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28/10/2017

Chère Leocadie - 3-

Cela fait longtemps que je ne t’avais pas adressé un mot, mais j’avais un coup de blues en pensant au silence et à la paix de tes montagnes. Parce que là en bas, la vie quotidienne devient difficile.

Pour te situer un peu ma morgue, un évènement tout frais. Un gamin roule à vélo sur le trottoir sur lequel je marche,  Comme je lui montre la superbe piste cyclable à 2 voies qui borde le trottoir, il ignore ma proposition tout en me traitant de « vieux con ». Bien la peine de se donner du mal pour paraître moins vieux !

J’aurais pu lui dire que justement ça va mal pour les vélos. Avec bon an mal an (plutôt mal an) une moyenne d’environ 200 cyclistes morts à cause de chauffeurs de voiture, on vient de relever une augmentation de près de 7% pour le 1er semestre. Tu vas me dire, toi aussi, que je ferais bien d’abandonner ce mortel engin.

Dans notre pays de râleurs, on entend à propos de cela ou de n’importe quoi d’autre : « mais que fait la police ? ». Avant de pouvoir répondre, on devra régler un vrai dilemme qui occupe quelques grosses têtes : est-ce que la police de sécurité quotidienne, bientôt prévue, sera la même que la police de proximité d’avant !

Tu sais que les dictateurs n’aiment pas trop qu’on les critique. Ils mettent volontiers en prison les journalistes qui s’y risquent. Parfois ils les assassinent. On croyait que c’était bon pour la Russie. Mais on vient d’assassiner une journaliste à Malte dénonçant la corruption. Dans un pays de l’U.E. voila qui est grandement inquiétant !

Tu peux te réjouir d’échapper à ces vicissitudes, mais tu n’échapperas pas, et j’en suis triste pour toi, au réchauffement du climat qui nous guette tous. Chez toi, certes, il y a peu de choses qui offensent la planète. Attends-toi quand même à voir déferler dans tes montagnes des hordes de gens d’en bas, pas toujours bien élevés, en quête d’un peu de fraicheur !

09:17 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

13/10/2017

Le retraité moyen : ni très pauvre, ni vraiment riche

Je dois avouer, sans une once de remord, avoir boudé la manifestation contre l’augmentation de la CSG. Pas tellement de crainte que mon crâne dégarni ne fasse tâche dans le moutonnement de têtes blanches qui égayaient ( ?) les cortèges. Tout simplement parce que je ne partage pas l’avis de ces protestataires.

Ils me rappellent ces fouineurs tortueux qui essaient de diminuer leur impôt au lieu de se réjouir de  faire partie de ceux qui peuvent en payer. Quant aux arguments des mécontents, ils m’ont paru aussi minces que tortueux. Tel ce « malheureux » essayant de nous faire pleurer sur son sort : pensez, il ne pourra pas aller autant au restaurant ! Ce n’est sans doute pas avec le minimum vieillesse qu’il y allait jusqu’alors !

En effet, sans me prononcer sur le bien-fondé de telle ou telle politique fiscale (contrôlons-nous vraiment l’utilisation de nos divers impôts) je ne suis  pas choqué de contribuer un tant soit peu au budget de l’état si je peux  payer.  Auraient-ils oublié ces dolents de la CSG que leur vie professionnelle s’est déroulée lors des fameuses « trente glorieuses ». Leur assurant des salaires grossissant avec l’inflation, soit autant de points de retraite. Qui devenus les euros d’aujourd’hui leur permettent un mode de vie plus confortable que celui promis aux jeunes générations aux emplois évanescents, pas sûrs de se faire, même tard au travail, une médiocre retraite.

Certes, ils pensent rembourser un peu la société, eux, les bataillons qui assurent le gros du bénévolat des associations. Mais ce sont aussi les mêmes bataillons qui réjouissent les tours opérateurs et remplissent les immenses (j’allais écrire : immondes) bateaux de croisière qui gâchent le site à Venise et maintenant dans le grand Nord.

Ces propos conciliants n’émanent pas d’un riche, mais d’un citoyen solidaire et d’esprit mutualiste. Dommage que cette réforme fiscale dont on parle depuis des décennies n’ait pas eu lieu. Espérons la pour 2022. Je serai heureux alors d’être un contributeur moyen dans ce gros bloc des « classes moyennes ».

 

17:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

08/09/2017

Jeux de mots

Le petit pays qui a vu la naissance de mon épouse a la curieuse manie d’affubler chacun d’un surnom. Mais pas de surnom courant du type « coco » pour Corinne ou « cricri » pour Christian. C’est plus spécial, étonnant même, comme cette paire de frères qui ont écopé de : « le Rat blanc » et « le rat noir », ou « le kiko » avec cet incontournable article qui définit chacun comme si on le montrait du doigt.

Il est probable que les politiques ont rarement fait un détour par ce village. Ils se sont toutefois décorés de surnoms étonnants eux aussi et pas dépourvus de malignité. Tel ce violent « Bécassine » pour S.Royal ou le « Flanby » de son ex-compagnon. Et le coquin « Montebourde » pour l’ancien ministre de l’industrie. Tout le monde ne peut pas mériter du plus flambant « Le Tigre- le père la victoire » !

Les gens que je fréquente (dans les revues et sur les ondes), les sportifs, donnent volontiers dans l’emphase. On connait davantage « l’Aigle de Tolède » que Bahamontès, ou « le Cannibale » pour Merckx. On fait plus référence à sa rouerie quand Hinaut  écope du « Blaireau ».

Inutile en fait de recourir à ces grandes légendes. Comme dans le petit pays cité plus haut, c’est à chaque endroit, dans chaque milieu qu’on utilise le surnom. Qui n’a pas rencontré quelque part le « coquinou » ou même le « peau d’fesse ». Ou d’entendre à propos des fronts très dégarnis le courant « crâne d’œuf ». Ce qui est plus flatteur que ce dont était affublé un adjudant de mon service militaire au crâne particulièrement lisse : « bout de bite ».

Comme on a pu le voir certains exemples feraient un peu désordre dans les couloirs de l’Académie Française. Ils montrent en tous cas  qu’à l’instar des caricaturistes, leurs créateurs savent repérer le point remarquable de leur victime et le mettre en valeur dans le surnom. Faute de postuler à l’Académie, ils mériteraient peut-être d’être des  surdoués du surnom ?

09:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)