14/08/2019
50 nuances de vert
Dans la palette des divers symboles, la couleur verte représente l’espoir et induit un certain optimisme. Quand mon cerisier affiche quelques cerises vertes et formées, on sait qu’elles vont près de passer au rouge et d’être dégustées. Quand des jeunes ne réussissent pas tout à fait un projet, on dit qu’ils sont encore verts, mais que le faisceau de qualités déjà démontrées s’exprimera à plein dans le prochain.
Au rebord de la montagne qui cerne notre village, on a « la frange verte » représentant un bain de nature et protégée de toute installation pérenne. Il est vrai que penser y construire une maison relève de la plus grande témérité. Aucune route ne la dessert et même le chemin VTT n’est pas de tout repos !
Si on observe pour la « frange verte » un respect, obligé ou non, ce n’est pas du tout le cas des bandes vertes qui jalonnent les intersections de rues et les ronds-points. Je ne veux pas « ramener ma science » sur un rond-point qui a failli m’envoyer « ad patres ». Mais les observant de plus près maintenant, je vois que la bande verte de priorité n’induit que l’indifférence.
Il y aura toujours des bonnes âmes pour expliquer que les conducteurs de vieux permis n’ont pas intégré ces nouveautés. Ils peuvent se demander si ce vert est juste une incitation pour les vélos comme pour les autos à faire attention. Je vois bien, hélas, que de jeunes permis ignorent la priorité et même l’attention.
S’il y a un pays qui idolâtre le vert, c’est l’Irlande, la « verte Erin ». Les sportifs hollandais sont toujours en orange, les gallois en rouge, mais les irlandais portent l’espérance du vert jusqu’à l’obstination. Il suffit d’observer leurs rugbymen s’accrocher jusqu’à l’ultime seconde, et souvent décrocher la victoire parce qu’ils y ont cru.
Chez les politiques, le vert, si j’ose le dire, reprend des couleurs. A l’approche des élections, le parti « vert » est plein d’ambitions et les autres partis verdissent à vue d’œil. Que n’ont-ils la niaque des irlandais ! Soyons beaux joueurs ! Si un parti, au-delà de la chasse aux voix, démontre qu’il a la capacité de réaliser au moins une de ses propositions pour le durable, je lui accorde mon feu vert.
10:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
29/07/2019
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (Musset)
Dans ces moments assez troublés, il y a comme un regain de sagesse. Qui s’exprime par toute une collection de philosophies. On a même de la philosophie gesticulatoire ! A ce point-là je peux me permettre de me lancer dans la philosophie de la porte.
Cette idée de la porte me vient de façon frappante puisqu’elle m’est littéralement tombée dessus. En 40 ans d’assez loyaux services, ponctués de rabots, de vis, de changements de pièces, elle a rempli vaille que vaille son office : isoler la partie habitation du garage surchauffé ou surgelé selon les saisons.
Mais là, au sens initial, elle est sortie de ses gonds. Ce qui m’a permis d’apprendre qu’il s’agit de paumelles. Une fois encore on ressort tournevis et consorts. Mais la structure ne veut plus supporter de nouvelles rechanges. Avec mon petit fils qui a la vista d’un chef de chantier, on doit constater qu’elle est définitivement fatiguée.
Ce déclin progressif me parle. Dans ma déjà longue vie, j’ai connu pas mal de vicissitudes, des casses qui se réparent, des pièces qui remplacent les anciennes. Du sommet de la tête jusqu’aux chevilles, j’en compte un certain nombre. Mais il y aura un moment où la carcasse ne pourra plus accepter de réparations et s’éteindra doucement.
Dans notre garage sous canicule, on ne pouvait rester sans porte : nous achetons donc une remplaçante. Chez les portes aussi, il peut y avoir des conflits de générations : la nouvelle ne veut pas rentrer dans le cadre de l’ancienne. Malgré nos mesures précises dignes d’un moine chartiste, c’est non. Et on ressort les tournevis et les rabots jusqu’à ce que la récalcitrante veuille bien remplir son office.
Philosophiquement c’est la réponse au déclin du doyen évoqué plus haut. J’ai assez d’enfants, de petits enfants et même d’arrière petits-enfants pour que la lignée continue de tracer son sillon. Pas forcément de la même manière, mais sûrement dans le même sens.
Ainsi, vendredi soir, quand la nouvelle porte a bien voulu tomber dans ses nouveaux gonds (pardon ses paumelles), l’horizon s’est éclairci : l’avenir reste ouvert.
16:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
05/07/2019
Des drôles d'idées pas drôles
J’envoie volontiers à tous les échos quelques ukases qui sentent un peu le « facho » mais que j’aimerais partager avec vous. Car derrière ces idées un peu « beauf », il y a souvent quelques soupçons de bon sens. Dans cette panoplie bien fournie, j’en sors particulièrement deux.
J’aimerais tout d’abord préconiser un CAP de parents. Ayant franchi toutes les étapes de ce parcours, j’en connais les difficultés. Justement, parent débutant, on sait que si on rate une opération avec le bébé, il n’y a pas de pièces de rechange, ce qui invite à la plus grande prudence. La nouvelle génération, qui donne souvent l’impression de savoir tout de naissance, ne s’embarrasse pas de telles restrictions et jette gaillardement aux orties les conseils qui, forcément, datent. D’ailleurs pourquoi consulter un pédiatre quand on a les réseaux sociaux !
Pour les automobilistes, je ne proposerai pas un CAP, le permis de conduire étant censé garantir une certaine capacité à la conduite. Au vu de ce que je constate, je préconiserais plutôt un test d’intelligence, corrigé avec bienveillance, ne demandons pas la lune !
Dans les multiples incartades produites par les automobilistes, l’exemple de leur façon de se comporter avec les cyclistes sera suffisant. Très classique, ce super-rigide qui veut et dépasser et respecter la ligne jaune, n’a d’autre ressource que de pousser le vélo vers le fossé.
Plus stupide, dans la même configuration mais avec une voiture en sens inverse, le conducteur ne va quand même pas risquer de froisser sa tôle brillante et impeccable et se fera moins mal en froissant le vélo. Si celui-ci n’a pas anticipé en se jetant sur le bas-côté.
J’entends vos murmures : encore des examens à passer. J’ai aussi la solution. Il suffit de faire de la place en supprimant le brevet. Il servait un peu d’échauffement en pensant au bac, tellement changé qu’on ne s’y prépare plus par ce moyen. En outre, avec des épreuves forcément réparties au gré des besoins, on ne craint pas les reports pour cause de canicule.
Mon gros souci avec ces nouveaux examens, même bienvenus à mon sens, c’est qu’ils ne seront repris par aucun parti en place. On comprend que ce ne soit pas une demande pressante des électeurs et on n’a plus de ces politiques hardis prêts à houspiller la bronca de ceux-ci.
10:49 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)