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17/10/2023

Et si on essayait de s'en foot-tre

Comme on sait, il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis. Je suis d’autant plus d’accord que j’ai changé d’avis à propos de ce que je vois sur le  terrain de sport situé sous nos fenêtres. J’y vantais autrefois les gamines et les gamins débutant le foot sous la conduite d’animateurs leur enseignant la discipline et la solidarité.

Hélas, les enfants ont grandi, ou ce sont les grands frères, qui pratiquent maintenant le foot des grands clubs, leur refus des sanctions et toutes les simagrées d’enfants gâtés. Le passage fréquent d’une ambulance ou d’une voiture de police montre assez comment on joue au foot maintenant.

Leur incivilité s’épanouit sur le parking. Pour être près de l’entrée du stade, nos héros (déjà fatigués ?) posent leur voiture sur le gazon, ou sur le trottoir, obligeant les riverains à frotter leurs rétroviseurs. Pour sortir plus près du feu, ces champions du « moi d’abord » empruntent l’entrée en sens interdit, gênant encore mieux la circulation.

Le klaxon est interdit en  France mais largement toléré le samedi pour souligner la joie des nouveaux mariés. Il m’est intolérable pour fêter une victoire de ce club imbécile qui siffle les joueurs non-blancs et entonne des chants racistes. Qui mobilise des milliers de policiers à chaque rencontre avec l’autre club de même niveau mental.

Comme mon épouse qui prétend qu’ils sont toujours par terre, l’avais une sympathie très mesurée à l’égard du rugby. Un sport rude, une certaine machoire tr-s médiatisé  pendant 3 semaines en témoigne, mais qui montre des joueurs acceptant les sanctions sans murmurer et respectant l’arbitre. J’ai du en rabattre sur mes préventions. Mais mon terrain est plus près de Marseille que du Sud-Ouest ber––ceau de ce sport.

Mais dans toute la France, on a vu s’épanouir, ballon rond ou ovale, des clubs de filles dont le jeu est moins rude et plus astucieux.  Ce succès  galvanise les toutes jeunes générations. Je vois des gamines balbutier du rugby sur la pelouse des footeux. Que n’aie-je dans ma fratrie une apprentie rugbywoman à couver des yeux depuis ma fenêtre. Je sens d’ailleurs que, garçon ou fille,  ça semble plutôt vouloir pencher  vers l’intello que vers le muscle. En tous cas je suis sûr qu’ils nous épargneront  les imbécilités des gros bras dont l’intelligence est surtout dans les pieds.

17:32 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

27/07/2023

Servitude et grandeur de la piste cyclable

En empruntant encore ce demi-titre à A. de Vigny, je vais m’attirer des critiques d’oser mélanger la chose militaire, le champ de bataille avec cette bande de goudron qu’on appelle piste cyclable. Quoique… dans la vie sur la piste, on n’évite pas toujours les batailles même si le champ est étroit. Les propriétaires de chiens, dont certains savent lire, ignorent superbement les panneaux et trouvent sur les pistes le bel endroit sans voitures, où faire batifoler Médor.

Et il batifole Médor! Il traverse la piste juste à l’arrivée du vélo. Sans beaucoup de sens tactique, il essaie de s’en prendre à mes mollets, sans voir que c’est le bon endroit pour ramasser un vrai coup de semelle. Mais on m’a fait, la semaine passée, une figure complètement inédite. Soit 2 chiens et 2 laisses divergentes de chaque côté de la piste, un maître essayant sans succès d’attraper le collier d’un 3ème chien sans laisse celui-là, le tout sous un pont avec la voie rétrécie. Un bel exercice d’adresse pour le cycliste pris dans ce guet-apens imprévu.

Cet espace naturel requiert forcément  l’injonction « fauchage raisonné ». Mais ils ont tellement raisonné qu’il n’y a pas eu de fauchage du tout. Résultat : des herbes bien denses jusqu’à hauteur d’homme. Du moins avant l’orage. Après elles sont couchées sur la piste la rendant invisible. Voilà le cycliste-explorateur obligé de se frayer un chemin à la machette. Sauf qu’il est peu fréquent qu’un cycliste emporte une machette dans sa sacoche. Donc, il explore à l’aveugle.

