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31/03/2023

"As-tu vu la casquette du Père Bugeaud"

En empruntant mon titre à cette chanson de 1846, je ne ferai pas un hommage au maréchal Bugeaud. Même si c’est lui qui, ralliant les zouaves à sa casquette, les tira d’une mauvaise attaque. Ils en firent une chanson qui devint leur chant de gloire. C’est justement à la casquette que je veux m’intéresser, tant elle en dit de nous et de nos comportements.

Son côté « panache blanc » n’a pas enthousiasmé que les zouaves. Très vite, les militaires s’en sont emparés. On la trouve sur beaucoup d’armées des campagnes napoléoniennes. C’est tellement commode pour repérer les siens dans ces combats plus ou moins confus. C’est aussi bien plus commode sur la tête à la place d’un casque dont elle est une déclinaison confortable.

Les sportifs, souvent dans les pas des militaires, en ont rapidement fait le fanion de leurs équipes. Et ce qui était une protection des yeux des cyclistes et des golfeurs a séduit tous les sportifs jamais en retard de chauvinisme. Aux Etats-Unis, le sport national, le base-ball, a aussitôt coiffé les supporters des équipes dans une sorte de match-bis dans les tribunes.

Un enthousiasme qui a permis une folie « à l’américaine ». Pour le 50ième anniversaire du Super Ball, on a édité une casquette en cuir, badgée d’un pin’s en or 18 carats et  qui est partie à 2500 dollars. Evidemment, Tapie qui s’y connaissait sur les à-côtés du jeu, en affublant Lemond et Hinault de casquettes « La vie claire », jouait un peu « petit bras ».  

Les américains qui aiment afficher leurs convictions ont récupéré la casquette aussi en politique. Deux ans après l’échec de Trump, ses supporters continuent de porter haut et fort le couvre-chef vissé sur la tête de leur chef, en espérant, avec bruit, que cela permettra de le revoir dans 2 ans.

En France, où à l’exception de l’incontournable chapeau, la tenue de nos élites politiques n’est pas très différente de celle de leurs devanciers de la 3ième République, on imagine mal un Président, même « normal » se visser une casquette à ses armes sur le crâne. Par contre, les troupes syndicales, plus populaires, n’hésitent pas. On repère bien dans les cortèges les oranges de la CFDT et les rouges de la CGT.

Depuis que Rufin a bousculé les codes vestimentaires de l’Assemblée, je verrais d’un assez bon œil nos représentants se couvrir le  chef de cet oriflamme. Dans les partis dont les membres hésitent, au moment de voter, entre le souci de la France et celui de leur future élection, la casquette distinctive permettrait de savoir qui en est et qui sont les « traitres ».

 

09:16 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

16/03/2023

Trop de sécurité tue la sécurité

Trop de sécurité-vélo tue la sécurité des cyclistes. J’en ai fait l’expérience la semaine dernière. Sur la fin de notre sortie, notre groupe cycliste abordait un rond-point archi-connu. Forts de l’envolée du moment, les élus locaux avaient créé, pour arriver à ce rond-point un bout de piste cyclable d’une dizaine de mètres. Protégée, non par la classique quille en plastique, ni même par le piquet métallique de 80 centimètres, mais par un poteau en acier de 2 mètres de haut. Scellé dans le sol et prêt à bloquer l’assaut éventuel d’un 15 tonnes.

En l’occurrence, il a bloqué mon simple vélo, m’offrant la perspective d’une figure favorite des vététistes : un O.T.B. (over the bar). Envolée stoppée net par la grande ferraille sur mon estomac. Celui-ci, en pleine promotion vers un estomac-Kronenbourg, a amorti le choc, violent quand même. Reprenant mes esprits, je me demandais ce qui avait germé dans la tête d’un élu pour concevoir un pieu pareil !

Au bord d’un large boulevard grenoblois, on a capté la contre-allée pour en faire une « Vélorue ». Une vraie autoroute à vélos, a 2 voies, avec ilots directionnels, ralentisseurs et revetement soigné. Mais rue aussi avec les usagers habituels, poussettes pas toutes de front, chiens avec ou sans laisse, et quelques autos dont le comportement primesautier peut surprendre le cycliste.

