu des trottoirs : le piéton. Son parcours connait quelques embuches et il mérite mon hommage.

Sa carrière commence tôt : pour certains bébés précoces, la marche débute avant un an. Pour beaucoup d’autres, il faudra quelques semaines de plus pour qu’ils renoncent à faire la poussière du plancher avec les mains et les genoux et lancer leurs 1ers pas. Une autonomie qui ravit les parents, tant qu’ils ne tournent pas tous les boutons et n’agrippent les casseroles sur la cuisinière. Une autonomie qui n’a pas fini de s’exercer.

Sans trop se préoccuper des cueilleurs-chasseurs des âges néandertaliens, il va vite cueillir quelques mauvaises notes et quelques horions dans les cours de récréation. Quant à la chasse, devenu piéton assumé des galeries d’intense chalandise, il va plutôt chasser les promos et les top-budgets.

Pour oublier ces folies magasinières, il ira souvent parcourir de grandes randonnées à étapes. Le top, en l’occurrence, c’est le « Chemin de Compostelle » pour lequel nul passeport religieux n’est exigé. Le piéton à gros mollets se dirigera plutôt vers des étapes montagnardes, genre « Tour du Mont-Blanc ». Au plaisir un peu vaniteux de l’avoir fait s’ajoutera celui d’accéder pour soi-seul à des paysages somptueux ouverts à 360 °.

De retour dans la vallée, le piéton devra affronter, sans déclaration de guerre préalable, un autre ennemi : la voiture. Fort de ses 120 chevaux sous le capot, l’automobiliste ne peut admettre d’être bloqué par un type qui n’a que 2 jambes. Pour lui faire payer ce déni de lèse-voiture, il va lui raser les fesses dans le dernier mètre du passage piéton, ravi de son « exploit ».

Il y aura une petite revanche lorsque, vaincu par la pente, le cycliste, piéton intérimaire, a mis pied à terre. Et là, il peut jouir, en silence mais à zygomatiques déployés, de l’automobiliste en panne, qui cherche à gagner, « pedibus cum jambis » la borne salvatrice où déplorer son malheur. Le comble du réjoui, malheureusement en voie de disparition : quand ce piéton impromptu, le bidon à la main, cherche à gagner une proche station-service.

Certes, petit piéton deviendra grand, et vieux. Après avoir expérimenté toutes les acrobaties qui permettaient d’aller plus vite, il est ravi que lui reste la fidèle marche à pied. Eventuellement muni d’une canne, son tour ne comptera guerre plus de pas que ce qu’on lui avait prescrit au 1er confinement. Mais il peut le faire chaque jour, sans risquer d’être interrompu par un S.M.S. intempestif.

 

15:50 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

10/03/2022

Savoir lire, écrire et compter..les kilomètres

Je jetais un œil plutôt torve sur le médecin, consulté pour un mal d’épaule et de bras, qui me conseillait (m’intimais) d’arrêter le ski de fond. Ses actions ont remonté d’un cran lorsqu’il m’a conseillé (pas intimé) de reprendre le vélo. C’est le genre de chose qu’on ne se fait pas dire 2 fois.

Dès le lendemain, j’enfourchais le Lapierre et bien que retraité, je roulais un dimanche sur la piste au long de l’Isère. Donc, remplie de tous ceux, à 2 roues, à 4 roues, sur rollers, en poussette, qui voulaient profiter du soleil. Ne manquaient que les chiens, mes ennemis préférés, soucieux probablement de ne pas perturber ma 1ère sortie cycliste. Le bon moment pour se souvenir de la fameuse phrase : le vélo, ça ne s’oublie pas. Et de constater que les 1ers zig-zags tendaient maintenant vers la ligne droite.

Sur mon vélo-loisir, je ne peux m’empêcher de penser que la plupart de ceux qui m’entourent vont reprendre le vélo demain en direction du boulot. Encore heureux d’ailleurs de pouvoir utiliser ce moyen de transport par rapport à leurs collègues voués à la voiture et aux pleins de carburant délirants. Curieux d’ailleurs : il y a quelques mois, une augmentation de 4 centimes déclenchait une révolution jaune et rien aujourd’hui pour des dizaines de centimes en peu de temps. Une sorte de compensation expiatoire aux hydrocarbures russes par rapport aux ukrainiens sous les bombes.

Et pendant ce temps-là, comme eut dit Chirac, la planète continue de bruler. Pourtant le candidat héraut de la cause écologique rame dans les marais sondagiers. Il ne faut pas rester trop longtemps dans les réflexions politico-philosophiques avant que la réalité ne nous réveille. En l’occurrence, au gré des kms, se manifeste une grosse incompatibilité d’humeur entre mes fesses et la selle de mon vélo. Du moins, tel Brassens et son cambrioleur (pardon, Georges pour cet emprunt au maitre) ces inconvénients  m’auront apporté les éléments de cette chronique.

10:14 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)