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01/04/2017

La tolérence n'est plus ce qu'elle était

On me titille gentiment sur ma manie d’écrire. Mais faute d’avoir la verve d’un Laguilliers ou la gouaille tribunitienne d’un Melenchon, j’en suis réduit à jeter au petit vent de ma plume virtuelle mon désespoir de ces tombereaux d’intolérance qui empuantissent notre vie quotidienne.

La campagne des politiques en est le criant exemple. Au lieu d’idées qu’on écoute, qu’on réfute avec des arguments, on insinue, on cisèle la petite phrase assassine. Qu’il y ait des erreurs chez le concurrent, soit, mais il s’agit tout de même de savoir avec qui nous serons gouvernés pendant 5 ans !

Les medias sont à joyeuse fête de cette mélasse de non-dits, de sous-entendus servis sans preuves. Je croyais qu’en France, malgré tous nos défauts, nous étions bien placés quand il s’agit d’appels aux dons ou dans le bénévolat. Ne pourrions-nous pas lire et entendre plus souvent les exploits que réussissent partout ces obscurs ?

Les politiques dont c’est devenu le « métier » d’attraper la bonne vague de l’opinion nous formatent à alimenter le marigot des croustillantes « bonnes feuilles ».  Celui qui se veut de gauche, élimine celui qui a une idée contraire de l’infâme « il est de droite ». Le vieux qui ose une remarque se fait renvoyer dans ses buts avec un définitif : « c’est ringard » 

J’avais d’abord pensé tresser un hymne au printemps dont l’exubérance m’impressionne depuis quelques semaines. Mais comme eut dit mon docteur, l’urgence commande et l’atmosphère du moment m’a imposé plutôt une ode à la tolérance. Mais je le vois bien : les beaux moments de tolérance ont été enfouis sous la vague de l’intolérance.

 

10:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

17/02/2017

"La médecine du travail est bien la preuve que le travail est une maladie" (Desproges)

Dans cette époque très lointaine de mon activité, j’étais un des rares  qui aimait mon travail, qui aimait aller, à vélo, au travail. On peut se demander si cet amour était intrinsèquement pur pour le travail réellement ou si, parmi les façons de gagner sa vie, c’était une des moins ennuyeuses.

Quoi qu’il en soit, la question ne se pose plus aujourd’hui : on n’aura plus à travailler. C’est du moins l’idée, assez révolutionnaire il faut en convenir, par laquelle a été élu le candidat  de la gauche. Cette gauche qui, déjà prémonitoire, avait créé en 81 un ministère du temps libre.

On comprend le succès d’une telle affirmation chez les jeunes, et chez les autres. Plus besoin de s’évertuer à chasser un C.D.I., à se désoler des C.D.D. mis bout à bout. Plus besoin du tout de travailler.

Avec vos pensées pratico-archaïques, vous vous demandez qui fabriquera ma bagnole, ou simplement mon pain. Réponse : les robots. Plus de soucis avec ces emplois sans employés. Pendant le ramadan, les robots feront les routes au mois d’août. Quitte à habiller leurs mains d’acier de gants de velours, ce sont eux qui torcheront les vieux incontinents. D’ailleurs, comme on est souvent un peu esseulés dans la voie du non-travail, les pakistanais continueront de tisser nos pulls et les chinois d’assembler nos i-Phones.

Je vous sens encore un peu dubitatifs : et les sous, comment on aura des sous ? Pas de soucis : c’est prévu. Il suffira de taxer les robots. Ensuite des distributeurs super automatiques verseront à chacun, chaque mois, son revenu, le « revenu universel » ça s’appelle.

Ebaubi devant ces largesses, je m’inquiétais toutefois pour les pauvres enseignants : comment motiver des élèves à apprendre quelque chose puisqu’il n’y a plus de métier. J’étais encore dans des raisonnements antiques. Les enseignants,  devenus animateurs-jeunesse occuperont les anciens forçats de l’école à des jeux, à écrire des super twittos sous l’égide du nouveau ministère du temps libre.   

18:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

11/02/2017

Saint-Valentin

Je ne pouvais pas laisser passer sans un mot le 14 février, le jour de la fête des amoureux. Un seul jour pour une telle cause, coincé entre la journée mondiale du Nutella (5/02), celle de l’ours polaire (27/02), celle du macaron (20/03), c’est un peu juste, me disais-je !

Mais peut-être suffisant pour ceux qu’on considère comme amoureux aujourd’hui ? Ceux par exemple qui pensent s’être trouvés en « speed dating » ou en 2 ou 3 échanges sur internet. Ma grand-mère opérait comme ça, mais sur le marché. Elle soupesait une patate ou un navet, l’examinait puis : « vous m’en mettrez une livre ». Seulement elle le couvait, son produit, chèrement gagné. Elle ne le jetait pas, pour tel prétexte futile, quelque temps plus tard.

On va encore évoquer ma ringardise mais je crois que les vrais amoureux ont pris le temps de construire non seulement un attelage équilibré, mais dont la durée sera émaillée de jolies surprises et de petits bonheurs. Ce qui ne condamne pas  quelques divergences, mais bien distribuées comme les dissonances en musique,  qui épicent l’éventuel engourdissement de la relation.  

Alors, pourquoi pas, une  grande et unique journée, chaque année, comme le point d’orgue d’un cheminement serein et amoureux. J’aimerais toutefois,  si les amoureux n’ont droit qu’à un jour de fête, qu’il soit l’occasion pour ceux-ci d’un grand raout où on verrait grossir des nuages de phéromones en envoyant des « je t’aime » aux quatre vents. .     

16:53 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)