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24/02/2022

Le Jura super star (1 semaine?)

On peut ne pas être fan des J.O. d’hiver, ni particulièrement du biathlon. Depuis la semaine dernière et le tintamarre des gazettes, on ne peut plus ignorer que ces J.O. ont porté au pinacle un champion de cette discipline, aux multiples médailles : Quentin Fillon-Maillet. On a appris, du même coup, qu’il était originaire de Saint-Laurent en Granvaux. Une commune jurassienne, à l’altitude moyenne de 800 mètres, sur, ce que les autochtones nomment « le 1er plateau ».

Le Granvaux est réputé pour ses records de froid, permettant aux guides touristiques de le décrire comme « la petite Sibérie ». Je peux en témoigner : tout près de là, à la même altitude, j’ai pris le départ d’une « Transjurassienne » par moins 26 degrés. Mais, comme on le sait, le froid conserve. Belle-maman, après une vie laborieuse ponctuée de vilains coups du sort, a tangenté les 100 ans. Ma propre mère, à quelques trimestres près, était du même bois.

Parmi les plus petits et les moins peuplés des départements français, le Jura n’avait pas vocation à occuper le devant de la scène. La Marseillaise que Quentin a fait résonner plusieurs fois a rappelé que son auteur, Rouget de Lisle est né à Lons le Saunier. La pandémie et ses épopées vaccinales ont ranimé le nom de Pasteur, né à Dole.

 Il faut être déjà lecteur avisé pour y avoir déniché Marcel Aymé et « La jument verte » ou Louis Pergaud et sa « Guerre des boutons ». Plus avisé encore l’historien qui se souvient que Louis XIV a du s’y reprendre à 2 fois pour faire céder le siège de Dole. Il fera payer cette résistance en déplaçant la capitale de la Franche-Comté et le Parlement à Besançon. Beaucoup de dolois, vaquant dans les rues, ignorent que tel ou tel nom désigne un ecclésiastique de haut rang promu diplomate par Charles Quint quand la Comté était espagnole.

Le Jura n’abrite pas un spot-repaire de milliardaires. D’ailleurs leurs yachts monstrueux ne pourraient pas naviguer sur le Doubs. Les douaniers résiduels ne font jamais une saisie record de cocaïne ou même de cannabis. Juste une célébrité locale : le Président Edgar Faure, le plus rusé des politiques de la IVème république. Mais on garde plus de souvenirs de ses maitresses que de ses projets de lois. Le jura représente tout à fait ces terres campagnardes et provinciales dont les candidats à la présidentielle viennent de s’aviser. Quand le portable n’a pas de réseau, on commente le voyage de LA Madeleine à Lourdes ou le gros paquet au loto qu’a touché Le Joseph. On érige en modèle celui qui « ne cherche pas à péter plus haut que son c.. »

Le champion est rentré de Pékin et les vivats vont s’éteindre. Les Madeleine et les Joseph attendront, tranquilles devant la télé, le buzz de la semaine prochaine.

17:45 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

03/02/2022

"Que diable allait-il faire dans cette galère" (Les fourberies de Scapin)

Je me suis laissé un peu égarer dans un séjour de ski de fond. Egaré parce que ce genre de plaisanterie n’est plus tout à fait de mon âge. Et je le ressens bien quand les copains énumèrent leurs exploits au diner.  Sans amertume quand même, cela me rappelle les folles randonnées que ce sport m’a offert.

En écoutant ce jeune retraité, fier de ses 30 kms du jour, mon cerveau fait scintiller ma case- mémoire et les 76 kms de la « Transju » ou les 79 kms de la « Vasaloppet » qui rappellent que je n’étais pas radin en kms lors de mon arrivée dans les montagnes. Sans compter bien sûr tous les tours de piste réalisés un peu partout où on trouvait de la neige. Non sans la petite pointe de mélancolie au souvenir des exploits passés.

C’était aussi, toute vanité oubliée, l’époque où on jouait facilement le fier coq dans sa   basse-cour. En démontrant « le patineur 1-temps » que les costauds d’aujourd’hui n’essaient même plus. Pas que coq évidement puisque toutes ces personnes, hommes ou femmes, nous réjouissaient de leur bonne humeur et par tous les temps. Car la neige était déjà lunatique avant qu’on ne parle du réchauffement climatique.

Aujourd’hui, les virevoltes du champion de l’avant-avant- dernière averse ont fait place à un tranquillet pas classique, bien heureux de pouvoir suivre la troupe. Mais on retrouve aussi ce qu’on va nommer « le privilège de l’âge ». Ces dames qui m’entourent sont très attentives vis-à-vis du vieux monsieur qui les accompagne. « Maurice, passe à droite, là c’est glacé ». En haut de la côte, somme toute assez débonnaire : « ça va, Maurice, pas trop dur » ? Et aussi : « Regarde, Maurice, cette pierre plate pour le pique-nique », comme si les séants vieillissants chipotaient sur la planéité des pierres. Privé des attentions habituelles de mon épouse, occupée à de grandes restaurations à la maison pour des petits-enfants et leurs marmailles, je pouvais survivre.

Et ces attentions se poursuivent à ski, à pied, assis. Si je n’en étais pas sûr, je vois bien que le fier coq de tout à l’heure a laissé pas mal de plumes dans la mêlée. Ce qui rapporte en prime une leçon d’humilité.  Vraiment  pas la peine d’essayer de faire la roue devant un parterre de belles énamourées : ça tomberait sûrement à plat !

11:28 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

16/12/2021

Fin prêt de A à Z

Dissipons tout de suite un malentendu : ce post ne traitera pas de la présidentielle et ne parlera pas du monsieur dont le nom emprunte la dernière lettre de l’alphabet. Les medias lui font suffisamment la cour pour que je n’ajoute rien pour grossir sa bulle. Je veux seulement dire, dans la conception habituelle de l’expression, que je suis fin prêt, de A à Z,  pour la saison de ski de fond qui s’annonce.

A comme Athlétic club, le lieu où chaque semaine des retraités comme moi tâchent de dérouiller leurs muscles engourdis. Une bande assez appliquée, heureuse d’avoir pu retrouver cette salle après les fluctuations provoquées  par le virus. L’énergie déployée, entre 2 conversations masquées, dit assez qu’on veut rattraper le temps perdu !

E comme équipement. Aussi amateurs qu’on veuille l’être, une tenue adaptée à la neige s’impose. Même en se rappelant ce suisse, aperçu sur les pentes de Zinal, en costume, cravate et chapeau, illustrant tout à fait la manière authentique et utilitaire de se déplacer sur la neige. Skieur frontalier mais classique, je retrouve mes équipements éparpillés, heureux de tomber sur  la veste tous-temps délaissée depuis des mois dans son tiroir. 

La neige se prépare aussi avec une petite couche d’attente qui augure des suivantes. Fauché en pleine saison l’an passé par le Covid, je vais m’en payer des kilomètres. Pas des supplémentaires pour compenser, mais tous ceux que mes jambes voudront bien m’offrir.

A fouler avec une certaine dévotion, car nous sommes peut-être parmi les derniers à retrouver des flocons chaque hiver. Dans ce monde de fous, sans supporters puisque pleinement amateurs, foulons la piste sereinement sans risquer  de prendre une bouteille derrière la tête !

Z comme zéphir. Tel m’apparaitra, après la belle saison de ski, ce vent qui, à vélo, ne manque jamais de souffler de face. Et qui me permettra de dire, au printemps, à mes copains cyclos, qui ont oublié les fables de La Fontaine et leur forme d’avant l’hiver : « tout me semble Zéphir, tout vous est Aquilon » !

15:53 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)