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13/05/2020

Une autre guerre à gagner

Le virus qui sévit en ce moment n’a pas seulement affaibli, voire plus, quelques personnes, mais a réduit une croissance déjà moribonde. N’écoutant que mon esprit civique, j’ai résolu d’apporter, à ma mesure, mes propres remèdes.

Par une action déjà que nous maitrisons parfaitement. Cela consiste à emmener quelques vieilleries de notre grenier à « Ozanam ». En retour, on ne manque pas (surtout pas) de ramener quelques riblons qui alimenteront notre prochain voyage. A cela, double bénéfice. D’un côté, on aide la planète en recyclant. De l’autre, on œuvre pour l’emploi dans une entreprise d’insertion.

On s’y était pris en 3 fois pour aboutir à notre actuelle voiture, réputée « la dernière ». En réalité, ses défauts cumulés la condamnent dans nos esprits. Pour le coup, avec une 4ème, c’est un paquet de sous qu’on mettrait dans la croissance, un achat et une vente. Pour autant qu’on réussisse à vendre ce véhicule plein de défauts et qu’on ne change pas d’avis !

On a aussi investi dans Canal et un spécial bouquet prévu pour voir le ski de fond qui ne marchait pas et qu'on a annulé. A la 3ème relance de Canal qui promettait de rendre le sport disparu et à moindre coût, on a abdiqué. Comme il sied aux personnes âgées bonnes à abuser, on a maintenant le paiement mensuel mais toujours pas le sport.

Pour moi qui ai connu la guerre et les tickets de rationnement, il n’est pas question de manquer de pain. Et cela se passe au vieux village dans une boulangerie dont la baguette vaut 2 fois plus cher qu’ailleurs. Et pour se procurer ce double support de croissance, il faut marcher à pied. On sauve la planète et la croissance.

Diabolique virus, qui après ces folles dépenses, va nous mettre sur la paille, sans doute aussi sur un lit d’hôpital, si on écoute ces funestes prévisions dévidées à longueur d’ondes. Mais on va se battre ! Déjà mon club de retraités a fermé le rideau de la saison cycliste, (pourtant au 1er raidillon venu, on n’aurait pas de peine à respecter les distances de sécurité).

Notre fille, probablement lestée des virus de ses élèves porteurs, ne peut nous visiter. Heureuse précaution ! On se voit comme une sorte de « Grotte Chauvet », l’originale, qu’on ne peut visiter sous peine d’endommager le monument. Je crois qu’après les masques et les solutions alcoolisées, ce serait bien de booster les machines à hologrammes. Ce qui permettrait à nos enfants d’assouvir leur amour filial en visitant ainsi l’image virtuelle de leurs parents. 

09:21 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

06/05/2020

En mai, ne fais surtout pas ce qu'il te plait

Toute la semaine passée a été occupée à détricoter ( plus de mailles à l’envers que de mailles à l’endroit) le plan de déconfinement à partir du 11 mai.  Sans cautionner les extrémistes qui disent que la France est faite de 67 millions de râleurs, il faut admettre que ce plan, ses divers chapitres et alinéas, suscite quelques remarques.

Et d’abord des désagréables. C’était terriblement espéré, mais on n’ouvrira pas les bistrots. Certes, on pouvait se procurer, à Auchan ou Carrefour, en tant que « produit de 1ère nécessité », de l’alcool, et donc pouvoir siroter son Pastis sur le canapé du salon. Mais c’est beaucoup moins « festif » que payer une tournée aux copains accoudés au zinc du café du coin.

Autre espoir déçu : cinémas er théâtres  restent fermés. On peut toujours se passer des films chez soi, mais que deviennent les acteurs ? Ils sont même privés du tournage des séries. Je pense avec tristesse à tous ceux qui seront frustrés de manquer les dernières galipettes de Koh-Lanta. Du moins on économisera des vies de sportifs, ou non, fauchées dans des accidents d’hélicoptères !

Par contre on va ouvrir les écoles. Je connais des instits heureux de retrouver leurs élèves. Ils s’interrogent toutefois sur quelle organisation compter pour cette reprise. Il y a aussi les parents qui ajoutent aux craintes, du gamin qui peut au collège, être « tête de turc », être rançonné, initié à la drogue, celles qu’il choppe le virus et préfèrent garder le chéri à l’abri auprès d’eux.

