15/10/2019
Les contre-pouvoirs ont-ils passé la main
Dans un post récent, qui se voulait malin, sous le couvert affiché de « n’avoir rien à faire », je laissais entendre mes multiples occupations. Qu’on se rassure : il me reste beaucoup de temps. Pour écouter la radio, regarder la télé.
Lors de ces auditions, ce qui me frappe, après la surabondance-météo et les régimes minceur, c’est l’abondance d’humoristes de tout poil qui a envahi les ondes à toute heure et en toute occasion. Dans leurs diatribes, on se demande s’il vaut mieux rire de ce qui nous entoure. Ou bien , si l’humour peut nous aider à supporter le grand bazar étalé devant nous.
Car on assiste à une mondialisation du chaos. Chaque tyran prend des libertés avec la loi, la justice et tout d’abord avec la simple courtoisie. C’est le Président des Etats-Unis qui, refusant toute diplomatie, s’adresse à des chefs d’états avec la vulgarité et le sans-gêne d’un voyageur de commerce dans des échanges d’après-boire.
Son élève au Brésil est une copie conforme. Il donne son avis sur la femme de notre président à la manière d’une gouape faisant des commentaires salaces sur l’anatomie d’une femme qui passe. Son palais présidentiel s’installe dans le caniveau.
Pour ne pas en rester aux paroles, le Président turc, lui, discute avec des armes. Il envoie ses chars, ses canons contre les kurdes alliés précieux puis abandonnés de tous. Devant un monde pas totalement indifférent, mais les bras ballants qui semble accepter l’irréversible ! On dirait les parents qui ont laissé grandir un petit monstre incontrôlable et qui, à son dernier dégât, n’ont que : « désolés, mais qu’est-ce qu’on y peut ? »
Ces diverses turpitudes ouvrent un immense champ de philippiques, par écrit, sur scène ou sur les ondes. Les satiriques ont bien vu qu’il fallait cocher d’abord les potentats bouffons avant que le peuple n’imagine que ces violentes indécences sont des pratiques normales.
Les pitres et les humoristes deviennent-ils le nouveau contre-pouvoir ? En Italie, on a vu grandir le mouvement 5 étoiles jusqu’à une place au gouvernement. Passablement taclé dans sa croissance par son alliance avec le tyranneau de la « Ligue », à qui il a manqué un Juvénal d’aujourd’hui.
La Tunisie qui peine à consolider son « Printemps » voit un Lotfi Abdelli remplir des salles de 10000 personnes par sa critique virulente du « système ».. On lui prête le pouvoir d’avoir amené un austère prof de droit, Kais Saied, à la présidence de la république depuis qu’il a lui affiché son soutien.
Dans notre pays, qui ne manque pas de chaos, et pas qu’à Marseille ou dans le 9-3, on peut se demander si Coluche, qui avait commencé une candidature à la présidence, comme un gros gag, n’aurait pas mieux fait de poursuivre plus avant. Il n’aurait pas détonné au milieu de tous ces bouffons prétentieux qui sévissent partout, le vice en moins. Ne lui doit-on pas, encore aujourd’hui, ce monument de solidarité : « les restaus du cœur » ?
15:07 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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