16/12/2017
Mon père, je m'accuse...
Il y avait un exercice assez plaisant dans mon enfance : le rituel de la confession. On s’approche du prêtre caché derrière la grille pour lui débiter ses péchés (le plus gros pouvait être : mon père, je m’accuse d’avoir puisé dans la réserve de chocolat). Un petit coup d’absolution et : pfuittt... les péchés sont effacés. On peut retourner chiper du chocolat !
Aujourd’hui je viens avouer la grande faute qui ne me sera probablement pas pardonnée. En effet, j’offense quotidiennement la planète. Boudant les fruits peu ragoutants et chers près de chez moi, je vais en chercher plus loin à « Grand frais ». Lâchant au passage quelques hectogrammes de CO2 pour des produits, eux-mêmes arrivés éventuellement par avion.
Vertueux quand je travaillais en me rendant au travail à vélo, je pourrais justement faire mes courses de la même façon. Mais ma voiture me tend des bras tentateurs pour ramener mes kilos de produits. Devant leurs poids, je cède à la tentation.
Je pensais me racheter en mangeant « bio ». Ayant acquis une plaquette de beurre « bio », elle dégageait sur les tartines un vrai goût de rance. On l’a réservé à la cuisine, pour les plats qui en étoufferaient l’odeur. Le très joli cadeau offert par des amis : des tisanes « bio ». A l’usage, aussi infects que si on avait séché des orties ramassées au bord de la route.
En dehors des problèmes de goût, mon doute pour ce label s’est accru en achetant des cotons-tiges labellisés « bio ». Cela sentait un peu le marketing qui fait un peu trop feu de tout bois.
On voit qu’il faut un certain héroisme pour respecter la planète. L’époque m’en a donné une chance avec le foot. En voyant ces mercenaires payés grassement, une fois regroupés devenus « les Bleus », nous offrir des matches particulièrement tiédasses, je boucle ma télé. J’économise une heure et demie d’électricité fabriquée en nucléaire.
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09/12/2017
Et moi, et moi, et moi, (en corse dialectal)
Nous avions jusqu’alors un préjugé favorable à l’égard de la Corse. Un lieu où, durant plusieurs étés, nous avions « fait de la montagne » à la mer. Un relief que nous avons dévoré, avec mon épouse, pour nos 1ères vacances à vélo. Et voilà qu’une majorité de corses nous dit qu’elle préfère rester entre soi, indépendants.
Quand on se demande ce qui a bien pu se passer dans la tête de ces votants, on pense aux anglais du Brexit. Des tribuns populaciers ont réussi à leur faire croire qu’ils pouvaient avoir le beurre et l’argent du beurre. Avant qu’ils ne commencent à découvrir qu’ils garderont peut-être un peu de beurre (rance vu les délais des négociations). Quant à l’argent… !
Dans ces bouffées d’individualisme nationaliste, on peut comprendre que les catalans, se sentant une certaine richesse, aient envie, très égoïstement, de se la garder pour eux seuls. Mais à part leurs plages et leur soleil, de quelle richesse les corses peuvent-ils bien se prévaloir ?
En plus, depuis qu’on traque le mélanome, les citadines fans de bronzage ont tendance à se méfier du soleil. D’ailleurs, les vacanciers ont pris goût aux destinations lointaines et les préfèrent aux plages à 3 heures de bateau (quand il n’y a pas grève).
On a oublié aussi de préciser aux naïfs criant leur « victoire » que les contribuables français n’auraient plus trop envie de leur servir une TVA spéciale à 2,10 % pour leurs boissons, non alcoolisées certes, et leurs produits alimentaires, mais y compris le caviar. Moi, avec ma TVA française, je me dispense de caviar !
Probablement que l’état français bloquerait aux nouvelles frontières ces corses courageux qui viennent peupler nos commissariats et nos douanes, du coup réinitialisées. Par contre, on continuera d’importer les gens du milieu corse qui ne voudraient pas se priver du gâteau français.
Ils seront bien dépités les malins qui se rêvaient vautrés sur la plage, le pastis payé par le « revenu universel », et qui se le verront confisquer en passant la frontière à Marseille.
P.S. On s’attendait peut-être à ce que je parle des morts de la semaine, celle de Jean d’Ormesson et celle de Johnny, 1000 fois plus bruyante. Pour ce dernier, les hommages dithyrambiques (demande d’Obsèques nationales, Johnny aussi grand que De Gaulle) en disent beaucoup sur la déraison qui a envahi la plupart des têtes.
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10/11/2017
"Mignonne, allons voir si la rose" (Ronsard)
Ce mois de novembre, plein de froidure, de pluie, de neige même, s’accorde bien aux « pensées des morts » de Lamartine ou mieux de Brassens, puisque avec lui mises en musique. Ce qui ne les rend pas moins tristes pour tous ceux qui fréquentent les cimetières en ce « mois des morts ». Pour ne pas se laisser envahir par la tristesse, sans doute, ils ont couvert les tombes d’un arc en ciel de chrysanthèmes.
Malgré cette débauche de couleurs, on a du mal à se défaire de pensées un tantinet mortifères, mais avec la joyeuseté de rigueur. On se souvient d’un récent post où j’exprimais ma hantise de l’Ehpad. Mon épouse, en avance sur l’étape suivante, me proposait récemment que nous visitions le « Jardin des souvenirs », où nous pensons loger nos cendres. Dans un avenir assez indéterminé !
Avant de me rendre à cette ultime étape, j’aurais aimé connaitre quelques plaisirs simples. Par exemple, et pour rester au jardin, que le F.N. soit vraiment dans les choux, et que pour sa présidente, à la prochaine présidentielle, les carottes soient bien cuites.
J’aimerais bien aussi que tous les bouffis d’argent, l’ancien coureur auto qui a pu « sauver » 10 millions de TVA sur son jet, les gros patrons, les maquereaux du spectacle, les footeux, en se vautrant sur leur sur leur lit de roses ramassent quelques épines, en forme de sous ou de convocation chez le juge. Et à qui on ne donnerait plus la « Légion d’Honneur » (si Macron persiste sur sa lancée de réduction des bons points à n’importe qui).
Les commentaires des experts sur ce sujet, comme d’ailleurs sur celui du harcèlement, très à la une en ce moment, me font craindre des échéances assez lointaines pour les solutions. Je me fais à l’idée que je devrai me rendre au « Jardin des souvenirs » privé de ces plaisirs.
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