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09/06/2022

Mon hommage à un modeste : le piéton

Parmi tous ces nouveaux instruments, trottinettes, gyroroues, wheels (dire simplement roue est incurablement gaulois), hoverboard, il est temps de faire un peu de place à cet inconnu des trottoirs : le piéton. Son parcours connait quelques embuches et il mérite mon hommage.

Sa carrière commence tôt : pour certains bébés précoces, la marche débute avant un an. Pour beaucoup d’autres, il faudra quelques semaines de plus pour qu’ils renoncent à faire la poussière du plancher avec les mains et les genoux et lancer leurs 1ers pas. Une autonomie qui ravit les parents, tant qu’ils ne tournent pas tous les boutons et n’agrippent les casseroles sur la cuisinière. Une autonomie qui n’a pas fini de s’exercer.

Sans trop se préoccuper des cueilleurs-chasseurs des âges néandertaliens, il va vite cueillir quelques mauvaises notes et quelques horions dans les cours de récréation. Quant à la chasse, devenu piéton assumé des galeries d’intense chalandise, il va plutôt chasser les promos et les top-budgets.

Pour oublier ces folies magasinières, il ira souvent parcourir de grandes randonnées à étapes. Le top, en l’occurrence, c’est le « Chemin de Compostelle » pour lequel nul passeport religieux n’est exigé. Le piéton à gros mollets se dirigera plutôt vers des étapes montagnardes, genre « Tour du Mont-Blanc ». Au plaisir un peu vaniteux de l’avoir fait s’ajoutera celui d’accéder pour soi-seul à des paysages somptueux ouverts à 360 °.

De retour dans la vallée, le piéton devra affronter, sans déclaration de guerre préalable, un autre ennemi : la voiture. Fort de ses 120 chevaux sous le capot, l’automobiliste ne peut admettre d’être bloqué par un type qui n’a que 2 jambes. Pour lui faire payer ce déni de lèse-voiture, il va lui raser les fesses dans le dernier mètre du passage piéton, ravi de son « exploit ».

Il y aura une petite revanche lorsque, vaincu par la pente, le cycliste, piéton intérimaire, a mis pied à terre. Et là, il peut jouir, en silence mais à zygomatiques déployés, de l’automobiliste en panne, qui cherche à gagner, « pedibus cum jambis » la borne salvatrice où déplorer son malheur. Le comble du réjoui, malheureusement en voie de disparition : quand ce piéton impromptu, le bidon à la main, cherche à gagner une proche station-service.

Certes, petit piéton deviendra grand, et vieux. Après avoir expérimenté toutes les acrobaties qui permettaient d’aller plus vite, il est ravi que lui reste la fidèle marche à pied. Eventuellement muni d’une canne, son tour ne comptera guerre plus de pas que ce qu’on lui avait prescrit au 1er confinement. Mais il peut le faire chaque jour, sans risquer d’être interrompu par un S.M.S. intempestif.

 

15:50 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

10/03/2022

Savoir lire, écrire et compter..les kilomètres

Je jetais un œil plutôt torve sur le médecin, consulté pour un mal d’épaule et de bras, qui me conseillait (m’intimais) d’arrêter le ski de fond. Ses actions ont remonté d’un cran lorsqu’il m’a conseillé (pas intimé) de reprendre le vélo. C’est le genre de chose qu’on ne se fait pas dire 2 fois.

Dès le lendemain, j’enfourchais le Lapierre et bien que retraité, je roulais un dimanche sur la piste au long de l’Isère. Donc, remplie de tous ceux, à 2 roues, à 4 roues, sur rollers, en poussette, qui voulaient profiter du soleil. Ne manquaient que les chiens, mes ennemis préférés, soucieux probablement de ne pas perturber ma 1ère sortie cycliste. Le bon moment pour se souvenir de la fameuse phrase : le vélo, ça ne s’oublie pas. Et de constater que les 1ers zig-zags tendaient maintenant vers la ligne droite.

