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06/05/2020

En mai, ne fais surtout pas ce qu'il te plait

Toute la semaine passée a été occupée à détricoter ( plus de mailles à l’envers que de mailles à l’endroit) le plan de déconfinement à partir du 11 mai.  Sans cautionner les extrémistes qui disent que la France est faite de 67 millions de râleurs, il faut admettre que ce plan, ses divers chapitres et alinéas, suscite quelques remarques.

Et d’abord des désagréables. C’était terriblement espéré, mais on n’ouvrira pas les bistrots. Certes, on pouvait se procurer, à Auchan ou Carrefour, en tant que « produit de 1ère nécessité », de l’alcool, et donc pouvoir siroter son Pastis sur le canapé du salon. Mais c’est beaucoup moins « festif » que payer une tournée aux copains accoudés au zinc du café du coin.

Autre espoir déçu : cinémas er théâtres  restent fermés. On peut toujours se passer des films chez soi, mais que deviennent les acteurs ? Ils sont même privés du tournage des séries. Je pense avec tristesse à tous ceux qui seront frustrés de manquer les dernières galipettes de Koh-Lanta. Du moins on économisera des vies de sportifs, ou non, fauchées dans des accidents d’hélicoptères !

Par contre on va ouvrir les écoles. Je connais des instits heureux de retrouver leurs élèves. Ils s’interrogent toutefois sur quelle organisation compter pour cette reprise. Il y a aussi les parents qui ajoutent aux craintes, du gamin qui peut au collège, être « tête de turc », être rançonné, initié à la drogue, celles qu’il choppe le virus et préfèrent garder le chéri à l’abri auprès d’eux.

Pas de rencontres sportives : pas de foot. Ayons une pensée pour les clubs privés de recettes, de droits télé, obligés de verser des salaires mirobolants, autant à Angers qu’au P.S.G. ( on me souffle la moyenne d’un joueur de Ligue 1 à 96000 euros / mois)

En revanche, c’était agréable de voir qu’on avait renoncé à discriminer les plus vieux. Peut-être du à la pression des élites âgées (98 ans pour Edgar Morin) et des élus du Sénat. J’ai même entendu qu’on faisait confiance à leur responsabilité. Et ils sont souvent utiles pour les associations qui ne pourraient guère se passer d’eux. Les anciens justement, ce sont ceux qui  aiment lire et on va, enfin, ouvrir les librairies et les biblis, à leur grande satisfaction.

Après le 11 mai, on jette à la corbeille nos bons de sorties. On va pouvoir , sans papier,  se dégourdir les jambes jusqu’à 100 kms, y compris avec son vélo (qui va d’ailleurs reprendre du poil de la bête dans la société). Ne vous étonnez pas si je ne suis pas disponible : je vais être surbooké. Je vais tâcher de dénicher tous les coins sympas qui pourraient nous accueillir dans l’Isère (vert ou rouge),

   

09:43 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

29/04/2020

"Et demain, et demain...sera bien" (G.Allwright)

Ce  virus si petit qu’il peut passer à travers les mailles d’ un masque non homologué est quand même capable de bousculer la planète entière, et, s’inquiète-t-on,  de faire vaciller la démocratie. Il faut dire que notre processus pour permettre au peuple d’exercer sa gouvernance porte en lui les germes potentiels de ses dérives. Le finaliste qui l’emportera à la présidentielle avec tout juste 50% des voix est parti au 1er tour d’un petit 1/3 des voix. Même si la plupart des électeurs respectera ensuite le verdict républicain, cela fait un bon nombre d’insatisfaits, prêts à dégainer au 1er fourvoiement.

Tous les groupes sociaux peuvent souffrir de ce préalable. Je choisis d’illustrer avec le groupe de l’éducation nationale, qu’on n’applaudit pas tous les soirs à 20 H, et qu’on applaudit d’ailleurs rarement en général. Avec 800000 enseignants, 2 millions et demi d’élèves (et de parents), ce groupe « éduqué » comme on dit, forcément réputé intelligent, ne peut pas être d’esprit moutonnier, ni prêt à gober la 1ère réforme venue.

Depuis De Gaulle, le poste de  ce ministère a connu 82 titulaires, (1 ou 2 ont redoublé) un record dans l’instabilité. La plupart, parmi ceux-ci, s’est contentée de ne toucher à rien. Certains ont essayé de faire quelque chose. Soit ils ont du reculer, soit ils ont été remerciés. Jospin semble le seul à avoir réalisé quelques réformes et à avoir obtenu la satisfaction générale.   