Pas de rencontres sportives : pas de foot. Ayons une pensée pour les clubs privés de recettes, de droits télé, obligés de verser des salaires mirobolants, autant à Angers qu’au P.S.G. ( on me souffle la moyenne d’un joueur de Ligue 1 à 96000 euros / mois)

En revanche, c’était agréable de voir qu’on avait renoncé à discriminer les plus vieux. Peut-être du à la pression des élites âgées (98 ans pour Edgar Morin) et des élus du Sénat. J’ai même entendu qu’on faisait confiance à leur responsabilité. Et ils sont souvent utiles pour les associations qui ne pourraient guère se passer d’eux. Les anciens justement, ce sont ceux qui  aiment lire et on va, enfin, ouvrir les librairies et les biblis, à leur grande satisfaction.

Après le 11 mai, on jette à la corbeille nos bons de sorties. On va pouvoir , sans papier,  se dégourdir les jambes jusqu’à 100 kms, y compris avec son vélo (qui va d’ailleurs reprendre du poil de la bête dans la société). Ne vous étonnez pas si je ne suis pas disponible : je vais être surbooké. Je vais tâcher de dénicher tous les coins sympas qui pourraient nous accueillir dans l’Isère (vert ou rouge),

   

09:43 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

29/04/2020

"Et demain, et demain...sera bien" (G.Allwright)

Ce  virus si petit qu’il peut passer à travers les mailles d’ un masque non homologué est quand même capable de bousculer la planète entière, et, s’inquiète-t-on,  de faire vaciller la démocratie. Il faut dire que notre processus pour permettre au peuple d’exercer sa gouvernance porte en lui les germes potentiels de ses dérives. Le finaliste qui l’emportera à la présidentielle avec tout juste 50% des voix est parti au 1er tour d’un petit 1/3 des voix. Même si la plupart des électeurs respectera ensuite le verdict républicain, cela fait un bon nombre d’insatisfaits, prêts à dégainer au 1er fourvoiement.

Tous les groupes sociaux peuvent souffrir de ce préalable. Je choisis d’illustrer avec le groupe de l’éducation nationale, qu’on n’applaudit pas tous les soirs à 20 H, et qu’on applaudit d’ailleurs rarement en général. Avec 800000 enseignants, 2 millions et demi d’élèves (et de parents), ce groupe « éduqué » comme on dit, forcément réputé intelligent, ne peut pas être d’esprit moutonnier, ni prêt à gober la 1ère réforme venue.

Depuis De Gaulle, le poste de  ce ministère a connu 82 titulaires, (1 ou 2 ont redoublé) un record dans l’instabilité. La plupart, parmi ceux-ci, s’est contentée de ne toucher à rien. Certains ont essayé de faire quelque chose. Soit ils ont du reculer, soit ils ont été remerciés. Jospin semble le seul à avoir réalisé quelques réformes et à avoir obtenu la satisfaction générale.   

Ils ont raison d’être exigeants les enseignants car leur métier l’est particulièrement. Le virus a rappelé l’énorme différence des élèves quant à leur capacité à apprendre. Pourtant, à ces cerveaux épars, l’enseignant, dans une filière donnée, dans un temps donné, doit transmettre le MEME programme ! Ils doivent même leur inculquer, avec l’histoire et la culture, l’armature d’un citoyen éclairé pour une saine démocratie. Et puisque le respect n’est pas forcément au rendez-vous, pour quelle reconnaissance ?

Et ce n’est qu’un des chantiers vers une démocratie plus fonctionnelle à la fin de la crise. Certains candidats avaient évoqué parfois l’idée d’une 6ème  république. Sans lendemains. La pandémie peut nous apprendre beaucoup. Les allemands l’ont mieux gérée, en partie parce que les Länders ont l’autonomie dans le domaine médical. Ils l’ont aussi pour le système éducatif. A défaut d’une inatteignable révision constitutionnelle, voici des pistes à creuser pour qu’on cesse d’alimenter les troupes populistes par les failles de notre gouvernance.   

11:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)