Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/04/2020

Les promesses s'en vont où va le vent des plaines (V.Hugo)

Je viens de découvrir,  à mon corps défendant, que même bardé d’expérience, on peut se faire avoir comme un débutant par des promesses mirobolantes. La dernière prothèse dont on a équipé mon oreille était assortie d’un super logiciel qui devait me rendre l’audition de mes 20 ans. Au restaurant, je ne devais entendre que mon interlocuteur, au concert, j’avais quasiment une Olufsen à chaque tympan. C’est ce que disait l’homme de l’art. Il devrait être là quand ma femme est obligée de répéter ses questions.

Nos petits jeunes qui savent tout de naissance (sauf l’histoire, la géographie et l’orthographe) auraient sûrement détecté le coup-marketing. Habitué à l’honnêteté du discours, je n’ai rien vu venir. Du coup, je n’ai pas vraiment bien entendu.

Au chapitre des promesses non tenues, le 1er frondeur venu ne manque pas de citer les politiques. A part quelques gros bouffons dont notre époque ne s’honore pas, j’aurais tendance à croire beaucoup de candidats sincères lorsqu’ils énoncent un projet d’amélioration. Malheureusement, une fois empégués dans le marigot politicien, leur projet est détricoté, se délite et finit par mourir.

Bien moins sincères sont les constructeurs de voiture. Pressés par la concurrence, et l’air du temps qui a verdi, ils promettent, tout particulièrement sur la consommation de carburant, des valeurs renversantes. Sans attendre que les organismes de contrôle pointent la tricherie, chaque conducteur a vu à la pompe la dure réalité des faits.

Comme tout consommateur avisé, j’essaye de garder une silhouette présentable. Pour  cela, au supermarché, je déchiffre les étiquettes avec l’attention d’un moine trappiste. Et elles sont riches les étiquettes quand il s’agit de vanter l’énergie procurée par le produit ! Mais sans dictionnaire adéquat, comment décrypter la signification des E-quelque chose ou ce que peut bien être l’extrait de tocophénol ! 

Quelque chose chiffonne un type comme moi d’avant les années 50 : le taux de séparation des couples. De mon temps, si on ne se promettait pas un amour éternel, c’était sous-entendu qu’on partait pour vivre ensemble jusqu’à la mort. Aujourd’hui, on ne promet pas non plus, mais chacun prévoit sa vie, seul, au cas où…D’ailleurs, s’emberlificoter avec des « je t’aime » comme les vieux, ce serait ringard.

Les plus cyniques dans le genre sont peut-être les rabatteurs pour des obsèques somptueuses. On ne lésine pas sur le devis, avec les grandes orgues, le Christ en argent sur le cercueil (en chêne évidemment). On peut charger la barque, c’est un contrat sans S.A.V. Ce n’est pas le ci-devant qui risque de se plaindre et la famille éplorée n’est pas d’humeur à chicaner.

Il y aurait de quoi céder à la mélancolie devant cette débandade de promesses non tenues. Mais je peux oublier tout cela en regardant notre 2ème frigo, mastoc et américain. Il ne nous a rien promis, et pourtant il vient de fêter son 56ème anniversaire et il marche encore. A chaque été, il remplit vaillamment son office en complément du titulaire.

15/04/2020

Pâques aux tisons

Décidemment avec notre ennemi familier, le fameux Covid, rien ne se passe normalement. D’habitude, le week-end de Pâques représente un grand moment de l’année. Il marque le début des vacances et de bien d’autres choses. Assez peu de personnes savent que pour les chrétiens, Pâques c’est la résurrection du Christ. Mais tout le monde sait que c’est surtout la résurrection du printemps et la sortie des miasmes de l’hiver.

Les chrétiens encore marquent Pâques  par des cloches, absentes pendant 40 jours, qui sonnent à toute volée, du moins dans nos campagnes où ces sonneries ne sont pas plus gênantes que le chant du coq ou le ronronnement des tracteurs. Dans mon enfance, on disait qu’elles revenaient de Rome. On oubliait l’invraisemblance parce que ce retour se traduisait par une diffusion d’œufs en chocolat à dénicher dans le jardin.

