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22/04/2021

Consommer moins, consommer mieux

En dépit de cette devise prometteuse, il faut bien avouer que nous tombons parfois, à des degrés divers, dans un consumérisme discutable. L’illustration se fait en ce moment. Soit un groupe de personnes éligibles au vaccin se dirigeant vers un « vaccinodrome ». – Ah, vous avez de l’Astrazeneca, j’en veux pas ! – Vous n’avez pas de Pfiser ? – Ah, vous avez du Moderna ; vous m’en mettrez une dose !

Ce chipotage, comme le prix des carottes au marché, est indécent. Quand la pandémie a tué 3 millions de personnes dans le monde, refuser un vaccin certifié scientifiquement, administré à des millions de français et d’anglais, c’est grave !

Que celui qui n’a jamais fauté nous jette la 1ère queue de cerise. N’avons-nous jamais été tentés de magnifier un repas de Noël en servant des cerises ou des fraises au dessert ? Outre l’atteinte à la planète que révèle leur acheminement, ces fruits coûtent chers et ont souvent un petit goût de vert. Le comble : lorsqu’un convive fait la moue en grommelant que les siennes sont meilleures dans son jardin.

Devant ces impatiences, on reparle de plus en plus souvent du service militaire. Pour sûr, là, on sert la même soupe à tout le monde. Surtout, pendant des mois (on n’est pas obligé d’aller aux 28 mois des années 60) les jeunes se frottent à d’autres jeunes qu’ils ne fréquentent pas d’habitude. Cela peut laisser d’heureuses traces pour le retour à la vie civile. Pour les allergiques à l’armée, le sport collectif offre les mêmes valeurs de discipline et de sociabilité.

Le consumérisme pressé s’insinue jusqu’à l’intimité de la rencontre amoureuse. Avant, durant une période, qu’on appelait les fiancailles, les futurs époux apprenaient à se connaitre de sorte qu’on s’épargnait lors de la vie commune la découverte de gros défauts susceptibles de conduire à la séparation. On n’a plus le temps de s’apprivoiser au point de recourir parfois à une agence matrimoniale chargée d’appairer 2 C.V. Cet appairage confine à la télé-réalité dans l’émission « L’amour est dans le pré ». Les paysans, propulsés acteurs contre leur nature, risquent bien d’oublier l’amour dans le pré, justement !

Dans les rares vertus du Covid, il y a ce temps où il nous oblige à rester avec nous-mêmes. Un temps que peuvent mettre à profit les futurs époux à la recherche fébrile du lieu remarquable qui doit abriter une cérémonie fastueuse. Ils pourraient réfléchir à cette phrase de Vincent Delerm : « Je ne peux pas perdre mon temps, je ne le possède pas » !

 

 

17:07 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1)

14/04/2021

J'apporterai le dessert

Depuis plusieurs mois, notre vocabulaire s’est enrichi de termes dont on avait peu l’usage : charge virale, taux d’incidence. Sans oublier la sarcopénie (perte des muscles) probable à faire des tours dans un cercle de 10 kms de rayon. Ce salmigondis médical cache mal la forêt d’expressions qu’on ne pratique plus. Parmi celles-ci, la très simple : « J’apporterai le dessert », qui marquait l’adhésion spontanée à une promesse de rencontre heureuse.

Ce n’est pas seulement l’expression qui a disparu mais avec elle les sérieux préparatifs qu’elle promettait. Avec une 1ère question : « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur faire » ? En effet, lui n’a pas aimé la tarte au citron, elle a une aversion pour la vanille, et je ne peux pas leur refaire la mousse au chocolat de la dernière fois.

Mes savoir-faire glanés chez ma belle-mère, ma mère ou  simplement auprès de mon épouse composent un catalogue assez réduit. Aujourd’hui, j’aurais choisi la traditionnelle tarte aux pommes. L’empilement rigoureux  des tranches donne déjà un aspect esthétique propre à titiller les papilles. Mais aussi ce soin minutieux permet aux hôtes de lire l’affection que je leur porte.

Rendus à l’invitation, on sait que nos hôtes n’ont pas fait un stage chez Bocuse. Mais on est sûrs que l’hôtesse a mijoté un « vrai plat du dimanche », que l’hôte a déniché une bonne bouteille et que cela va animer la rencontre. Ensuite il est assez habituel de s’extasier sur le dessert, une manière de mettre le point final aux échanges avant qu’ils ne soient trop animés.

On rêve bien sûr d’oublier bientôt le galimatias médical pour des conversations pleines de paysages, de visites, de projets. Nous attendons pour cela une vaccination générale qui nous remettra dans la vie et où nous pourrons redire : « J’apporterai le dessert » !

16:53 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

08/04/2021

QU'allons-nous faire dans cette galère

Malgré les atermoiements de l’Agence mondiale antidopage et du C.I.O. tout le monde connait maintenant l’organisation d’état d’un  système généralisé de dopage des athlètes russes pendant 20 ans. Mais le livre de Gregory Rodchenkov, qui en fut l’acteur principal, authentifie cette énorme tricherie, en précisant quelques moyens utilisés. Après les disparitions mystérieuses de quelques collègues, il se réfugie aux U.S.A. d’où il vient d’écrire ce brulot.

L’apothéose devait éclater aux jeux d’hiver de Sotchi en 2014. Poutine exigeait 30 médailles ( sous nandrolone et EPO, les fondeurs en ramèneront 33, dont 6 ou 7 retirées depuis les révélations du dopage). Ce qui me chagrine : le ski de fond tellement exigeant, j’en sais quelque chose, mais épanouissant, saboté pour de mauvaises raisons politico-médiatiques.

Le pire peut-être : les querelles entre agences antidopage, nationales et internationales ont produit le comble de l’hypocrisie. Le Tribunal arbitral du sport a repêché pour les  championnats du monde de biathlon, parmi les athlètes russes non radiés à vie, quelques têtes qu’on a affublé d’un acronyme exotique, apparemment dérussifiés. Heureusement que devenus « propres », ils n’ont rien gagné. Quel hymne aurait-on trouvé pour les accompagner sur le podium !  

Ces sanctions et amnisties provenant d’organismes officiels qui se tiraillent entre eux donnent l’impression d’un fameux panier de crabes. Du reste, sans aucun hasard, les divers responsables de ces instances sont en attente de procès ou déjà condamnés. Soit pour l’obtention d’une coupe du monde de foot au Quatar ou un Paris-Dakar en Arabie saoudite.

Le gros ennui, c’est que Paris a été se ficher dans cette galère avec les J.O. 2024 dont on se serait bien passé. Anne Hidalgo, qui était contre, malgré un caractère espagnol bien trempé, a changé d’avis et se réjouit de ce cadeau. Empéguée dans le marigot, elle va se réjouir des dépassements de budget, du salaire extravagant d’Estanguet, le chef du grand bazar, des chantiers en retard.

Et moi, que me reste-t-il à faire ? A part participer à la grande tambouille avec mes impôts. Je ne vais tout de même pas me réjouir des exploits des Kényans, qui ont toujours une bonne excuse d’être absents lors des contrôles inopinés. Il me reste à monter sur mes skis ou mon vélo et disperser toutes ces noires pensées au vent des cimes !

08:23 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (2)