01/04/2021
Je ne me sens pas vraiment bien dans le 21ème siècle
J’assume volontiers, aux yeux des nouvelles générations, un personnage de « vieux con » avec tous les poncifs qui vont avec : « de mon temps, les jeunes disaient bonjour et merci » ou bien « même au collège, je connaissais les protagonistes de la Guerre de 100 ans et je pouvais situer Terre Neuve ». Je ne suis pas en train d’instaurer un match entre les jeunes et les vieux, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que notre époque est assez ennuagée.
IL n’y a plus seulement les « bobos » pour se réclamer du bio. Mais on n’a pas assez expliqué aux paysans que faire du bio n’exonère pas de produire un fruit avec le goût et la saveur d’origine. Mon épouse avait acheté des pommes un peu riquiqui, un peu chères, mais bio. Ce qui n’a pas réjoui son palais et a donné au dernier déjeuner cette phrase : « elles sont moins mauvaises qu’hier ». On aura du mal à défendre la planète qu’avec des gestes quasi héroïques !
Je demeure étonné de ce qui est donné comme évident : dans les soirées licites ou souvent illicites, on boit beaucoup et on fume des joints. Encore étonné aussi de la statistique qui veut qu’un collégien sur 2 a touché, ou touche au cannabis. Et cette drogue, elle arrive comment ? il y faut des gens pour l’acheminer, le distribuer, la vendre. On parle de plusieurs milliards pour cette activité. On parlait volontiers dans les années 60-70, de la « loi du milieu » respectée et quasi respectable. Aujourd’hui, les querelles de territoires, et pas qu’à Marseille, se règlent à la kalach !
Une brève de salon pour finir. A la TV, on parle du chômage et de Pole-Emploi en moins d’une minute. Et pour suivre, plus de 4 minutes pour l’ouverture d’un camping dans les Landes. Avec photos des installations et l’interview obligée des 1ers campeurs qui n’avaient rien à dire sinon qu’ils étaient bien arrivés.
Ne pas s’étonner dans ces conditions qu’on aille chercher de l’info dans les réseaux sociaux où, à cause de cette pandémie, chacun s’est senti devenir médecin et de discourir à tout va. On ne peut donc guère s’étonner de cette « info » : 73% des français n’ont pas confiance dans le vaccin Astra Zeneca. Je n’ai ni l’âge, ni les moyens, mais franchement, je n’aurais pas envie de gouverner ce peuple-là.
Aussi bien, personne ne me le demande. Tranquillement retiré sous ma tente, je peux méditer sur les jours fastes passés. En tous cas, moi, je connais les protagonistes de la Guerre de 100 ans et je sais où se situe Terre Neuve !
17:11 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2021
L'objectif, c'est 100ààà morts ?
Mes 85 ans me laissent assez de mémoire pour que je me souvienne de mes années de jeunesse dans lesquelles, comme c’est habituel à cet âge, je contestais un peu l’autorité et essayais de tracer mon propre chemin. Je peux donc comprendre les jeunes d’aujourd’hui, leur lassitude d’une vie rabougrie et leurs envies de festoyer plus ou moins hors des normes officielles.
Pour autant, je trouve que 62600 morts en France, ça devrait suffire. Et pas seulement des très vieux qui laissent de plus en plus de place dans les statistiques aux sexa- et aux quinquagénaires. De quoi réfléchir semble-t-il !
Certes, pour juguler ce virus inédit, les solutions nationales ne répondent pas très bien. Des nations montrées en exemple un jour pour leur ouverture voient leurs hôpitaux se saturer. A leur tour, la Suisse, l’Allemagne, le Suède ont du recourir à de plus dures restrictions.
Il reste donc à chaque individu, et les indisciplinés oublient la fatigue des soignants, les douleurs de la population, de ne pas participer à l’emballement en prenant les précautions nécessaires dans la vie sociale. Bien sûr pour éviter d’autres morts, mais aussi pour libérer les services de réanimation et désengorger l’hôpital.
