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20/06/2021

De drôles de chemins de Lapierre

A mon âge, ils m’ont proposé un raid à vélo que j’ai accepté. Avec un prof exténué à la fin d’un semestre et une femme enceinte de plusieurs mois, je devais pouvoir suivre le train. Avec en plus un vélo électrique d’un rouge flamboyant plus aérodynamique que le noir terne d’avant.

J’ai négligé le 1er avertissement. Ce raid à vélo commence en train en 3 étapes. Il faut, avec son bagage, passer du 1er quai au second et de celui-ci au 3ème. Même à plat, je peinais à pousser le chargement.

Pas la peine d’être linguiste pour se douter que le Puy n’évoque pas un cheminement d’une platitude beauceronne. Dès la sortie de la gare, ça monte, ils montent, moi aussi je tâche de monter. Ce qui fait drôle à vélo, c’est d’avoir mal aux bras… de pousser l’engin, lesté  de sacoches il est vrai.

Mes compagnons, experts en internet, avaient remarqué un remarquable « vélo-liberté ». Sûr, on n’a pas eu de goudron, mais du sable, des cailloux, du machefer. Cet itinéraire est préparé pour, après les vététistes, les cyclotouristes, les routards, des gens à 2 roues dont l’émergence n’est pas imminente.

 C’est là forcément que mon Lapierre, préparé à d’autres terrains, a connu sa 1ère crevaison et moi ma 1ère expérience de cycliste âgé. Je disais globalement où sont les outils, où on débranche le moteur, et les jeunes font tout le reste. Remarquablement !

Autre découverte : les appart-hôtels. Des maisons très équipées où on est libres de manger ce qu’on veut, de dormir quand on veut. Assez formidable ! Un détail toutefois : comme on fait tout, on fait son lit avec un papier jetable qui se proclame « alèze ». Ce retour à l’âge du pipi au lit fait se lever au milieu  de la nuit, sans doute de crainte de salir le matelas.

On eut aussi des moments cyclistes formidables, des descentes du Col du Goulet qui durent jusqu’au Coca du Bleymard, des Gorges de l’Ardèche enroulées à la fraîche, qui feraient oublier qu’on devait finir l’étape au plein du réchauffement d’un climat plutôt aoutien.

La plus riche découverte peut-être : pédaler dans des records de canicule, rêver de piscine pendant des kilomètres, perdre ses sacoches dans des chemins à tracteurs, c’est de retrouver, au long des routes et au repos, des compagnons attentifs et plein de gentillesse.

10:13 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

20/05/2021

Jeux de piste

Un des  derniers dimanches, j’ai effectué ce qui devait être la dernière sortie en vélo « normal ». Sur cette piste qui longe l’Isère, le fleuve forme un large couloir où le vent s’engouffre à loisir. En cyclisme, une loi imprescriptible veut qu’en cas de vent, il soit toujours de face.

Ce vent soufflant en rafales s’ingéniait à projeter des escarbilles du bord de piste dans les yeux malgré les lunettes. J’ai donc du au retour recourir aux bons soins de mon infirmière préférée pour rétablir une vision claire.

Ce 1er jour sans limites de kms et le soleil printanier avaient jeté sur cette piste des cohortes d’usagers et particulièrement un assortiment varié de familles. Sur piste, à tout seigneur, tout honneur : le vélo. Le plus souvent, un père ou une mère, ou les deux, précédés de 2 ou 3 bambins. Le chef d’escadrille, de 2 à 3 ans au plus, va son chemin  dans une sinusoïde aléatoire.

D’autres, plus jeunes ou plus indolents, préfèrent le siège-bébé sur le porte-bagage de papa. Ou carrément dans la poussette drivée par maman. Malgré le contexte sportif, je ne vois pas, comme au Québec ou à Boston, de dames  propulser l’équipage en rollers.

On voit quelques familles qui ont pris cette piste pour les Champs-Elysées de la conversation. A 3 ou 4 de front pour ne rien perdre de celui (le plus souvent de celle) qui parle, on ne prête pas trop d’attention à ce qui circule dans leur environnement.

Sur cette piste cyclable, il y a même des cyclistes. Des rapides, des précautionneux. Celui-ci, près de qui je m’étais arrêté, a déballé une chose grosse comme un bidon, l’a vissé sur la valve de sa roue. La chose semble une pompe électrique : il appuie sur un bouton, ça gonfle et un voyant lui indique les bars envoyés dans la chambre à air. Généralement, quand un cycliste part, il regarde l’état du vélo, la pression des pneus. Là, on a une solution pour les distraits un peu cool, à condition toutefois de ne pas oublier la pompe.

Cette population grouillante se croise, s’évite sans klaxons, sans invectives, se sourit même  devant les barres restreignant le passage à une seule personne à la fois. Un lieu rayonnant ! Tellement qu’on pourrait rêver de l’image des pistes, telles les  kibboutz en leur temps, prêtes à cimenter la cohésion des membres de notre pays fragmenté.   

09:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2021

"Il est né le divin enfant" (chant de Noël)

Acceptant de bon gré un moindre rendement de mes jambes, j’avais acheté en 2018 un vélo électrique. Un peu précipitamment je l’avoue, attiré par les 2 plateaux cousins de mon Commençal. Et aussi par une remise bienvenue. Tous les attributs d’un bon V.A.E. avec un super moteur servi par une super batterie.

La puissance ainsi obtenue se faisait payer d’un poids conséquent qui se faisait sentir même dans les plats où, normalement, on se laisse aller sans effort. Mes compagnons retraités, glissant sur les pistes cyclables, me faisaient un peu envie. Un poids qui me pénalisait aussi avec le camping-car dont le porte-vélo trop haut  tétanisait mes biceps. Un comble : le sportif pas capable de positionner  son vélo !

Depuis 2 ans, (pas vraiment, n’ayant pas roulé du tout en 2020, Covid et canicule réunis) Je rongeais ce petit mal en silence. Pourtant, au cours de l’unique sortie avec le club, suçant la roue d’une silhouette de mon âge qui  ne se déhanchait pas en montée, la vérité m’a sauté aux yeux : changer le lourd pour du léger.

C’est ainsi qu’est arrivé dans notre foyer, « jouez haubois, résonnez musettes »  un nouveau-né. Baptisé du nom de Lapierre, tous les membres bien proportionnés, d’un poids de 13,5 kilos, le bébé est réussi. Un destrier quasi de course, muni de 2 plateaux comme le précédent et de 10 vitesses, je ne manquerai pas de faire bonne figure dans les sorties du club (quand on pourra) et de glisser comme la silhouette de l’autre jour.

Mes bras frêles pourront aussi le hisser à l’arrière du C-car. Et de là, place aux folles randonnées, aux explorations des dernières inconnues de la Drôme, de la Creuse, ou même d’au-delà.

J’ai emprunté mon titre à un vieux chant de Noël. Mais je ne confonds pas pour autant Pâques et la Nativité. Encore moins la venue d’un vélo avec l’arrivée du petit Jésus. Pourtant, grâce au recyclage de mon budget, à la poussée confiante de mon épouse, je me suis fait ce joli cadeau de Noël !

18:16 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)