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20/06/2024

Bonne fête, papa

Quand on connait le travail admirable des mères, il semble légitime qu’on leurs dédie une fête. A côté ; la fête des pères paraît l’accessoire obligé, non dénué de relents commerciaux ? N’empêche, quand mes enfants, chacun dans son style, a employé la formule toute enrobée d’affection, le papa était plutôt heureux.

Mais cette bouffée d’euphorie l’a plongé dans des abymes de réflexion. Quel père ai-je été ? Du moins, je n’étais pas le pater familias qui ramène la paie (peu somptueuse au début) et la messe est dite. Pas non plus le Père Fouetard répondant à l’horrible menace : « tu vas voir quand ton père rentrera ».

Comme on sait le métier de parent s’apprend sur le tas, permettant quelques ratés. Les enfants peuvent se souvenir que j’ai fumé la pipe dans la voiture. Que pour arrêter le tintamarre, j’ai menacé de les laisser dans le fossé.

Malgré ces bavures, j’ai  assuré en plus du panem, aussi les circenses. Jusqu’aux rochers de Fontainebleau un peu d’escalade qui se concluait par le bain dans la baignoire et la boullie en 3 biberons dégustés en cœur par les chers petits. Il y a eu aussi le vélo, un virus inoculé qui s’est développé  sous des formes diverses selon les patients. La semaine à La Cote d’Arbroz verra des skis  bricolés avec les moyens d’une famille modeste. Ce passage donnera aux enfants une idée d’où ils viennent avant là où ils sont arrivés maintenant.

Sans être absolument des émules de Georges Suffert, on a essayé de leur apprendre l’autonomie avec la fameuse formule : « Ne soyez pas moutons ». Au risque de coincer parfois les chers petits dans une situation vraiment inédite. Du moins pas « fils de », pas « fille de » c’est à eux-mêmes qu’ils doivent le chemin parcouru.

Maintenant tous adultes, n’ayant pas créé des situations de haine inextinguibles observées parfois, on est souvent dans la connivence. Ce n’est plus le père qui apprend comment réparer une chambre à air. C’est un enfant qui apprend à son père comment sortir d’un piège téléphonique ou plus souvent informatique. Et papy tâche d’être bon élève.

Je vois que mes enfants, chacun à  sa manière,  distribue ses recommandations, ses conseils, pour garder son père en pas trop mauvais état. Je file donc mon chemin nourri de ces témoignages d’affection auxquels je tâche de rendre, assorti de quelques bricoles à la mesure de mes moyens.

17:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)

09/06/2024

Stances reconaissantes au déambulateur

Admirable engin qui cette fois  me soutins

Lors d’un duel auto-vélo où pâlit mon destin

A l’hôpital, à la première once de vigueur

On va crapahuter en  déambulateur

Aux gens usés par l’âge aussi, ou la maladie

Pour eux tes montants  sont un arbre de vie

Carrefour, à 9 heures, tout fiérots, les retraités

Deux rayons plus tard, sur tes poignées vautrés

Tes clients, muscles moins en croute plus en mie

Ne transporteront plus les patates de mamie

Les fauteuils à grosses roues veulent se les rallier

Avec tes petites roues on monte des escaliers

A l’EHPAD, carrefour d’embouteillages

Du traffic-jam  tu débrouilles  les gens d’âge

Quand ce sera mon tour,  mon chat avec moi

Siégeant sur ta banquette se prendra pour le roi

Admirable engin qui cette fois  me soutins

Lors d’un duel auto-vélo où pâlit mon destin

A l’hôpital, à la première once de vigueur

On va crapahuter en  déambulateur

Aux gens usés par l’âge aussi, ou la maladie

Pour eux tes montants  sont un arbre de vie

Carrefour, à 9 heures, tout fiérots, les retraités

Deux rayons plus tard, sur tes poignées vautrés

Tes clients, muscles moins en croute plus en mie

Ne transporteront plus les patates de mamie

Les fauteuils à grosses roues veulent se les rallier

Avec tes petites roues on monte des escaliers

A l’EHPAD, carrefour d’embouteillages

Du traffic-jam  tu débrouilles  les gens d’âge

Quand ce sera mon tour,  mon chat avec moi

Siégeant sur ta banquette se prendra pour le roi

15:46 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)

03/06/2024

Ma "bataille du rail"

Encore dans les langes, j’ai été intronisé dans la confrérie cheminote dans la petite gare de Ruffey-les-Echirey. Qui m’a offert un bizutage de haute intensité. Pour mes 3 ans, installé avec mes parents qui ne se doutaient de rien dans un wagon dont la portière s’ouvrait dans les courbes convexes. Adossé à cette portière, quand elle s’est ouverte, j’ai fais la connaissance d’un rude balast. A part une cicatrice sur le crâne, je n’ai aucun souvenir de l’accident ni comment ma mère restée dans le train jusqu’à l’arrêt a retrouvé son mari et le blessé.

Sans rancune, j’ai aimé les trains qui ont baladé toute mon enfance. Particulièrement, celui qui nous emmenait en colo vers les montagnes du Jura. La locomotive à vapeur prenait son élan pour franchir le Col de la Savine ( il y a aussi des cols pour les trains). Elle offrait à nos yeux ébahis du paysage son lot d’escarbilles de charbon.

J’ai assisté à la naissance des TGV dont j’ai beaucoup usé dans ma vie professionnelle. Mais la SNCF  m’a offert une visite exceptionnelle d’un de ses musées ambulants. Pour aller de Grenoble à Clermont-Ferrand, au 3ième changement, on s’installait dans une micheline dont le chauffage était assuré par un poêle à charbon planté au milieu du wagon. Ce n’était pas à l’époque des Frères Lumière mais on était dans le dernier quart du, 20ième siècle quand roulaient des TGV justement.

Le train a fait parfois la nique à l’avion dans nos randonnées lointaines. Nos vélos mis au train à Grenoble nous attendaient au départ de la Bike-road du Danube en Autriche. Et le train a rapatrié nos vélos fagottés de sacs-poubelle et de ficelle, sur un ukase de Trenitalia, de Venise à Chambéry, quasiment chez nous Avec des cyclistes  capables de monter et descendre les souterrains  de gare, le vélo sous le bras.

La coopération rail-vélo a connu son acmé dans la semaine très soigneusement organisée par notre fils à Cassis. En plus des excellents moments d’une vi te de la grotte Cosquer, d’une marche dans les Calanques,  nous avons randonné sur le vélo-rail de la Sainte-Baume. Sur ce drôle de machin, le wagon est réduit à sa plus simple expression : un chassis en fer surmonté de 2 sièges en plastique et 2 selles. Pour la propulsion, 2 gaillards se hissent sur les selles et pédalent.  L’expédition se corsait ce jour-là de la pluie, offrant au vent 2 vestes très matelassées et colorées, une couverture et une serviette de bain et un parapluie déglingué. A  la gare de Pourcieux, , on en rigole encore.

Pendant des décennies, le train m’a transporté sur des dizaines de milliers de kilomètres avec ses banquettes en bois ou ses fermetures douteuses, mais toujours riche de  nouveautés. En attendant d’autres surprises, j’aurai une pensée pour G.Stevenson  inventeur du chemin de fer  qui ne se doutait pas qu’un jour son charbon serait remplacé par des humains enthousiastes de plus en plus nombreux.

 

 

09:25 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)