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16/09/2019

Quand les instits...

Quand l’instituteur faisait partie, en membre éminent, avec le maire et le curé,  de l’ancienne trilogie sacrée des années 50-60, c’était quelqu’un. Reconnu, sa prestance et sa belle écriture en pleins et déliés le désignait forcément à la fonction de secrétaire de mairie. Capable en outre de déchiffrer les textes abscons de l’administration. Tel le Joseph de Pagnol dans « La gloire de mon père »,  il fleurait bon aussi une certaine laïcité de bon aloi.

Quand l’instituteur était « l’instit », le titre lui convenait bien. La manie de l’éducation nationale de changer les noms faute de changer les prérogatives, en font aujourd’hui un « professeur des écoles ». Ce qui, côté budget lui fait une belle jambe. Mais pour les pratiquants de la carte de visite, ça sonne mieux que professeur de tai-chi, tout en restituant quelques miettes de l’aura de respectabilité d’autrefois.

Pendant des décennies l’instit a bénéficié du repos sacré du mercredi, et il le consacrait encore aux enfants. Rendant en quelque sorte à la République son dû, dans ce quasi-apostolat, il leur organisait des jeux ou des occupations plus culturelles sans  label particulier ni compensation pécuniaire non plus. Qu’il prolongeait d’ailleurs souvent, bénévolement bien sûr, en qualité de moniteur, voire de directeur, de colos.

Quand les instits avaient des vacances confortables par rapport aux autres, (les 5 semaines de congés pour tous ne sont pas si vieilles) ils étaient, sur le routes de France et de Navarre, les rois de la caravane. Un investissement qu’eux seuls pouvaient amortir. Se le payant d’ailleurs avec 2 salaires, le métier se pratiquant couramment par couple.

Quand l’instit a retrouvé son mercredi, après une brève éclipse de quelques années, il ne s’occupe plus des mômes qui l’ont fait souffrir pendant la semaine. Il va engorger les caisses de Conforama avec des charriots plein de tournevis, de forets de 10, de planches, destinés à son traitement par l’activité manuelle. Il s’est pourvu pour cela d’une bicoque en ruines qui lui apporte, en attendant de devenir l’incontournable lieu de rencontres formidables avec les copains, de belles ampoules aux mains.

C’est là, en tous cas, qu’il oublie les p’tits monstres, qu’il souffle, se refait une provision d’énergie, prêt à retrouver le lendemain le turbin avec ardeur, en bon petit soldat de la République qu’il restera toujours.

09:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

09/09/2019

Qui réforme souvent déforme (proverbe allemand)

Le sujet qui occupe cette rentrée et qui va aussi pourrir celle de Macron, c’est la retraite ou plus exactement sa réforme. Voila un sujet qui me concerne au 1er chef. Même si je ne dois pas être trop touché par ce qui va arriver, je dois penser à toute ma parentèle dans laquelle se glissent quelques fonctionnaires promis à un sort, paraît-il, moins généreux qu’aujourd’hui.

Le principal ennui déclenché par cette réforme c’est d’obliger à y penser, à la retraite. Certes, on ne fait plus de rêves de cocotiers plus ou moins exotiques. On ne fait plus depuis longtemps de rêves de farniente, justement de retraités à l’ancienne, avec la canne à pêche et la chaise longue offerte religieusement au pot de départ.

On fait des rêves plus « modernes », d’aller voir plus loin si on y est mieux. Quelques-uns profitant des vols « low-cost »,  visent quand même, les ringards, les cocotiers. La plupart, devant la maigre pension qui leur est servie, vont au plus près. Le Portugal, dans ce choix, a toutes les faveurs. Il faut dire qu’il y met du sien : statut spécial, pas d’impôts sur le revenu. En plus, beaucoup de portugais, venus bosser chez nous dans les 1ères vagues d’immigration, parlent français.

Mais la future réforme met le doigt sur l’aspect qu’on ne regardait pas trop quand on était actif : les sous pour les projets proches ou lointains. A 2 pas de la retraite, réforme ou pas, on sentait bien que se reposer, jouir de beaux paysages, réaliser le projet remis depuis longtemps, n’empêcherait pas de se heurter au souci de toujours : les fins de mois. 

Précisément sur le sujet-argent, avant même qu’on ne connaisse ce dont on va disposer, tout le monde s’acharne à noircir l’horizon : ce sera forcément pire que maintenant ! Et de détailler dans les gazettes les futurs perdants, nombreux, et les gagnants, rares. Une perspective qui impacte, comme on dit aujourd'hui, ma retraite à moi. Devrai-je distraire de mes maigres euros quelques menues oboles à destination de mes proches, fonctionnaires notamment ?

Avant d’être obligé de le vendre pour y pourvoir, je vais sortir le camping-car pour des destinations à portée de roues. Là, au calme, je pourrai me rassurer sur le sort pas si malheureux que notre société a bien voulu me servir jusqu’alors.

16:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

14/08/2019

50 nuances de vert

Dans la palette des divers symboles, la couleur verte représente l’espoir et induit un certain optimisme. Quand mon cerisier affiche quelques cerises vertes et formées, on sait qu’elles vont près de passer au rouge et d’être dégustées. Quand des jeunes ne réussissent pas tout à fait un projet, on dit qu’ils sont encore verts, mais que le faisceau de qualités déjà démontrées s’exprimera à plein dans le prochain.

Au rebord de la montagne qui cerne notre village, on a « la frange verte » représentant un bain de nature et protégée de toute installation pérenne. Il est vrai que penser y construire une maison relève de la plus grande témérité. Aucune route ne la dessert et même le chemin VTT n’est pas de tout repos !

Si on observe pour la « frange verte » un respect, obligé ou non, ce n’est pas du tout le cas des bandes vertes qui jalonnent les intersections de rues et les ronds-points. Je ne veux pas « ramener ma science » sur un rond-point qui a failli m’envoyer « ad patres ». Mais les observant de plus près maintenant, je vois que la bande verte de priorité n’induit que l’indifférence.

Il y aura toujours des bonnes âmes pour expliquer que les conducteurs de vieux permis n’ont pas intégré ces nouveautés. Ils peuvent se demander si ce vert est juste une incitation pour les vélos comme pour les autos à faire attention. Je vois bien, hélas, que de jeunes permis ignorent la priorité et même l’attention.

S’il y a un pays qui idolâtre le vert, c’est l’Irlande, la « verte Erin ». Les sportifs hollandais sont toujours en orange, les gallois en rouge, mais les irlandais portent l’espérance du vert jusqu’à l’obstination. Il suffit d’observer leurs rugbymen  s’accrocher jusqu’à l’ultime seconde, et souvent décrocher la victoire parce qu’ils y ont cru.

Chez les politiques, le vert, si j’ose le dire, reprend des couleurs. A l’approche des élections, le parti « vert » est plein d’ambitions et les autres partis verdissent à vue d’œil. Que n’ont-ils la niaque des irlandais ! Soyons beaux joueurs ! Si un parti, au-delà de la chasse aux voix, démontre qu’il a la capacité de réaliser au moins une de ses propositions pour le durable, je lui accorde mon feu vert.  

10:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)