16/12/2016
"Petit papa Noël, quand tu descendras..."
Voici revenuesl les hordes dépensières toutes vibrionnantes de la chasse à l’incontournable cadeau de Noël. Elles m’évoquent un livre parcouru dans ma jeunesse étudiante d’un monsieur Tchakhotine. Avec le temps beaucoup de détails m’ont échappé, mais je revois bien le thème : la foule se précipite d’un seul cœur là où la « propagande » a résolu de l’emmener.
Je ne suis pas sûr que nos as du marketing aient lu Tchakhotine, mais le résultat est quand même là. Abêtis par le réflexe conditionné : Noël=cadeau, les parents ne tiennent plus en laisse des gamins sûrs que cette fête leur donne pouvoir d’exiger. Complètement insensibles, et ignares, de ce que représente cette fête, enfants-rois morveux, ils trépignent, hurlent, bousculent sur le chemin de l’objet convoité.
Assez malins aussi, ils font croire qu’ils croient encore au Père Noël pour jouir de cette abdication annuelle. Nous autres, vieux rationeux, on ne croit plus beaucoup aux merveilles de sa hotte. Un type qui nous régale pour cette fin d’année d’un Trump, d’un Brexit, d’une promesse d’une droite extrême l’an prochain, comment s’esbaudir !
On va dire que je patauge dans mes ronchonnades coutumières. Que nenni ! Je sais voir des citoyens, pas forcément riches, se délester d’euros pour un Telethon, un brave type bravant les menaces pour accueillir des migrants en vallée de la Roya. J’applaudis un B.Picard réalisant l’exploit d’un tour du monde en avion à énergie solaire. De quoi affronter l’avenir avec un peu d’optimisme. Au point de croire, sur la phrase du même : « quand on me dit que c’est impossible, j’essaie de le faire », qu’un ex-ministre voulant « réconcilier » la gauche pourrait gagner son pari !
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11/11/2016
Y'a pas que les éléphants qui Trump-ent énormément
Et oui, il nous faut bien parler du séisme médiatique survenu cette semaine : l’élection de D.Trump. J’ai dit médiatique parce que le bouleversement est tombé d’abord sur les medias qui avaient d’un seul cœur adoubé H.Clinton.
Et c’est la 1ère leçon de l’évènement : les medias et les experts attitrés qu’ils abritent sur leurs plateaux se trompent énormément. Ce qui n’est pas vraiment étonnant. A fréquenter, à journées faites, les élites (c’est le mot consacré) politiques, ils perdent comme eux l’oreille du peuple, des gens ordinaires et deviennent des espèces « hors-sol ».
C’est justement ce que nous rappelle le nouvel élu américain. Parler au peuple, lui dire qu’on l’a entendu, même avec des gros mots, une once de vulgarité, qu’il ne dédaigne pas à l’occasion, c’est mieux obtenir sa confiance que les mirifiques promesses habituelles.
Que va faire maintenant ce Président incongru, devant qui il était de bon ton de se boucher le nez ? Je ne le sais pas et sans doute les américains non plus. (Ne demandez pas aux experts : ils se trompent souvent).
Ce que je sais, c’est que Trump a exhumé l’ américain modèle-type. L’homme, plutôt blanc, qui travaille, réussit, fait de l’argent (l’idéal absolu) et en prime, Dieu le bénit. Le corolaire du principe : si vous n’avez pas de travail, pas d’argent, c’est que vous ne le méritez pas. Probablement Dieu s’est dit que ça ne valait pas la peine de se pencher sur vous.
A quelques mois de notre propre élection, il y a là un beau sujet de méditation pour nos candidats tout vibrionnants. J’ai peur que 6 mois soient justes pour que, même convertis à plus de sincérité, ils entament une nécessaire conversion. On n’en prend guère le chemin. Exemple : Marine Le Pen se réjouit bruyamment de l’élection de quelqu’un non-politique, hors du « système ». Voudrait-elle nous faire croire, l’icône de la famille, qui patauge dans le marigot politicard depuis des décennies, qu’elle vient d’éclore, naïve et innocente, lors de la dernière averse !
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04/11/2016
Aller simple pour l'aire de repos
C’était un de ces repas où l’excellence des mets, ou le degré du vin, produisent des conversations enjouées en sirotant le café. Au détour de mon statut de papy, il me fut rappelé que j’étais maintenant le plus âgé de la famille, « au sommet de la pyramide », et même précisé gentiment par un convive : « le 1er à partir ». Pas à Vancouver ou Bangkok, non, mais à partir tout court.
Les gros malins du jackpot funéraire avaient du infiltrer un micro dans la pièce puisqu’à compter de ce jour, ils m’ont assailli de leurs propositions plus ou moins alléchantes. La télé elle-même a réussi, entre une marque de petits pois et le dernier parfum Dior, à dresser le panégyrique de ces chers bienfaiteurs « qui s’occupent de tout ».
Bien sûr, ils ne veulent pas ajouter au chagrin de nos enfants le grand bazar des formalités pratico-administratives qui malheureusement entourent le décès. Je croyais avoir prévu l’obstacle. J’avais décidé de me faire incinérer, dans un cercueil pas cher, vu son usage de type très C.D.D., et de jeter au vent mes cendres sur quelque col des environs.
Mais c’était dans mes 70,75 ans, au temps de ma jeunesse romantique. J’ai appris depuis qu’on n’a pas le droit de répandre des cendres sur le domaine public, pas plus d’ailleurs que dans le domaine privé, dans son jardin, ni de les garder à la maison. Alors l’urne, on la met où ?
Dans ce pays, on est aussi prompt à pondre une loi qu’un cow-boy à défourailler, à chaque éternuement des gazettes. Et je n’ai pas envie d’ajouter, chaque année, un codicille aux déjà longues directives écrites. Quitte à paraître imprévoyant, je m’en remets, le moment venu, à l’abri prévu par ma commune dans la petite niche de cet édicule joliment nommé colombarium. Moyennant quelque loyer bien sûr. La manière mesquine de voir cela : la commune récupère quelques euros sur le dos du défunt qui ne lui versera plus d’ impôts locaux. Je pense, quant à moi, que domicilié chez les colombes, symboles de paix, c’est un bel endroit pour goûter à la paix éternelle !
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