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07/04/2022

La blouse pour tous pour rhabiller l'école ?

Dans le concert de récriminations qui ponctuent cette campagne présidentielle, on entend ce diagnostic simple : « école fichue, le niveau a baissé ». Le niveau de quoi ? Venant de quelles études ? En complète  empathie avec mes enfants enseignants, je refusais ce jugement que je  ressentais comme une blessure quasi personnelle. Jusqu’à un déclic provoqué par un minuscule évènement.

On demandait à une personne dans quelle ville siégeait le Parlement Européen. Elle ne savait pas. On lui propose 4 villes dont Strasbourg, elle choisit Mulhouse comme siège de ce qu’on appelle assez souvent « Le Parlement de Strasbourg » Je ne sais pas si les institutions européennes sont au programme de telle classe, ni si cette personne a bien accompli sa scolarité jusqu’à 16 ans. Cela m’interroge quand même : l’école est-elle seulement pour déposer une sédimentation de couches successives de connaissances, ou préparer de futurs citoyens à des questionnements, à exercer leur jugement.

Les talibans ont répondu à la question en privant les filles de toute école. Pour eux du moins, la moitié de la population ne posera pas de question sur leur gouvernance ou leur façon d’interpréter leur religion. On peut d’ailleurs, même croyant, interroger la religion. Ce que font les patriarches orthodoxes de différentes villes de Russie quand le patriarche Kirill de Moscou soutient la guerre de Poutine.

A quelques jours de l’élection présidentielle, seule une école formatrice peut aider à décoder dans les sommets de démagogie des propositions souvent non-constitutionnelles. Et avoir des doutes devant ceux qui disent : « JE ferai …JE ferai… » Mais l’école ne semble pas occuper une place prépondérante dans les propositions. Certains candidats semblent déjà avoir acté leur échec et pensent se « rattraper » lors des législatives. Pourquoi pas, après tout ? Lors de la cohabitation de Jospin sous Chirac, l’école n’a-t-elle pas vécu un de ses meilleurs moments.

 

10:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)

31/03/2022

Que sait du désert celui qui ne regarde qu'un grain de sable (E.Orsenna)

Sans même chercher à disputer le titre à Bruère-Allichamps, Paris est sans conteste le Centre de la France. Administrativement, mais pas seulement. Nos nationales se comptent à partir de Notre-Dame, les trains partent de Paris, et, généralement, toutes les décisions, politiques ou non, aussi. Ce qui a donné ce tropisme irréductible vers la capitale au détriment de ce qu’on vient d’appeler « les territoires ».

Comme pour ce faire pardonner de faire partie de cette élite parisienne, tous les candidats à une élection se découvrent des ascendances dans les dits-territoires. Sans oublier la sainte règle qui veut que ces ascendants de province soient forcément modestes. La grand-mère, qui tient la corde en ce moment, était plutôt femme de ménage ou dans une quelconque forme de servitude.

Dommage que je ne sois éligible à rien, je n’aurais pas besoin de remonter aux grands-mères, ma mère suffirait pour illustrer la vie modeste en province.  Elle était femme de ménage, cuisinière, aide maternelle, gestionnaire de flux financiers. Tous ces métiers que l’administration englobait hypocritement sous ce terme de « femme au foyer ». Du moins, elle n’avait pas, comme la génération suivante, à y ajouter l’activité professionnelle. Ce qui, « territoires » oblige, fait prendre la voiture pour gagner la ville aux emplois. La vie à Saint-Julien-Molin-Molette est sympa, mais on n’y prend pas le métro.

La pandémie avait jeté sur les villages de province quelques parisiens. Du moins ceux qui possédaient un pied à terre. Covid quasi vaincu, ils ont vite regagné Paris, le centre de commandement. Et pas seulement ceux qui avaient perdu leur procès contre le coq du voisin qui chantait trop tôt. Difficile de s’installer à demeure dans ces déserts. Les pré-écolos de 68 avaient bien remarqué que les chèvres, même sur le Larzac, peuvent vous mener la vie dure.

On n’en a donc pas fini avec Paris capitale omnipotente. Est-ce un hasard si parmi nos candidats on compte la maire de Paris et la présidente de l’Ile de France. D’ailleurs, même nés à Amiens, Tanger ou Clacy et Thierret, c’est à Paris que tout ce beau monde fonctionne.

Quasi pas de possibilités de sortir de cette mainmise. Je proposerais donc un nouveau contrôle à la fin du mandat du président. En plus de vérifier qu’il n’y a pas gagné des sous, on vérifierait qu’il a gagné du poids. Signe indiscutable qu’il aurait goûté aux fromages de Savoie, au cassoulet de Castelnaudary et aux vins d’un peu partout !

 

Sans même chercher à disputer le titre à Bruère-Allichamps, Paris est sans conteste le Centre de la France. Administrativement, mais pas seulement. Nos nationales se comptent à partir de Notre-Dame, les trains partent de Paris, et, généralement, toutes les décisions, politiques ou non, aussi. Ce qui a donné ce tropisme irréductible vers la capitale au détriment de ce qu’on vient d’appeler « les territoires ».

