07/01/2022
Pas que des voeux pieux
Tous les présidents de quelque chose, de parti, de club, même de la République nous ont inondés de leurs vœux. Je peux donc m’autoriser à adresser les miens, d’autant que je risque de compléter ce que toutes ces personnes ont pu oublier.
Je vais commencer justement par ceux qui n’ont pas le temps de s’attarder aux vœux. Comme l’infirmière pendue au téléphone vers les hôpitaux de la région à essayer de trouver un lit pour le nouveau patient en attente. Comme aussi le livreur qui essaie d’obtenir une dernière course pour se faire un salaire du jour présentable. Je leur souhaite pour 2022 un peu de temps pour souffler.
A propos d’hôpital, je souhaite que les non-vaccinés qui entrent en réanimation en réchappent pour courir ensuite au vaccin et nous approcher de la fameuse immunité collective. Car on n’en a pas fini de ce virus aux multiples variants qui nous fait réviser l’alphabet grec de l’alpha à l’oméga.
Je souhaite que les candidats à 1% n’arrivent pas à obtenir leurs 500 signatures et dégagent le terrain de la présidentielle déjà trop rempli. Cela leur éviterait de draguer les bas-fonds de la populace en quête de quelques malheureuses voix, en émettant des stupidités du type : « le vaccin ne sert à rien ».
Je souhaite que les skieurs de fond d’un certain âge et les cyclistes d’un âge certain continuent de s’aérer le cerveau, ne serait-ce que pour montrer que leurs pensées et leurs comportements, certes du siècle passé, peuvent avoir encore cours dans celui-ci.
Je fais aussi le vœu qu’on voie naître en 2022 des clones de Fottorino, de ces auteurs, brillants, engagés, bouillants d’idées, qui enrichissent l’espace de la culture et même celui de la philosophie.
A la suite de cette énumération, il doit être inutile de nous souhaiter quoi que ce soit. Si une partie seulement de cette liste advenait, nous aurions assez de force pour franchir toutes les péripéties de la nouvelle année.
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30/12/2021
"C'est la fête" (Michel Fugain)
Cela me plaisait assez d’être intronisé dans un statut de vieux sage. La réalité accomplissant son chemin sévère, l’attribut de sage s’est effacé peu à peu, ne reste que le vieux. Il est assez habituel à cette catégorie de regretter le passé dans un routinier « c’était mieux avant ». Ce n’était pas tellement mieux avant, je le sais, j’en viens. Cela ne m’empêche pas de m’étonner des bizarreries du temps présent. Et particulièrement, en cette fin d’année, de cette déferlante d’excès en tous genres.
D’abord, celle des cadeaux à tous les étages. Au pied du sapin (indispensable lui aussi, le malheureux), un vrai salon de high-tech. Je conviens qu’un cadeau peut faire plaisir. Mais pourquoi ne pas disperser tout au long de l’année diverses attentions plutôt que ce tir groupé lourd et cher ?
Mais la fête atteint son apogée avec la bouffe. Dans ce domaine, la fête ne peut être qu’orgiaque. Tous les produits rares et inaccessibles d’habitude sont réunis sur les tables de Noël et du jour de l’an. A faire « passer », comme on dit, avec des décilitres d’alcool de toutes provenances. J’ai le souvenir, sans l’avoir imité, pâle admirateur, d’un ami préparant une soupe pour la distribuer aux nécessiteux de sa ville, vrai Père Noël !
C’est l’occasion à ces moments, pour les chaines d’info, de nous faire saliver (vomir ?) en nous faisant visiter les chambres froides et les caves des professionnels qui vont nous « régaler ». Pendant ce temps, sans documentaires qui pourraient gâcher la fête, des femmes et des hommes, à l’hôpital, vont passer fêtes et nuits pour tâcher de sauver les suites de ces excès, sans se départir de leur souci du soin à tous. Même si ces malades occupent des lits indument. Comme d’ailleurs les entêtés anti-vacs susurrant, entre 2 bouffées d’oxygène, « si j’avais su » !
Comment alors ne pas savourer, comme autrefois, une veillée paisible où jeunes et vieux participent à des jeux provoquant des blagues et des fou-rires, en grignotant quelques sucreries faites maison. Où, sans forcément attendre minuit, on souhaitera, en voulant y croire, que l’année prochaine soit plus raisonnable !
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23/12/2021
IL est né le divin marché
Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas avoir remarqué depuis des semaines que nous entrions dans la semaine de Noel. Aveuglé de guirlandes dans les rues et aux vitrines des magasins, assourdi de promos affriolantes, on ne peut pas manquer la fête de Noël. Plus fête d’ailleurs que Noël, nativité de Jésus.
Ce qui justifie la proposition d’un laïcard sournois souhaitant remplacer Noel qui exhale un parfum un peu trop calotin pour le nommer « Fête de fin d’année ». Il n’a pas proposé de débaptiser Pâques ou Pentecôtes. Les salariés qui ont déjà coché les ponts de 2023,2024, voire plus, seraient capables de lui faire une conduite de Grenoble.
Noël, c’est donc la fête. Et son cortège de cadeaux, le problème épineux qui revient une fois l’an. Les mères, les oncles, les cousins sont dans l’angoisse : « qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur offrir cette année » ? Le plus crispant, après s’être donné tant de mal, c’est d’apprendre que 30 % des dits cadeaux sont en revente sur le Bon Coin !
Une lueur d’espoir cette année : on nous dit que le Brexit, le Covid, le pétrole provoquent une pénurie de cadeaux. Entre nous, apprendre qu’un moufflet même pas prépubère sera privé de sa console à 290 euros ne me fait pas pleurer et devrait réjouir les parents de sauver 3 heures d’écran à consacrer à réviser la table de 4.
Autre drame : pénurie aussi de Père Noel. Covidés ou pas, les Pères Noel de l’an passé ne reviennent pas. Je les comprends. Engoncés dans un déguisement plus ou moins confortable, avec une barbe en coton qui les fait tousser, obligés de prendre sur les genoux des moutards morveux, d’obéir à la mère qui intime de sourire. Mes emplois professionnels ont été souvent durs, (si, j’ai des témoins) mais jamais je n’aurais pu supporter un boulot pareil !
Pour oublier ces diableries, je préfère me souvenir des Noëls du temps passé. De la messe de minuit où l’on entendait de bien beaux chants. Notamment le célébrissime « Minuit chrétiens », entonné par le ténor patenté de la paroisse, (son heure de gloire annuelle). Et tous les enfants, réveillés de bonne heure pour aller détricoter l’emballage des cadeaux. Une vraie magie de Noel !
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