Ils ont raison d’être exigeants les enseignants car leur métier l’est particulièrement. Le virus a rappelé l’énorme différence des élèves quant à leur capacité à apprendre. Pourtant, à ces cerveaux épars, l’enseignant, dans une filière donnée, dans un temps donné, doit transmettre le MEME programme ! Ils doivent même leur inculquer, avec l’histoire et la culture, l’armature d’un citoyen éclairé pour une saine démocratie. Et puisque le respect n’est pas forcément au rendez-vous, pour quelle reconnaissance ?

Et ce n’est qu’un des chantiers vers une démocratie plus fonctionnelle à la fin de la crise. Certains candidats avaient évoqué parfois l’idée d’une 6ème  république. Sans lendemains. La pandémie peut nous apprendre beaucoup. Les allemands l’ont mieux gérée, en partie parce que les Länders ont l’autonomie dans le domaine médical. Ils l’ont aussi pour le système éducatif. A défaut d’une inatteignable révision constitutionnelle, voici des pistes à creuser pour qu’on cesse d’alimenter les troupes populistes par les failles de notre gouvernance.   

11:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

23/04/2020

Les promesses s'en vont où va le vent des plaines (V.Hugo)

Je viens de découvrir,  à mon corps défendant, que même bardé d’expérience, on peut se faire avoir comme un débutant par des promesses mirobolantes. La dernière prothèse dont on a équipé mon oreille était assortie d’un super logiciel qui devait me rendre l’audition de mes 20 ans. Au restaurant, je ne devais entendre que mon interlocuteur, au concert, j’avais quasiment une Olufsen à chaque tympan. C’est ce que disait l’homme de l’art. Il devrait être là quand ma femme est obligée de répéter ses questions.

Nos petits jeunes qui savent tout de naissance (sauf l’histoire, la géographie et l’orthographe) auraient sûrement détecté le coup-marketing. Habitué à l’honnêteté du discours, je n’ai rien vu venir. Du coup, je n’ai pas vraiment bien entendu.

Au chapitre des promesses non tenues, le 1er frondeur venu ne manque pas de citer les politiques. A part quelques gros bouffons dont notre époque ne s’honore pas, j’aurais tendance à croire beaucoup de candidats sincères lorsqu’ils énoncent un projet d’amélioration. Malheureusement, une fois empégués dans le marigot politicien, leur projet est détricoté, se délite et finit par mourir.

Bien moins sincères sont les constructeurs de voiture. Pressés par la concurrence, et l’air du temps qui a verdi, ils promettent, tout particulièrement sur la consommation de carburant, des valeurs renversantes. Sans attendre que les organismes de contrôle pointent la tricherie, chaque conducteur a vu à la pompe la dure réalité des faits.

Comme tout consommateur avisé, j’essaye de garder une silhouette présentable. Pour  cela, au supermarché, je déchiffre les étiquettes avec l’attention d’un moine trappiste. Et elles sont riches les étiquettes quand il s’agit de vanter l’énergie procurée par le produit ! Mais sans dictionnaire adéquat, comment décrypter la signification des E-quelque chose ou ce que peut bien être l’extrait de tocophénol ! 

Quelque chose chiffonne un type comme moi d’avant les années 50 : le taux de séparation des couples. De mon temps, si on ne se promettait pas un amour éternel, c’était sous-entendu qu’on partait pour vivre ensemble jusqu’à la mort. Aujourd’hui, on ne promet pas non plus, mais chacun prévoit sa vie, seul, au cas où…D’ailleurs, s’emberlificoter avec des « je t’aime » comme les vieux, ce serait ringard.

Les plus cyniques dans le genre sont peut-être les rabatteurs pour des obsèques somptueuses. On ne lésine pas sur le devis, avec les grandes orgues, le Christ en argent sur le cercueil (en chêne évidemment). On peut charger la barque, c’est un contrat sans S.A.V. Ce n’est pas le ci-devant qui risque de se plaindre et la famille éplorée n’est pas d’humeur à chicaner.

Il y aurait de quoi céder à la mélancolie devant cette débandade de promesses non tenues. Mais je peux oublier tout cela en regardant notre 2ème frigo, mastoc et américain. Il ne nous a rien promis, et pourtant il vient de fêter son 56ème anniversaire et il marche encore. A chaque été, il remplit vaillamment son office en complément du titulaire.