Nous sommes à l’époque de l’effervescence printanière des travaux incluant les pistes cyclables. On est donc parfois réduit à se faufiler sur un filet de chemin entre un énorme engin et le bas-côté herbeux. Les travaux peuvent nous rejeter sur un  chemin de secours où on peut patauger à loisir. C’est probable que laisser une sente rugueuse entre 2 pistes correctes soit là pour rappeler à ceux qui roulent sans consommer de T.V.A. qu’on faut beaucoup pour eux.

Je dois admettre que les cyclos ne sont pas toujours des modèles de vertu en matière de circulation. Pour autant, je n’aime guère la confrérie des sages, ou des ultra-sages, qui n’ont jamais, ou il y a très longtemps, mis un pied sur un ski ou une pédale de vélo, qui récitent leur mantra : passé un  certain âge, on doit laisser ces exercices aux jeunes. La section-vélo où j’opère, environ 130 personnes, a l’âge moyen du club : 72 ans. Les 65 qui sont au-delà ont toujours envie de préférer une selle à un fauteuil, et continueront d’y poser leurs fesses au travers des boursouflures de sécurité.  

 

10:04 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

10/03/2023

Sincères condoléances au Baron de Coubertin

Je n’avais pas prévu de parler de sport, mais une info récente m’a remué les sangs, comme on dit en langage populaire. Il s’agit justement de la présumée ferveur populaire massée au pied du monument érigé en l’honneur du sport : les J.O. Les veinards tirés au sort pouvaient choisir en priorité leur ticket d’entrée pour l’épreuve de leur choix.

Et là, grosse surprise ! Cette dame qui visait une soirée d’athlétisme pouvait y avoir droit pour 395 euros. On lui offrait généreusement une place moins bonne à 200 euros quand même. Celui-ci, qui  voulait voir évoluer de gracieuses ondines dans la piscine olympique devait d’abord sortir 174 euros.

Après s’être tant gaussé de la Coupe de foot au Qatar on aurait du garder des sarcasmes pour notre usage propre tellement les coûts délirants et les injures au climat sont parallèles.

Parler du Qatar, c’est évoquer le P.S.G. et le foot français et ses déviances. Un Président,  accusé de diverses vilenies, qui s’accroche à tous les fauteuils footeux qui veulent bien de lui. Le décès récent d’une des gloires des années 60, Just Fontaine, rappelait une de ses interviews. Préférait-il son époque ou l’actuelle ? « Dans le foot moderne, il y a trop d’argent »

Toutes ces dérives donneraient raison à ces intellos qui, en se pinçant le nez, ramènent les sportifs à des bourrins à grosses cuisses et petite cervelle que les sponsors font courir pour un zeste de gloire et quelques euros, comme l’âne derrière sa carotte.

Il me sermble pourtant  que ces intellos se trompent de cible. En effet, des tas d’auteurs reconnus ont chanté, voire pratiqué, un  sport. Pour ne prendre que le vélo, les Nucera, Fournel, Fottorino, alignent autant de kms à vélo que de lignes de texte.  Plus modestement, le peloton cycliste professionnel qui comptait 2 ingénieurs a maintenant un  titulaire de master. Ce qui représente un  apport intellectuel plus important que le bac, donné à tout le monde, paraît-il.

Pour ceux que le vélo rebute, tournons-nous vers « le noble art ». La boxe ne manque pas de chantres de haut vol : E.Hemingway, N.Mailer. Mais les simples pratiquants dont on parle 30 ans après n’étaient pas des sots. Je ne résiste pas à citer quelqu’un chez qui on ne peut suspecter une cervelle en jachère : Nelson Mandela. Après avoir hésité entre boxeur et avocat, il déclarait : « Mon plus grand regret dans la vie, c’est de n’être jamais devenu champion du monde des lourds ».

Ces quelques extraits suffisent à redorer le blason du sport amateur qu’on pratique et qu’on aime. En bon provincial compréhensif, je me réjouis que ces J.O. soient l’occasion d’améliorer les transports de ces pauvres parisiens entassés dans des R.E.R. même pas à l’heure. Par contre, qu’une partie de mes impôts alimente le tsunami d’argent qui va se déverser me rend plus perplexe.

 

 

ui

14:56 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)