Comme pour ce faire pardonner de faire partie de cette élite parisienne, tous les candidats à une élection se découvrent des ascendances dans les dits-territoires. Sans oublier la sainte règle qui veut que ces ascendants de province soient forcément modestes. La grand-mère, qui tient la corde en ce moment, était plutôt femme de ménage ou dans une quelconque forme de servitude.

Dommage que je ne sois éligible à rien, je n’aurais pas besoin de remonter aux grands-mères, ma mère suffirait pour illustrer la vie modeste en province.  Elle était femme de ménage, cuisinière, aide maternelle, gestionnaire de flux financiers. Tous ces métiers que l’administration englobait hypocritement sous ce terme de « femme au foyer ». Du moins, elle n’avait pas, comme la génération suivante, à y ajouter l’activité professionnelle. Ce qui, « territoires » oblige, fait prendre la voiture pour gagner la ville aux emplois. La vie à Saint-Julien-Molin-Molette est sympa, mais on n’y prend pas le métro.

La pandémie avait jeté sur les villages de province quelques parisiens. Du moins ceux qui possédaient un pied à terre. Covid quasi vaincu, ils ont vite regagné Paris, le centre de commandement. Et pas seulement ceux qui avaient perdu leur procès contre le coq du voisin qui chantait trop tôt. Difficile de s’installer à demeure dans ces déserts. Les pré-écolos de 68 avaient bien remarqué que les chèvres, même sur le Larzac, peuvent vous mener la vie dure.

On n’en a donc pas fini avec Paris capitale omnipotente. Est-ce un hasard si parmi nos candidats on compte la maire de Paris et la présidente de l’Ile de France. D’ailleurs, même nés à Amiens, Tanger ou Clacy et Thierret, c’est à Paris que tout ce beau monde fonctionne.

Quasi pas de possibilités de sortir de cette mainmise. Je proposerais donc un nouveau contrôle à la fin du mandat du président. En plus de vérifier qu’il n’y a pas gagné des sous, on vérifierait qu’il a gagné du poids. Signe indiscutable qu’il aurait goûté aux fromages de Savoie, au cassoulet de Castelnaudary et aux vins d’un peu partout !

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18/03/2022

En hommage déférent à mon ancien prof de français

Astreint pendant les 8 ans de ma scolarité dans mon pensionnat à la dissertation chaque mercredi soir, balisé au plus près pour pratiquer un français correct, j’ai un peu de mal à reconnaitre le français d’aujourd’hui. La grammaire a été classée comme une chose secondaire reléguée aux oubliettes. Je ne parle même pas des journaux qui pouvaient s’en enorgueillir et qui écrivent maintenant le texto couramment. Les livres eux-mêmes ont abandonné les correcteurs pour publier quelques horreurs syntaxiques.

La dérive a commencé avec l’orthographe devenue libre, au sens d’imprévisible. Dérive attendue puisque les futurs enseignants, à ce que j’entends, ne la maitrisent plus guère. On trouve même des réformateurs de l’éducation nationale (plusieurs dizaines par décade) professer que respecter l’orthographe est une contrainte tout à fait superfétatoire. Pensent-ils, les malheureux, à ce que seraient les tirades de Racine ou Molière en langue débridée. Que deviendraient les rimes à rebonds dans la poésie de Brassens ?

Après les textes habillés d’une orthographe des plus approximatives, il y a le parler. Je sais que je ne suis pas tout à fait dans l’air du temps. Mais je prétends que la philosophie et la politique, une sorte de philosophie de la cité, ne se dégustent bien qu’au calme, bien calé dans son fauteuil. La pandémie et la guerre ont mis sur les plateaux de télé des foules d’experts, de référents, obligés dans l’immédiateté d’avoir un avis sur le dernier évènement. Et de nous faire avaler les phrases alambiquées des poutinophiles fraîchement convertis à la poutinophobie . On pense à la fameuse langue d’Esope, sauf que là, le pire l’emporte souvent sur le meilleur !

Dans cette campagne un peu escamotée, le candidat doit lâcher sa phrase percutante comme dans un concours de fléchettes minuté. Ce qui induit le même type de réponse du candidat suivant. Dans ce cas, ne me reprochez pas d’attendre les lettres de programme des divers candidats à lire tranquillement dans mon fauteuil.

On a parlé de la langue maltraitée en regrettant son mésusage : c’est quand même le véhicule choisi de nos pensées. Avec elle, on est tout de même un ton au-dessus des chiens, même dits savants. Dans l’embrouillamini servi par les maitres es tambouille, on ne peut s’empêcher d’évoquer, pour tous ceux qui font profession d’écrire ou parler, le fameux distique de Boileau :

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement

Et les mots pour le dire arrivent aisément »

 

09:36 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)