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23/05/2025

Couvaison

Je ne prétends pas vous apprendre ce qu’est l’instinct maternel qui pousse les mères à vouloir protéger leur enfant au-delà de la période de lactation et même de la maternelle. Il y aurait quelques dévoyées de style « Falcoche », peut-être seulement dans les romans de Bazin. La très grande majorité des mères protège amoureusement sa couvée avec parfois un plus grand souci en durée et en amplitude, ce que le langage populaire décrit en « mères-poules »

Deux de nos enfants ont voulu éprouver le niveau de souci de leur mère dans des aventures inédites. L’un est parti à 13000 kms et 8 heures de décalage horaire dans une petite ile mal accrochée à la grande ile japonaise, collectionneuse de tremblements de terre, voire de tsunamis. Il se disposait à parcourir, majoritairement à pied, un grand périple comptant 88 temples. Confiant dans l’atmosphère bouddhiste pour l’aider à supporter les dénivelées, la pluie et les lits en forme de planche. Conscient que ces ondes apaisantes n’emprunteraient pas le téléphone jusqu’à sa mère.

L’autre allait explorer un autre continent, l’Afrique, dans un projet étudié, documenté, qui les menait, à travers les douanes, la chaleur, le sable d’abord jusqu’à Dakar. Avec un camping-car.  Pas quelconque, mais notre enfant chéri reparti pour d’autres horizons,  prenant encore beaucoup de place dans nos têtes. Lui assureront-ils toute l’attention qu’on lui prodiguait ?

Ces enfants attentionnés ne manquaient pas d’approvisionner leur mère de textes fournis, de photos locales imprévues. Et je peux témoigner que celle-ci, chaque matin, chaque soir, suivait, pied à pied, pneu à pneu, la progression de sa nichée aventureuse. Non sans une lancinante question : aujourd’hui, ça passe, oui mais demain ? Et le lendemain, ça passait encore.

Aujourd’hui les pigeons voyageurs ont regagné leur nid (sauf le préposé au retour du camping-car) tout ébouriffés de ce qu’ils ont vécu. Les poumons de leur mère, assez contraints par l’appréhension, ont repris leur volume et elle peut respirer normalement. Le père qui lisait les textes attentivement et savourait les photos sur sa tablette, plus raisonneux que perplexe, se dit que voyager par procuration offre de belles émotions et qu’il ne boudera pas d’éventuels autres projets. Les « petits » ont montré leur inventivité et leur capacité d’adaptation. A peine à l’aube de leur retraite, il reste beaucoup de temps pour explorer d’autres possibilités de cette nouvelle vie.     

09:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)

17/05/2025

Vas-y Léon

Je m’étais dit que je n’écrirais rien sur le nouveau pape tant qu’il n’aurait pas montré quelque inclinaison vers la surprise espérée d’une révolution à la Jean XXIII. Mais pour surnager dans le flot médiatique je dois me jeter à l’eau.

Au prime abord, la petite surprise n’est pas pour demain. En effet,  les cardinaux ont élu un américain, donnant l’impression d’obéir  à Donald Trump. Du reste, autant son mot de condoléances était laconique pour le décès de François, autant les félicitations pour Léon XIV étaient amples. Et le clan des courtisans d’abonder dans la félicité.

Pour doucher l’enthousiasme des américains, très vite les commentateurs ont précisé que Robert Francis Prévost, certes né à Chicago, avait un père italo-français et une mère espagnole, donc plus européen qu’américain. Petit clin d’œil presque coquin, de zélés généalogistes lui auraient trouvé une parenté, certes lointaine avec Catherine Deneuve.

En réalité, qu’il ait encore une carte d’identité péruvienne ou non,  c’est dans ce pays qu’on a fêté son élection comme une victoire nationale. C’est là qu’il a démontré sur le terrain la pratique d’un catholicisme vraiment différent de celui affiché par J.D.Vance. C’est sans doute pour cela, malgré une église en petite forme, qu’on s’intéresse autant à la personnalité de ce pape.

