Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/05/2021

Jeux de piste

Un des  derniers dimanches, j’ai effectué ce qui devait être la dernière sortie en vélo « normal ». Sur cette piste qui longe l’Isère, le fleuve forme un large couloir où le vent s’engouffre à loisir. En cyclisme, une loi imprescriptible veut qu’en cas de vent, il soit toujours de face.

Ce vent soufflant en rafales s’ingéniait à projeter des escarbilles du bord de piste dans les yeux malgré les lunettes. J’ai donc du au retour recourir aux bons soins de mon infirmière préférée pour rétablir une vision claire.

Ce 1er jour sans limites de kms et le soleil printanier avaient jeté sur cette piste des cohortes d’usagers et particulièrement un assortiment varié de familles. Sur piste, à tout seigneur, tout honneur : le vélo. Le plus souvent, un père ou une mère, ou les deux, précédés de 2 ou 3 bambins. Le chef d’escadrille, de 2 à 3 ans au plus, va son chemin  dans une sinusoïde aléatoire.

D’autres, plus jeunes ou plus indolents, préfèrent le siège-bébé sur le porte-bagage de papa. Ou carrément dans la poussette drivée par maman. Malgré le contexte sportif, je ne vois pas, comme au Québec ou à Boston, de dames  propulser l’équipage en rollers.

On voit quelques familles qui ont pris cette piste pour les Champs-Elysées de la conversation. A 3 ou 4 de front pour ne rien perdre de celui (le plus souvent de celle) qui parle, on ne prête pas trop d’attention à ce qui circule dans leur environnement.

Sur cette piste cyclable, il y a même des cyclistes. Des rapides, des précautionneux. Celui-ci, près de qui je m’étais arrêté, a déballé une chose grosse comme un bidon, l’a vissé sur la valve de sa roue. La chose semble une pompe électrique : il appuie sur un bouton, ça gonfle et un voyant lui indique les bars envoyés dans la chambre à air. Généralement, quand un cycliste part, il regarde l’état du vélo, la pression des pneus. Là, on a une solution pour les distraits un peu cool, à condition toutefois de ne pas oublier la pompe.

Cette population grouillante se croise, s’évite sans klaxons, sans invectives, se sourit même  devant les barres restreignant le passage à une seule personne à la fois. Un lieu rayonnant ! Tellement qu’on pourrait rêver de l’image des pistes, telles les  kibboutz en leur temps, prêtes à cimenter la cohésion des membres de notre pays fragmenté.   

09:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2021

"Il est né le divin enfant" (chant de Noël)

Acceptant de bon gré un moindre rendement de mes jambes, j’avais acheté en 2018 un vélo électrique. Un peu précipitamment je l’avoue, attiré par les 2 plateaux cousins de mon Commençal. Et aussi par une remise bienvenue. Tous les attributs d’un bon V.A.E. avec un super moteur servi par une super batterie.

La puissance ainsi obtenue se faisait payer d’un poids conséquent qui se faisait sentir même dans les plats où, normalement, on se laisse aller sans effort. Mes compagnons retraités, glissant sur les pistes cyclables, me faisaient un peu envie. Un poids qui me pénalisait aussi avec le camping-car dont le porte-vélo trop haut  tétanisait mes biceps. Un comble : le sportif pas capable de positionner  son vélo !

Depuis 2 ans, (pas vraiment, n’ayant pas roulé du tout en 2020, Covid et canicule réunis) Je rongeais ce petit mal en silence. Pourtant, au cours de l’unique sortie avec le club, suçant la roue d’une silhouette de mon âge qui  ne se déhanchait pas en montée, la vérité m’a sauté aux yeux : changer le lourd pour du léger.

C’est ainsi qu’est arrivé dans notre foyer, « jouez haubois, résonnez musettes »  un nouveau-né. Baptisé du nom de Lapierre, tous les membres bien proportionnés, d’un poids de 13,5 kilos, le bébé est réussi. Un destrier quasi de course, muni de 2 plateaux comme le précédent et de 10 vitesses, je ne manquerai pas de faire bonne figure dans les sorties du club (quand on pourra) et de glisser comme la silhouette de l’autre jour.

Mes bras frêles pourront aussi le hisser à l’arrière du C-car. Et de là, place aux folles randonnées, aux explorations des dernières inconnues de la Drôme, de la Creuse, ou même d’au-delà.

J’ai emprunté mon titre à un vieux chant de Noël. Mais je ne confonds pas pour autant Pâques et la Nativité. Encore moins la venue d’un vélo avec l’arrivée du petit Jésus. Pourtant, grâce au recyclage de mon budget, à la poussée confiante de mon épouse, je me suis fait ce joli cadeau de Noël !

18:16 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

08/04/2021

QU'allons-nous faire dans cette galère

Malgré les atermoiements de l’Agence mondiale antidopage et du C.I.O. tout le monde connait maintenant l’organisation d’état d’un  système généralisé de dopage des athlètes russes pendant 20 ans. Mais le livre de Gregory Rodchenkov, qui en fut l’acteur principal, authentifie cette énorme tricherie, en précisant quelques moyens utilisés. Après les disparitions mystérieuses de quelques collègues, il se réfugie aux U.S.A. d’où il vient d’écrire ce brulot.

L’apothéose devait éclater aux jeux d’hiver de Sotchi en 2014. Poutine exigeait 30 médailles ( sous nandrolone et EPO, les fondeurs en ramèneront 33, dont 6 ou 7 retirées depuis les révélations du dopage). Ce qui me chagrine : le ski de fond tellement exigeant, j’en sais quelque chose, mais épanouissant, saboté pour de mauvaises raisons politico-médiatiques.

Le pire peut-être : les querelles entre agences antidopage, nationales et internationales ont produit le comble de l’hypocrisie. Le Tribunal arbitral du sport a repêché pour les  championnats du monde de biathlon, parmi les athlètes russes non radiés à vie, quelques têtes qu’on a affublé d’un acronyme exotique, apparemment dérussifiés. Heureusement que devenus « propres », ils n’ont rien gagné. Quel hymne aurait-on trouvé pour les accompagner sur le podium !  

Ces sanctions et amnisties provenant d’organismes officiels qui se tiraillent entre eux donnent l’impression d’un fameux panier de crabes. Du reste, sans aucun hasard, les divers responsables de ces instances sont en attente de procès ou déjà condamnés. Soit pour l’obtention d’une coupe du monde de foot au Quatar ou un Paris-Dakar en Arabie saoudite.

Le gros ennui, c’est que Paris a été se ficher dans cette galère avec les J.O. 2024 dont on se serait bien passé. Anne Hidalgo, qui était contre, malgré un caractère espagnol bien trempé, a changé d’avis et se réjouit de ce cadeau. Empéguée dans le marigot, elle va se réjouir des dépassements de budget, du salaire extravagant d’Estanguet, le chef du grand bazar, des chantiers en retard.

Et moi, que me reste-t-il à faire ? A part participer à la grande tambouille avec mes impôts. Je ne vais tout de même pas me réjouir des exploits des Kényans, qui ont toujours une bonne excuse d’être absents lors des contrôles inopinés. Il me reste à monter sur mes skis ou mon vélo et disperser toutes ces noires pensées au vent des cimes !

08:23 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (2)