19/10/2018
Où l'on voit qu'on est "out of touch"
J’avoue éprouver de la bienveillance vis-à-vis des border-collies capables de pousser avec habileté un troupeau de moutons jusqu’à son enclos. Aussi une vraie sympathie pour la bonne bouille des saint-bernards, même s’ils n’ont jamais eu un tonneau de rhum pendu au cou pour secourir les naufragés de la neige.
Cela ne réussit pourtant pas à annihiler une animosité tenace à l’égard des chiens en général. Pas seulement en tant que cycliste quand, faute d’atteindre nos mollets, ils tâchent de nous faire chuter. Mais aussi parce qu’ils ont le don d’aboyer vigoureusement aux endroits et heures du repos. Par exemple quand on s’apprête à siroter un apéritif en terrasse. Le prolétaire gauchisant a beau me dire qu’assez riche pour avoir une terrasse, je dois en supporter les inconvénients, des aboiements à la tonte du samedi, je n’en démords (Ha, Ha,) pas !
Mais je sens que je vais devoir mettre une sourdine à mon animosité tant j’entends monter une bronca voyant dans les animaux nos semblables, émotions et sentiments compris. J’adhère assez à l’idée de réduire ma consommation de viande et je peux même soutenir les efforts tendant à réduire les traitements agressifs aux animaux. Mais démolir la vitrine d’un boucher ou d’une pâtissière (elle utilise des œufs et du lait) ne me parait pas très adroit pour défendre la cause animale.
Les antispécistes (les super amis des animaux) n’en restent pas là. Pour eux, les animaux sont nos égaux. En foi de quoi, je devrais traiter la chienne braillarde d’à côté avec la même gentillesse que mon épouse. Et probablement, comme le préconisait un voisin nivernais, proposer une sécurité sociale pour ces pauvres animaux. En tous cas, sans doute mu par un résidu d’orgueil humain, j’ai de la peine à admettre le poisson rouge qui me regarde bêtement dans son bocal comme mon égal !
On peut s’attendre à voir éclore l’inévitable Rousseau animalier pour prétendre que les bêtes naissent bonnes. Je l’attends de pied ferme pour un duel, verbal mais musclé, quand un moustique-tigre aura essayé de me coller la dingue ou quand une guêpe m’aura fait cadeau de son dard et d’une douloureuse inflammation.
Doués de sentiments peut-être, nos amis les bêtes, mais pas tellement d’empathie ! Est-ce qu’il tient compte de ma sympathie pour les border-collies ce rottweiler de la voisine qui s’en prend à mes fesses ? Plus simplement, le chat de mon fils en pension à la maison frétille un peu quand je lui sers ses croquettes, mais grogne quand j’essaie de le caresser ! Mais sans griffer, soyons justes.
15:03 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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