Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/01/2018

Le retraité nouveau

J’avais commis récemment une ode au retraité moyen, heureux d’avoir eu un emploi, quand ils existaient, bien payé et qui pouvait s’acquitter de ses impôts, même pas allégés. Sans doute, empli de mes très nombreuses satisfactions d’ainé (ainé , c’est maintenant le mieux pour vieux, senior, etc..), j’avais été un tantinet optimiste.

En effet, ce retraité est dans un entre-deux semblable à un fond de vallée entre deux versants peu accessibles : d’un côté, le très grand âge et l’EHPAD à l’horizon, de l’autre, les actifs dont on n’a plus l’âge.

C’est sûr que notre retraité n’est pas pressé d’aborder le versant grand âge. Pas forcément celui des actifs pour autant : ce sont plutôt eux qui l’attirent à eux. Psychologiquement, ça se comprend, si papy est un peu des notres, cela retarde d’autant notre vieillesse. Pour en être sûrs, ces jeunes embarquent les ainés dans des défis parfois sportifs, plus souvent prosaïquement matériels.

Toutefois, quand le vieux retraité se prend  à y croire, la jeune génération a vite fait de lui rappeler qu’il n’a plus 20 ans , ni même 40. Ainsi, dans le bus, à la course vers le fauteuil libre, c’est toujours le jeune qui gagne. Si papy se voyait, sinon hyper, mais juste bien connecté, le soupir étouffé dans la bouche du junior, mis devant un « problème », dit à qui de droit : mon petit vieux, t’es toujours pas du siècle. Du moins, ces braves jeunes n’hésitent jamais à compléter les manques sur ce sujet.

Je crois vraiment que cette lenteur qui nous gagne au-delà des 70, 75, est un atout. Celui qui nous mène, à tous petits pas, se gardant de chaque versant, vers ce fond de vallée, si peu pressés d’y parvenir.

15:52 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

22/12/2017

"Il est né le divin"..argent. Et l'enfant se porte bien.

Vous aviez sans doute remarqué que « le p’tit Jesus » n’a plus tellement la cote. Il faut dire que ce pauvre bambin, couché dans une étable, juste réchauffé par un âne et un bœuf, ça ne fait pas le poids par rapport à la débauche d’euros dépensés dans cette folle semaine. On nous apprend qu’on a laissé 44 millions dans les magasins en un seul jour.

Les vieux laïcards peuvent se réjouir d’avoir fait oublier la tradition chrétienne dont Noël  célébrait la naissance du christ. Mais ils n’ont vraiment pas tué le rituel des libations gargantuesques de cette fête. M’échinant ce matin sur mon vélo dans la salle de sport, mon oreille percevait du vélo d’à côté que le gratin aux cardons était mieux que la dinde aux marrons et qu’on n’achète surtout pas son champagne à Lidl.

Et il n’est pas question non plus d’abandonner le rituel païen du 24 décembre . D’abord la messe de minuit pour entendre tel ténor entonner le « minuit chrétiens » ou « Il est né le divin enfant » de notre ancienne campagne. Tel le rituel jumeau du 31 où le passage au « Crazy Horses », à la place de la messe, sera le piment du réveillon.

Notre époque qui raffole des symboles aurait pu se dire qu’un enfant dans une crèche pouvait faire penser à tous les sans-abris couchés dans la rue, sans même  un âne ou un bœuf pour les réchauffer. Ce que voyant, un politique un peu humaniste pourrait proposer qu’on majore de 2 points la TVA de cette débandade d’euros. ET avec les millions récoltés de ce supplément, on aurait construit quelques hébergements d’urgence !

En écrivant cette drôle d’idée, je lui vois peu d’avenir. Même humaniste, notre politique ne se fera pas entendre dans ce monde où l’argent a pris le pouvoir. Juste un minuscule exemple pour illustrer. Dans cette semaine, les filles ont gagné le championnat du monde de Hand-ball. Et aucune retransmission télé de l’évènement tandis que la même télé en faisait des tonnes sur les richissimes  footeux de Lyon accrochés par Marseille. Mais, j’oubliais, ce ne sont que des femmes !     

14:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

16/12/2017

Mon père, je m'accuse...

Il y avait un exercice assez plaisant dans mon enfance : le rituel de la confession. On s’approche du prêtre caché derrière la grille pour lui débiter ses péchés (le plus gros pouvait être : mon père, je m’accuse d’avoir puisé dans la réserve de chocolat). Un petit coup d’absolution et : pfuittt... les péchés sont effacés. On peut retourner chiper du chocolat !

Aujourd’hui  je viens avouer la grande faute qui ne me sera probablement  pas pardonnée. En effet, j’offense quotidiennement la planète. Boudant les fruits peu ragoutants et chers près de chez moi, je vais en chercher plus loin à « Grand frais ». Lâchant au passage quelques hectogrammes de CO2 pour des produits, eux-mêmes arrivés éventuellement par avion.

Vertueux quand je travaillais en me rendant au travail à vélo, je pourrais justement faire mes courses de la même façon. Mais ma voiture me tend des bras tentateurs pour ramener mes kilos de produits. Devant leurs poids, je cède à la tentation.

Je pensais me  racheter en mangeant « bio ». Ayant acquis une plaquette de beurre « bio », elle dégageait sur les tartines un vrai goût de rance. On l’a réservé à la cuisine, pour les plats qui en étoufferaient l’odeur. Le très joli cadeau offert par des amis : des tisanes « bio ». A l’usage, aussi infects que si on avait séché des orties ramassées au bord de la route.

En dehors des problèmes de goût, mon doute pour ce label s’est accru en achetant des cotons-tiges labellisés « bio ». Cela sentait un peu le marketing qui fait un peu trop feu de tout bois.

On voit qu’il faut un certain héroisme pour respecter la planète. L’époque m’en a donné une chance avec le foot. En voyant ces mercenaires payés grassement, une fois regroupés  devenus « les Bleus », nous offrir des matches particulièrement tiédasses, je boucle ma télé. J’économise une heure et demie d’électricité fabriquée en nucléaire.

10:58 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)