Sur mon vélo-loisir, je ne peux m’empêcher de penser que la plupart de ceux qui m’entourent vont reprendre le vélo demain en direction du boulot. Encore heureux d’ailleurs de pouvoir utiliser ce moyen de transport par rapport à leurs collègues voués à la voiture et aux pleins de carburant délirants. Curieux d’ailleurs : il y a quelques mois, une augmentation de 4 centimes déclenchait une révolution jaune et rien aujourd’hui pour des dizaines de centimes en peu de temps. Une sorte de compensation expiatoire aux hydrocarbures russes par rapport aux ukrainiens sous les bombes.

Et pendant ce temps-là, comme eut dit Chirac, la planète continue de bruler. Pourtant le candidat héraut de la cause écologique rame dans les marais sondagiers. Il ne faut pas rester trop longtemps dans les réflexions politico-philosophiques avant que la réalité ne nous réveille. En l’occurrence, au gré des kms, se manifeste une grosse incompatibilité d’humeur entre mes fesses et la selle de mon vélo. Du moins, tel Brassens et son cambrioleur (pardon, Georges pour cet emprunt au maitre) ces inconvénients  m’auront apporté les éléments de cette chronique.

10:14 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

24/02/2022

Le Jura super star (1 semaine?)

On peut ne pas être fan des J.O. d’hiver, ni particulièrement du biathlon. Depuis la semaine dernière et le tintamarre des gazettes, on ne peut plus ignorer que ces J.O. ont porté au pinacle un champion de cette discipline, aux multiples médailles : Quentin Fillon-Maillet. On a appris, du même coup, qu’il était originaire de Saint-Laurent en Granvaux. Une commune jurassienne, à l’altitude moyenne de 800 mètres, sur, ce que les autochtones nomment « le 1er plateau ».

Le Granvaux est réputé pour ses records de froid, permettant aux guides touristiques de le décrire comme « la petite Sibérie ». Je peux en témoigner : tout près de là, à la même altitude, j’ai pris le départ d’une « Transjurassienne » par moins 26 degrés. Mais, comme on le sait, le froid conserve. Belle-maman, après une vie laborieuse ponctuée de vilains coups du sort, a tangenté les 100 ans. Ma propre mère, à quelques trimestres près, était du même bois.

Parmi les plus petits et les moins peuplés des départements français, le Jura n’avait pas vocation à occuper le devant de la scène. La Marseillaise que Quentin a fait résonner plusieurs fois a rappelé que son auteur, Rouget de Lisle est né à Lons le Saunier. La pandémie et ses épopées vaccinales ont ranimé le nom de Pasteur, né à Dole.

 Il faut être déjà lecteur avisé pour y avoir déniché Marcel Aymé et « La jument verte » ou Louis Pergaud et sa « Guerre des boutons ». Plus avisé encore l’historien qui se souvient que Louis XIV a du s’y reprendre à 2 fois pour faire céder le siège de Dole. Il fera payer cette résistance en déplaçant la capitale de la Franche-Comté et le Parlement à Besançon. Beaucoup de dolois, vaquant dans les rues, ignorent que tel ou tel nom désigne un ecclésiastique de haut rang promu diplomate par Charles Quint quand la Comté était espagnole.

Le Jura n’abrite pas un spot-repaire de milliardaires. D’ailleurs leurs yachts monstrueux ne pourraient pas naviguer sur le Doubs. Les douaniers résiduels ne font jamais une saisie record de cocaïne ou même de cannabis. Juste une célébrité locale : le Président Edgar Faure, le plus rusé des politiques de la IVème république. Mais on garde plus de souvenirs de ses maitresses que de ses projets de lois. Le jura représente tout à fait ces terres campagnardes et provinciales dont les candidats à la présidentielle viennent de s’aviser. Quand le portable n’a pas de réseau, on commente le voyage de LA Madeleine à Lourdes ou le gros paquet au loto qu’a touché Le Joseph. On érige en modèle celui qui « ne cherche pas à péter plus haut que son c.. »

Le champion est rentré de Pékin et les vivats vont s’éteindre. Les Madeleine et les Joseph attendront, tranquilles devant la télé, le buzz de la semaine prochaine.

17:45 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)