Pâques c’est aussi la fête des chocolatiers qui réalisent habituellement toutes sortes de figures : des lapins, des poules, des œufs surtout. Pourquoi des œufs à Pâques, je ne sais pas.  En tous cas cette année, ils sont pourvus de stocks chocolatés en pagaille. Est-ce qu’ils les donneront, à l’instar de quelques restaurants, aux équipes soignantes ? 

Malgré les cloches, sans même l’appui  du virus, les églises ne sont pas pleines. Pourtant, l’extraordinaire monsieur Trump les avaient vues remplies pour Pâques. Ce ne sera pas la 1ère fois que ce drôle de prophète mangera son chapeau !

Au Vatican, ce n’est pas plein non plus, virus oblige ! Cette Place Saint-Pierre, capable de contenir des dizaines de milliers de personnes, est occupée par le seul pape, flanqué de l’inévitable monsignore. Dans la même veine, l’archevêque de Paris célèbre le vendredi saint, seul, dans un coin sécurisé de Notre Dame, mais assorti de 3 artistes affublés comme des cosmonautes, qui tiennent lieu d’assistance.

Une autre tradition d’avant : quand on allait à la messe de Pâques, on y allait pour exhiber un costume neuf. C’était bien avant les boutiques tentatrices des galeries marchandes pleines de nouveautés, puisqu’il n’y avait pas de galeries marchandes. Donc ce costume,  prévu pour un long usage, c’était vraiment quelque chose !

Dans ce week-end qui oublie d’être pascal, il n’y a pas besoin de costume et les gens que je croise sont loin d’être endimanchés. Ils sont sortis du salon et ils sont venus comme ils étaient. Pour un peu ils seraient en pantoufles ! Nous vivons notre vrai week-end pascal de confinés. 

17:39 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

08/04/2020

Et après ?

Comme tous les français raisonnables, on s’était préparés à un confinement long et difficile et prévu les moyens d’adoucir au mieux cette corvée. Pleins de la satisfaction de la conduite maîtrisée de nos préparatifs émollients, on entendait mal des voix  prévoyant l’après-crise. Il a fallu qu’on tende l’oreille !

Mon épouse avait sorti pour l’occasion un ancien carnet de recettes glanées au long de nos divers périples. On a commencé par la période nivernaise. Et de réaliser consciencieusement le gâteau de madame Blandin, de madame Imbrosciano, etc.. Depuis, chaque petit déjeuner, chaque goûter égrène les diverses réalisations. Et il nous reste à tester la gastronomie jurassienne, la parisienne et quelques lieux de vacances. Pour autant qu’on trouve de la farine.

Dans la foulée, on s’est souvenu qu’on n’avait pas épuisé tout le Savagnin engrangé pour les noces de diamant. Nos 61 ans de mariage tombant dans cette triste période, il convenait de le fêter dignement. Et un Savagnin entamé, sous peine de s’éventer, obligeait à trouver beaucoup d’autres évènements à fêter.

Respectueux des règles du confinement, on a beaucoup économisé d’essence et de CO2 avec une voiture restant au garage. En revanche on a beaucoup  usé la semelle de nos chaussures par des marches à pied intensives dans le kilomètre autorisé.

On respecte scrupuleusement ce qui nous est offert. Pour les malheureux confinés en proie au stress, la télé prévoit pour nous chaque jour un film pour nous distraire. Si on avait vu ce DE Funès, ou ce Coluche que 2 fois, c’est l’occasion de refaire notre retard. Si ce confinement dure, ce sera aussi l’occasion de devenir « gogols » !

Nous sommes un peu responsables de ces débordements de consommation. Mais pas autant que le gouvernement qui nous a cloitrés parce que c’était la guerre. Comme il semble disposé à dépenser beaucoup pour estomper nos soucis, on pourrait peut-être demander une petite indemnisation pour nous avoir incités à l’obésité. Raisonnables jusqu’au bout, je crois plutôt qu’il faudra revenir, après la crise, à notre vie frugale. Malheureusement, les mauvaises habitudes sont les plus difficiles à perdre ! 

17:36 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)