20/09/2025
Chère Léocadie
Accaparé par une flopée d’évènements, je t’avais un peu laissée tomber et je te dois quelques nouvelles. A toi que la canicule épargne dans tes montagnes, pourtant chaudes cet été, réjouis-toi : ce fléau nous a laissé en vie. Avec un petit bonus. Nos voisins ont rentré à la maison la petite chose fragile qui craint la chaleur. Bien sûr, dès que la température a été « de saison » la petite chose est ressortie et nous gratifie d’aboiements quasi permanents.
Ce n’est pas à cause des agaceries de la bestiole, mais sur les conseils d’amis expérimentés que j’ai entamé mes 1ères séances de stretching. Tu te demandes sans doute ce que peut bien être cette nouvelle anglaiserie. On ne le trouve pas dans le dictionnaire et, à ce que je vois, il y a autant de pratiques que de salles de cours.
La notre prétend étirer les muscles dans des mouvements posés alliés à une respiration profonde. Effectués avec calme, lenteur, souplesse. Tout à fait ma tasse de thé. Dans la pratique, on prend une position, par exemple les genoux fléchis, on lève les bras au plafond pour les étirer et on tient cette posture longtemps. Je ne sais pas si cela utilise des muscles qui ne servent pas d’habitude mais en fin de séance ils font sentir durement qu’ils sont là.
Le coach, encore un mot anglais, mais il paraît qu’il n’y a pas d’équivalent français. Celui-ci s’appelle Damien, n’est pas anglais pour 2 sous, aurait même un léger accent bressan. Damien donc me voyant jeune, nouvel, apprenti rectifie souvent ma position et m’assure que j’ai le droit de ne pas viser l’impossible.
A part un autre homme, vieux aussi, le cours est constitué de femmes. Pas des minettes de la dernière pluie, ni des mamies fleurant les 80, des jeunes retraitées dans toute leur verdeur. Elles tiennent les positions avec facilité. Par exemple, elles plaquent les mains au sol sans plier les genoux avec un sourire d’aise comme si c’était leur position naturelle. Est-ce que j’ai jamais fait un truc pareil ? On dirait ces figurines en mousse qu’on peut tortiller dans tous les sens. Le coach, pardon, Damien me dit qu’elles sont plus jeunes, ça je l’avais remarqué, et qu’elles ont déjà quelques saisons au compteur, qu’au fur et à mesure des séances mes articulations vont se dérouiller. Pour l’instant je dérouille.
Damien dit aussi que la douceur dans les mouvements met de l’huile dans les articulations. A ressentir les courbatures du lendemain des séances, j’ai dû être particulièrement mesuré sur la douceur.
En fin d’une séance l’autre ancien, en se rechaussant, se gargarisait : « on n’est pas encore sur le chemin de l’EHPAD » Tu sais, ce genre d’établissement n’est pas le nouvel Enfer des non-Dieu, ni d’ailleurs un cocon douillet aux senteurs de rose, mais un lieu plein de vieux plus ou moins perclus, et de très mince attractivité. En attendant, les 2 vieux, heureux du travail accompli, rentrent à la maison sur leurs 2 jambes pas trop douloureuses.
Toi que tes montagnes gardent en bonne forme sans exercices spéciaux pense un peu à ceux qui habitent en bas obligés, pour éviter l’EHPAD, de faire du stretching.
09:30 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
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