14/03/2019
Ils sont comment les retraités ?
Je suis resté silencieux la semaine dernière car éloigné par le séjour de ski avec mon club d‘anciens en Vanoise. Occasion, hors la contemplation des superbes sommets enneigés, de vivre en intimité avec ce personnage tellement tourneboulé en ce moment et qui m’est cher, forcément, : le retraité.
Pour le sens commun, le retraité est un homme, plutôt riche, propriétaire de son logement, qui remplit son ennui et vide son chéquier en voyageant. Peut-être que le sens commun n’a pas bien vu les choses.
D’abord le retraité est plutôt une retraitée. Je n’ose pas écrire que le décès prématuré des hommes tient à ce qu’ils se sont tués à la tâche. En tous cas, dans mon association de retraités, les femmes y sont présentes à 75 %.
Est-elle riche la retraitée ? A ce que je constate dans cet endroit, les femmes, comme les 25 % d’hommes qui ont survécu, ne transportent pas des liasses d’euros et surtout les dépensent avec beaucoup d’attention. De ce que je saisis ici ou là, un bon nombre de celles-ci vivent aujourd’hui, contrepartie de leur « longévité », d’une modeste pension de reversion. Pour peu que l’originale de monsieur n’ait pas atteint des sommets, 50 % (au mieux) de peu, ça fait très peu.
Est-ce l’âge qui réduit les capacités ? Toujours est-il que je n’entends guère raconter autour de moi les grandes chevauchées lointaines ou le farniente dans les îles. Ce que je vois, c’est plutôt la randonnée à vélo dans les plaines et les monts de notre Dauphiné. Où, là encore, les vélos de ces dames sont souvent un poil plus modestes que les coursiers tout carbone masculins.
Chez les retraités, et là on rejoint le sens commun, on parle des petits enfants. C’est pour une garde que Raymond ou Fernande ne peut pas participer à cette sortie. On devine dans les non-dits que chez eux ou chez d’autres, il y a plus que de la garde.
10:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
27/02/2019
E.D.F. me tient vraiment au courant
E.D.F. dont le service marketing marche plutôt mieux que ses centrales vient de m’informer que dorénavant je pouvais être fliqué, pardon, renseigné, heure par heure, de ma consommation d’électricité. Dans un souci, nouveau, de transparence, on me représentait aussi tous les éléments de ma facture.
Où je constatais , perplexe, que ma seule consommation me coûtait moins cher que les accessoires et taxes qui émaillaient la dite facture. Devant cela, un esprit dispendieux, se serait dit : puisque ce n’est pas cela qui coûte le plus, lâchons les vannes des kw/hs.
Plutôt gestionnaire, au contraire j’ai analysé les euros consommés. Là, après la lumière et le chauffage, vraiment contraints, je me suis vu une myriade de petits « bouffe-kw/hs ». A côté des inévitables P.C., smartphones, il y avait un rasoir, un vélo électrique et depuis cette semaine une aide auditive qui peut se recharger.
La 1ère réflexion : je dois prévoir dans mon sac de voyage une grande place pour tous ces chargeurs, évidemment non standards. La 2ème réflexion : en calculant la consommation de tous ces machins, je trouvais un bon paquet de kw/hs. Pas vraiment de quoi fournir l’éclairage de Grenoble, mais qui commençaient à compter sérieusement.
Qu’aurais-je du faire ? Tout bazarder ! Oui, mais sans mon téléphone, je ne peux plus suivre les dernières galipettes de mon arrière-petit-fils. Et sans mes oreilles, comment l’entendre gazouiller sur Viber ?.
Peut-être alors, fabriquer mon courant. Une éolienne dans mon jardin, c’est du bruit, mais une juste revanche sur les aboiements des chiens du voisin. Mais surtout, il ne me reste pas assez d’années pour amortir le coût de l’engin.
J’ai bien le camping-car qui ne demande rien aux centrales nucléaires pour le frigo et la télé, grâce au soleil gratuit et au panneau solaire. Mais le bilan est très bas si j’alimente la maison avec le camping-car. Donc je ne suis pas près de me passer d’E.D.F. et de ses judicieux conseils.
09:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
19/02/2019
"Au bout de chaque rue, une montagne" (Stendhal)
Venant de Nevers, statufiée en provinciale endormie depuis le film d’Alain Resnais, je suis arrivé il y a un peu plus de 40 ans, dans la frétillante Grenoble. Une agitation venue moins de ses étudiants et de ses centres de recherche que de son ancienne « gloire » remise sur le devant de la scène : le fameux “milieu”. On se souvient du sketch de F.Raynaud et de l’inoubliable « Dis, tonton, pourquoi tu tousses ? »
Aujourd’hui, on ne rigole plus car dans le milieu, notamment de la drogue, on tue. Même le maire pacifique de la ville ose la décrire en Chicago et réclame des renforts de police. Ce que reprend mon ami ex-policier, qui croyait pourtant en avoir vu d’autres dans ses campagnes antérieures, au vu des fusillades qui ponctuent l’actualité.
Au contraire, même si cela concerne un autre sujet, on affiche fièrement, sur de grands panneaux à l’entrée de la ville, qu’on entre dans une « métropole apaisée ».Vouloir obtenir cela grâce à 30 km/H en agglomération relève plutôt de la méthode Coué, d’autant que les policiers, dans ce nouveau Chicago, sont mobilisés sur d’autres théâtres d’opération ! Notre maire, écolo pur jus, ne désarme pas : une autoroute à vélo sur l’axe central de la ville. Et avant qu’un cycliste n’atteigne les 30 à l’heure, les policiers peuvent vaquer à d’autres paisibles occupations
Les grenoblois sont couramment moqués pour leur vêture, labellisée sous le nom du style-anoraks. Mais au pays de « la journée des tuiles » ou de Mandrin, on n’en a cure. D’autant qu’au moment des vacances, les parisiens, qui peuvent être des marseillais, sapés comme des milords (de sports d’hiver), bafouillent méchamment sur leurs skis ou même leurs raquettes.
Autre sujet d‘étonnement des « étrangers » : l’accent grenoblois auprès duquel ceux du Québec ou de Marseille ne sont que de douceâtres bluettes. N’empêche : lorsqu’un autochtone me fait le commentaire, à la base d’un col à vélo, avec son accent rugueux, j’ai vite fait de traduire qu’on ne se prépare pas une partie de plaisir.
On voit bien que seul un esprit quelque peu anticonformiste peut s’épanouir dans cette métropole à contrastes C’est le moment de se souvenir des propos d’un journaliste aux J.O. de 68 décrivant Grenoble comme « une fausse perle dans un bel écrin ». Je m’accommode de la perle puisqu’elle m’offre, à vélo ou à ski, bien du plaisir dans les méandres de son écrin.
17:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)