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03/05/2018

Chemin faisant, en roue libre

J’avais raconté ici-même mon 1er contact-vélo de la saison qui fut une sorte de sortie privée puisque nous étions seulement deux. Au gré des sorties suivantes le groupe s’est étoffé. Ce qui m’a donné l’occasion d’observer les us et travers de cette mini-société roulante.

Au rayon des travers, il y a cette manie enfantine d’être le 1er à connaitre la dernière invention. Celle qui tenait la route (sans jeu de mots) récemment, c’était les roues en  tubeless. Aucune personne du groupe n’en avait, mais celui-ci avait un copain qui connaissait un copain qui …Pour moi, ce drôle de truc était une découverte, mais d’ici la fin de saison, on en comptera 2 ou 3 paires dans le groupe.

Autre manie enfantine : dans chacun  des 5 niveaux offerts aux pratiquants, surtout ceux du haut, il y en a forcément un qui râle qu’on va trop vite, qu’on attend longtemps en haut des côtes, mais qui n’aura jamais l’idée de « tomber » dans le groupe inférieur. Enfantillage certes, mais bien gênant pour les autres.

Plus drôle, on a l’hurluberlu de service. Il a fait la pause comme tout le monde, a bu un coup, grignoté une bricole et remis son casque. Au signal du départ, il re-démonte tout : il doit prendre une photo ! Quand ce n’est pas lui, il a  un suppléant. A l’arrêt-pique-nique de midi, il s’installe, pose les gants, le casque et pousse un cri : « j’ai oublié mon casse-croute sur la table de la cuisine ».

12 à 15 cyclistes sur 60 à 80 kms chaque semaine, ça produit forcément ici ou là une crevaison. Et là, il faut voir le ballet qui s’organise, chacun à son affaire, défaire la roue, préparer la chambre de secours, etc. A  l’infortuné du silex, à qui on a juste demandé où est sa pompe, le capuchon de valve, on remet un vélo réparé, regonflé sans qu’il ait eu à y toucher !

On sait les vieux prompts à regretter le bon temps où la solidarité primait sur l’égoisme. Aussi ils ne rateraient pour rien au monde leur sortie. En effet, dans le vélo, réputé individuel, cette entraide spontanée étouffe l’individualisme.

14:58 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

13/04/2018

Une balade de printemps

C’était, jeudi dernier, la fête aux gambettes : 1ère sortie à vélo du club. Au point de rendez-vous, le club se voyait réduit à une petite expression, car nous étions seulement deux partants. Le compagnon que l’occasion  m’avait donné était une compagne. Une toute fraîche retraitée dont les 60 ans frétillaient d’aise à la pensée de ce qui nous attendait.

Justement un petit tour de mise en train, 65 kms, mais assortis de 3 côtes dont « la rampe des commères » célèbre parmi nous. Elle ne vaut pas son homonyme qui débute le Lautaret, mais se pose quand même un peu là.

Encore un peu active, la retraitée avait téléphoné aux copains absents. Et avait obtenu diverses réponses dilatoires portant notamment sur un temps pas vraiment sûr. Les vieux sportifs en effet sont audacieux, mais avec précaution. En tous cas, la procrastination vers un meilleur soleil était vaine, car nous l’avions dès ce jour.  

Evidemment, une 1ère sortie c’est un retour aux fondamentaux, c’est-à-dire à vélo : une crevaison. De la dame en l’occurrence. Qui, féminine ancienne formule, ne m’a pas arraché sa roue des mains au cri : c’est ma roue, c’est moi qui fait ! Ajoutant, contre tous les ukases d’ osez le féminisme, « c’est vraiment bien de cycler avec un homme quand on a des pépins ! »

En bricolant dans son vélo pas très propre, j’ai pu voir qu’elle était plus intello que mécanicienne. Elle meublait le temps de la réparation en racontant son parcours qui faisait résonnance avec quelques membres de la famille. En effet, après un DUT de chimie, du boulot en entreprise et diverses formations, elle s’est retrouvée à l’université. Qu’elle qualifie de « grand foutoir ».

Je n’ai pas acquiescé, la loi du club interdisant de « faire de la politique ». Mais, toutefois, une sortie réunissant du culturel, de la politique, du sportif, était une bien belle remise en jambes.

11:28 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

16/03/2018

Histoires de vélo

Quand la télé a programmé (pour une fois !) une histoire du vélo en France, on se doute que je ne l’ai pas manquée. On y retrouve les étapes dans lesquelles la pratique du vélo a fait un bond, mai68, la grande grève de 95, le sursaut des « Vélib », mais on n’est pas entré dans un usage complètement libéré.

Bien sûr, on fait remarquer que cette pratique n’est pas vraiment aisée. Je pense, quant à moi, qu’il y a aussi un soupçon de paresse. Si je prends l’exemple du ski, on voit les gamins et les pré-ados se livrer avec plaisir au ski de fond, mais l’âge venant, préférer les montées en cabine ou en télésiège à l’exercice des bras et des jambes qui tirent.

C’est sans doute pour cela qu’on voit un ersatz de vélo monter en puissance : le vélo électrique. Il cumule en effet les avantages du vélo sans trop solliciter les muscles. On va aussi vite qu’en voiture (en ville), on se gare facilement, c’est gratuit. On peut même se revendiquer écolo, si on n’interroge pas trop d’où vient l’électricité des batteries.

Pour autant, on ne sera pas des vélophiles tant que celui qui se déplace à vélo est soit un pauvre, soit un écolo pur et dur, soit un type qui n’est pas dans sa case, hors- norme en fait. J’illustre : j’allais au travail à vélo. Quand je rencontrais mes collègues de la « fonction Personnel », j’avais droit à des sortes de banderilles de lèse-normalité. « Comment tu fais pour te changer », comme si les usines n’avaient ni vestiaire, ni douches. « Et si tu rencontres un employé ? » Comme si l’autorité de la fonction tenait à un « costume-cravate » !

On voit bien qu’on n’est pas près de rattraper la Hollande et ses 18 millions de vélos pour 16 millions d’habitants. Sûrement pas avec des imprécations. Nicolas hulot, et ses 6 voitures déclarées à son patrimoine, se rendant à l’Elysée à vélo ne ferait pas le buzz non plus. Seule la contagion progressive des pratiquants peut convaincre.

La révolution du vélo viendra, comme toutes les révolutions, du peuple  vélo réclamant sa place au soleil (ou à la pluie !) En attendant, quel beau loisir, dont chacun peut profiter. Parmi eux, les retraités, même s’ils ne se rendent plus au travail, peuvent être de bons promoteurs d’un moyen propre, gratuit, doublé  de plaisir.

14:56 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)