01/12/2017
Parité : dommages collatéraux
Je dois avouer que depuis quelques semaines j’ai accaparé Word dans les ordis et tout simplement l’attention avec mes différents bobos. Pour autant, je ne m’attendais pas à ce que mon épouse, sans aucun esprit d’égalitarisme paritaire, vienne me remplacer sur le chemin de l’hôpital.
Cela s’est passé lors d’une promenade très tranquille dans notre rue, dans un boyau assombri de plantes exubérantes. Là, un pavé disjoint a jeté à terre ma pauvre épouse, interdite devant ce piège, et la blessant sérieusement.
Le sel de l’histoire est que la même personne, fulminant à propos de ce passage pour un proche en fauteuil, s’était vu répondre par la mairie que la voie était garantie pour les handicapés. Ce qui ne l’excuse quand même pas d’essayer, sournoisement, de grossir le nombre de ceux-ci grâce à ce guet-apens.
Si ce n’était, malheureusement, la formule favorite de D.Trump, je dirais que c’était l’occasion de constater qu’il y a encore de « bonnes personnes ». En effet, dans le couple qui nous suivait, l’homme, sûrement pas mu dans un esprit de séduction, vu le visage de la blessée, s’est offert spontanément de nous aider. C’est donc dans cet équipage inédit, un bras autour du bon samaritain, l’autre autour du mari, que nous avons regagné notre domicile.
Aux urgences de l’hôpital, on nous a confirmé qu’il n’y avait rien de cassé. Mon épouse s’en réjouissait, certes pour elle, mais aussi pour moi. Elle me dispensait de ce fait du statut d’infirmier, de cuisinier, de garde-malade, rôles pour lesquels je n’ai pas une grande aptitude. C’est pourtant là qu’elle a excellé à mon égard durant des semaines.
En me dispensant de lui rendre une sorte de « monnaie de sa pièce », ma partenaire fidèle depuis 58 ans m’offre une autre attention. Celle de montrer qu’en amour vrai on ne comptabilise pas le dû de chacun. On aime, un point c’est tout !
09:28 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
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