En effet, tandis que le virus monopolise l’hôpital, les medias et une grande partie de nos préoccupations, nos organismes poursuivent leur vie propre avec nos petites et grandes misères. Parmi celles-ci, il y a le cancer, un mal qui parle fort à notre famille. Et nous suivons Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, lorsqu’il dénonce le manque de place qu’on a laissé pour traiter ce mal. Et les déprogrammations d’opérations pourtant nécessaires.
A ce stade, il semble que la vaccination soit le seul remède pour se libérer du Covid et rendre l’hôpital à ses fonctions normales. Le Royaume-Uni a fait la démonstration de l’utilité du vaccin, en réduisant drastiquement le nombre de morts. Ce qui permet à B.Johnson de se gargariser du Brexit. Devrions-nous pour autant nous désengager de l’Europe ? Evidemment non ! D’autant que bientôt vaccinés nous aussi, nous allons retrouver les charmes de notre vie française.
17:18 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
18/03/2021
Plus grave que le Covid, dont on guérira
Depuis quelques jours les journaux régionaux, à l’unisson des grands titres nationaux, affichent les mêmes « unes » se désolant, plus ou moins terrifiées, des meurtres d’adolescents. C’est bien sûr sidérant et choquant de ce que cela dit de notre société.
Au delà de notre effroi de citoyens, on peut penser au drame ineffaçable des parents de la victime, mais aussi celui du ou des auteurs dont la vie sera brisée si tôt. Naturellement, tout le monde a son mot à dire, pour déplorer, moins pour émettre des solutions, confondant LES jeunes avec CES jeunes, laissant couver une guerre prochaine des générations.
Bien que vieux, je n’entrerai pas dans cette querelle. D’abord parce que la pandémie a montré beaucoup de solidarité entre les uns et les autres. Et nous en avons bénéficié avec nos voisins pour qui nous serions un peu les grands-parents. Et après le petit-fils plus actif sur la 1ère vague, ils ont assuré d’eux-mêmes nos courses, y ajoutant parfois un bonus. Je sais un certain vin de noix dont les vertus euphorisantes ne sont plus à démontrer, sans même qu’on ait l’âme mélancolique.
Un contrat gagnant-gagnant s’établit quand la personne âgée a besoin des lumières d’un petit-fils ou petite-fille sur ces machines électroniques dont les divagations ne sont pas maitrisées par n’importe quel doigt. L’ancien voit son problème résolu et le jeune valorise ainsi son savoir.
Tous ces exemples me rendent peu adhérents à cette guerre qu’essaient de fomenter quelques attaques sur des blogs ou réseaux sociaux à l’adresse des « baby boomers » pour la survie desquels on aurait sacrifié les jeunes. D’abord parce qu’à mon avis la guerre mène rarement à la paix. Surtout toute mort, à quelque âge que ce soit, si on le peut, devrait être évitée.
Mais aussi celles des adolescents dans les bandes. C’est l’âge où opérer sa mue, s’extirper de l’enfance, chenille devenant papillon, nécessite d’être épaulé par un groupe, une bande. Mais on n’est plus aux bagarres gentillettes de la « Guerre des boutons ». Maintenant on déplore des morts. Ces ados dans leur parcours n’ont probablement pas connu les gestes qu’ils auraient attendus et ne trouvent plus leur place dans la société, dont ils se sentent exclus. Leur part d’animalité s’exprime alors sans référence aucune aux principes d’une société vis-à-vis de laquelle ils se sentent étrangers.
La prison ne sera sûrement pas le remède. Chaque adulte au moment opportun, parent, enseignant, animateur, doit montrer que l’ado a une place, même difficile, dans cette société. Enorme programme, pas même encore décidé et sûrement long, où on aura besoin de tous, jeunes et vieux, chacun porteur de codes, de langage, d’expérience, utiles, pour réintégrer les enfants perdus dans la grande famille humaine.
09:40 | Lien permanent | Commentaires (0)


