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23/12/2020

Agent double

Terré dans mon gîte, égrenant quelques souvenirs de notre déjà lointaine (et très courte) sortie en camping-car, je faisais défiler des portraits des conducteurs de ces engins, y compris de celui qui n’a pas répondu à notre salut. Plutôt des hommes, souvent âgés et dans le genre « popu », pas très loin de ceux que moquaient les copains de Jablanka : « pastis, pétanque et Tour de France ». Et je me disais que je n’étais pas très loin d’en être, sauf le pastis et modérément la pétanque. Pas non plus le chien qui accompagne souvent ces messieurs.

Heureusement avec le vélo qui ne quitte jamais « le cul du camion », je fais aussi partie de ceux qui privilégient ce mode de déplacement. Et ça ne m’est pas venu du Covid : mes trajets vers mon usine des années 70 se faisaient à la pédale. Même quand il pleuvait. Une sorte d’écolo avant que ne déferle la mode.

Cumulant le statut de vieux conservateur et celui de jeune( ?) écolo, je ne suis pas loin, comme on aime à le dire aujourd’hui, de « cocher toutes les cases ». Hormis le fait de me retrouver l’objet d’un Q.C.M., je serais assez prêt à me ranger dans les 2 confréries de camping-cariste et de cycliste convaincu.

Camping-cariste d’abord avec cette impression de jouer au boy-scout en subsistant chichement. Avec tout de même un brin de confort. Rien de tel que ce genre de pause pour laisser à la maison les soucis habituels. Quant à louanger une nouvelle fois le vélo, je risque de lasser, même si je ne me lasse pas d’en faire.

A ceux qui se poseraient la question de mon vrai personnage, traditionnel ou  écolo, je les renvoie à une simple image : un camping-car harnaché d’un vélo, prêt à être enfourché. Et qui le sera !

18:05 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

22/07/2020

Encore du vélo !

En m’offrant le dernier  Fotorino, mon épouse m’a replongé dans la lecture de cet écrivain-journaliste original. Après « L’Homme qui m’aimait tout bas », il nous entraine une nouvelle fois dans les méandres, ô combien complexes, de l’histoire de cette famille peu ordinaire. Mais Fotorino a beau déployer de grands talents, soit comme journaliste avec la création de « Zadig » ou du « 1 », soit comme écrivain, même auréolé de nombreux prix littéraires, il reste  pour moi l’écrivain cycliste de référence. 

Il inaugure ce statut en 2001. Alors au « Monde », pas encore directeur, il va participer à l’épreuve du « Midi Libre » avec les coureurs pros et rédiger un billet chaque soir d’étape. A 40 ans, il va devoir se livrer à un entrainement d’enfer pour mériter sa place dans Le peloton et ne pas finir les étapes à la nuit. On le suit surtout dans « Je pars demain », avec les interminables tractations auprès des équipes, de l’organisateur, de l’U.C.I. moins regardante sur les pratiques dans le peloton que pour admettre ce trublion dans une course cycliste.

En 2011, il s’attaque à un autre monument de cyclisme, rien moins que le « Tour de France ». Le projet consiste à emmener 25 jeunes, pas spécialement des athlètes, sur ce Tour. Ils effectueront la même étape que les pros, un jour avant eux. En plus d’exposer un Tour autrement, E.Fotorino va démontrer qu’avec détermination et courage, chacun peut réaliser un objectif difficile. Il en aura besoin lors de l’étape qui finit au Ventoux, encouragé par ses jeunes, et ressentant cruellement que les heures passées sur un fauteuil de journaliste ou d’écrivain ne préparent pas vraiment aux heures de selle, surtout quand ça monte.

Je peux donc respecter cet homme lorsqu’il parle de vélo car il en fait. Et, on l’a vu, pas que pour les croissants du dimanche matin. Plus probant que les reporters en fauteuil qui écrasent les professionnels d’un péremptoire « tous drogués », il expertise un métier, car c’en est un, particulièrement exigeant. Sur les routes d’entrainement du 1er janvier au 31 décembre, quels que soient les caprices de la météo, privés en outre des festivités familiales pour cause de forme à tenir.

Un auteur à fréquenter, y compris par les nouveaux prosélytes du vélo  d’après Covid. Après avoir reconnu les bienfaits de cette pratique, ils pourront toucher du bout du cale-pied à la « Légende des cycles », pour emprunter à un autre fan de vélo : Jean-Noel Blanc.

 

15:23 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

04/03/2020

Les quatre saisons d'un cycliste

Les récentes grèves ont eu un avantage collatéral : un regain de l’usage du vélo. Celui-ci, idéalement avec garde-boues, éclairage, ne pallie pas l’inexpérience du cycliste et a provoqué à Paris une hausse de 150% des accidents de ces engins. Pourtant usager fervent  de ce véhicule utilitaire dans mes années de travail, j’appréciais la ventilation des neurones du matin et plus encore, de semer au fil des kilomètres du retour les soucis du jour.

Utilisé avec persévérance, ce vélo utilitaire prépare efficacement à l’usage du vélo-randonneur. Lesté de sacoches qui s’allègent au gré des années d’expérience, c’est l’outil d’inoubliables découvertes. Rodé par nos vacances cyclistes avec mon épouse avec un vrai penchant pour les îles, Corse, Crète, Irlande, ma 1ère randonnée de retraité avec mon fils nous a fait découvrir, au fil du Danube, de superbes images dont celles de Vienne et Budapest.

 En 98, au Portugal, la progression des footeux français à chacune de nos étapes nous faisait oublier la canicule et les reliefs du pays. Viendra un peu plus tard  l’excursion, depuis Montréal, de tous les caps de la côte-Est des U.S.A..   Ponctuée de quelques intermèdes nautiques, on aura l’arrivée-apothéose dans la « Grosse Pomme ». Trois jours ensuite d’immersion culturelle à New-York mêlant musées et comédie musicale. C’est d’ailleurs en sortant d’une représentation qu’on a pu lire sur un bandeau lumineux le crash du Concorde sur un hôtel de Gonesse.

Toute carrière cycliste un peu dense passe souvent par une saison de vélo médical. Non sans quelques bouffées d’euphorie. Quand le chirurgien qui vient de réparer un corps bien cabossé annonce qu’on va pouvoir entamer la rééducation, que la blouse blanche ensuite vous engage à quelques tours de pédale sur le vélo, vos muscles couturés se voient déjà dans la reconquête. Emotion prolongée à la maison de retrouver le même vélo et les divers aménagements organisés par une épouse attentive pour votre retour.

Au- delà de ces diverses campagnes, vient le moment de goûter comme un dessert le vélo de course. Apuré, efflanqué, plutôt carbone qu’acier, il ne permet quand même pas de comparer nos temps à ceux des champions. Mais mes vieux camarades du club jouissent comme des gamins quand le compteur se met à flirter avec les 30 à l’heure.

Parcourant ces 4 différentes saisons, l’esprit garde beaucoup de bons souvenirs, quelques mauvais, mais l’impression, bien réelle, qu’on n’est pas restés béatement vautrés dans son fauteuil. Qu’une certaine débauche de muscles a sûrement permis de repousser à plus tard la mauvaise saison.

09:44 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)