Caravansérail de toutes les servitudes, la piste est encombrée d’objets divers.  Une bétonnière oubliée, le tas de sable épandu. Assez couramment, rejeté de la circulation ordinaire, le trebeu électrique communal s’épanouit sur la piste. Très sûr de son « moi, je travaille », il va son chemin assez primesautier. Puis se pose à un tournant, laissant au cycliste un passage étroit et obligé, où il rencontrera une plaque d’égout funeste à ses pneus, des éclats de verre d’une canette éclatée. Arrêté pour soutenir le collègue victime de cette embuscade, je découvre qu’il y a quand même des cyclistes,  réconfortants dans leur nombre et leur diversité.

Au-delà des inévitables chiens vagabonds, on trouve des audacieuses poussettes d’enfants, de très téméraires personnes en fauteuil, des sacs poubelles qui n’ont pas trouvé (pas cherché ?) le réceptacle ad-hoc. J’ai même trouvé une fois une voiture brûlée. Vengeance de cyclistes furieux de cette intrusion sur leur territoire ? Pas plus que des machettes, les cyclistes n’emportent dans leurs sacoches de l’essence et des briquets.

Chaque incident à vélo me vaut le commentaire d’une témérité inappropriée (à mon âge ? à mon attention ? à mes muscles ?) Bravant les obstacles et les critiques, je continuerai de pratiquer les pistes cyclables en méditant cette maxime que n’aurait pas désavouée le poète-soldat de Vigny : « Le guerrier qui cultive son esprit fourbit ses armes ».

09:59 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

02/06/2023

Servitude et grandeur de la bipédie

Si j’emprunte mon titre, partiellement, à celui d’Alfred de Vigny, c’est que tenir debout, dressé sur ses 2 jambes, résulte d’un long combat. Ce qu’illustre la fameuse frise où on voit un  singe à 4 pattes se redresser peu à peu jusqu’à l’homme debout sur ses jambes, bipède. Une évolution qui a pris des millions d’années.

Je ne voudrais pas faire mon pédant, mais les paléontologues expliquent que l’homme a conquis sa démarche équilibrée, son buste droit, aux dépens des autres primates, (avec lesquels on partage pourtant à 98 pourcent  une ADN semblable) grâce à l’allongement du fémur, l’inclinaison de la hanche. Cela, au prix du renforcement, paradoxal, des muscles fessiers. Ce qui fait dire à Buffon, au 18ième siècle : « L’Homme, c’est la fesse ».

Ce que Buffon ne pouvait pas prévoir, c’est que 100 ans plus tard, cet homme aux muscles et aux articulations adaptés à la bipédie, allait poser ledit fessier sur une selle, devenant alors un vélocipédiste. Perché plus haut, se déplaçant plus vite, un monde nouveau s’offrait à lui.

Je viens de le constater dans une randonnée interrompue par une triste nouvelle. Rouler à vélo fait défiler une palette de paysages, repérer la clairière herbeuse adaptée au pique-nique. Et à l’étape, échanger avec des personnes chères qui montrent qu’elles ont d’autres talents que le pédalage.

Bien que la selle du Baron Drais en bois ait fait place à une assise plus souple, ces bonheurs se paient d’un petit ennui. On retrouve Buffon qui avait raison : c’est la fesse qui trinque à vélo, même lorsqu’on se laisse aller à un doux pédalage. D’où la quête de confort supplémentaire.

Qu’on a pensé trouver avec le vélo électrique. Et depuis longtemps. Mon grand-père maternel, l’homme de Billey, partait à 81 ans sur un  Solex, sous les yeux quelque peu effarés de son épouse. (C’est possible qu’il y ait une sorte de virus familial qui pousse les membres de la fratrie à faire le guignol, à 80 ans passés, sur 2 roues même électrifiées. Le pire : avec ou sans batterie, on  garde la fesse dolente.

Ce qui peut nous consoler vient du sage Montaigne et m’offre une petite vengeance vis-à-vis des malins qui ont fait l’E.N.A. et appris, dès Sciences-Po, à ciseler des périphrases absconses : « Si haut que soit le trône, on n’est jamais assis que sur son cul » !

 

11:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)