Les commentateurs se sont empressés, semble-il, de passer un doctorat de droit canon et  nous expliquent ce qu’ignorent même les évêques. Par exemple qu’il a choisi ce prénom dans la lignée de Léon XIII et de « Rerum Novarum »  pour renforcer la doctrine sociale de l’église. D’après eux les cardinaux ont été rusés de choisir un pontife pas trop flamboyant mais très armé sur les rouages du Vatican et le fonctionnement du monde

 Le milliard et demi de catholiques espère beaucoup de ce pontife. L’élection est trop récente pour permettre une encyclique mais il ne se prive pas de parler. J’ai noté l’importance donnée à  la paix répétée dans sa 1ère homélie et reprise en désignant les terrains de combat. Bien sûr on aura droit à l’habituelle : « le pape combien de divisions ». Depuis des mois ceux qui ont des divisions dénoncent les horreurs sans grand succès. Du moins la          parole du pape porte dans le monde entier et on l’a vu, non sans influence.

Je m’étais dit que je n’écrirais rien sur le nouveau pape tant qu’il n’aurait pas montré quelque inclinaison vers la surprise espérée d’une révolution à la Jean XXIII. Mais pour surnager dans le flot médiatique je dois me jeter à l’eau.

Au prime abord, la petite surprise n’est pas pour demain. En effet,  les cardinaux ont élu un américain, donnant l’impression d’obéir  à Donald Trump. Du reste, autant son mot de condoléances était laconique pour le décès de François, autant les félicitations pour Léon XIV étaient amples. Et le clan des courtisans d’abonder dans la félicité.

Pour doucher l’enthousiasme des américains, très vite les commentateurs ont précisé que Robert Francis Prévost, certes né à Chicago, avait un père italo-français et une mère espagnole, donc plus européen qu’américain. Petit clin d’œil presque coquin, de zélés généalogistes lui auraient trouvé une parenté, certes lointaine avec Catherine Deneuve.

En réalité, qu’il ait encore une carte d’identité péruvienne ou non,  c’est dans ce pays qu’on a fêté son élection comme une victoire nationale. C’est là qu’il a démontré sur le terrain la pratique d’un catholicisme vraiment différent de celui affiché par J.D.Vance. C’est sans doute pour cela, malgré une église en petite forme, qu’on s’intéresse autant à la personnalité de ce pape.

Les commentateurs se sont empressés, semble-il, de passer un doctorat de droit canon et  nous expliquent ce qu’ignorent même les évêques. Par exemple qu’il a choisi ce prénom dans la lignée de Léon XIII et de « Rerum Novarum »  pour renforcer la doctrine sociale de l’église. D’après eux les cardinaux ont été rusés de choisir un pontife pas trop flamboyant mais très armé sur les rouages du Vatican et le fonctionnement du monde

 Le milliard et demi de catholiques espère beaucoup de ce pontife. L’élection est trop récente pour permettre une encyclique mais il ne se prive pas de parler. J’ai noté l’importance donnée à  la paix répétée dans sa 1ère homélie et reprise en désignant les terrains de combat. Bien sûr on aura droit à l’habituelle : « le pape combien de divisions ». Depuis des mois ceux qui ont des divisions dénoncent les horreurs sans grand succès. Du moins la          parole du pape porte dans le monde entier et on l’a vu, non sans influence.s-y Léon

10:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

10/05/2025

En vers, en prose, mais en français

J’avais  un préjugé favorable pour ce débat à la radio qui ne parlait ni de Trump ni du prochain pape. Et j’ai été comblé : il s’agissait des dictionnaires. Plus exactement, utilise-t-on encore les dictionnaires ?

Après une mise en bouche un peu obligée sur le Larousse ou le Robert et la défense vigoureuse d’une fan pour le Robert, on était dans le sujet. Par une escadrille de présumés fans de l’I.A. estimant l’usage du dictionnaire inutile puisque internet corrige les fautes. Rapidement contrés par la dame du Robert : « Quand « Office » souligne un mot, vous ajoutez un L, un N, au hasard et vous oubliez le mot » . « Si vous ne savez plus où est le H dans hibernation, vous prenez le dictionnaire, passez en revue les I, les H et vous écrivez hibernation dont vous n’oublierez plus l’orthographe ».

Le français est suffisamment compliqué, entendait-on, pour qu’on aille au plus facile, chez Google. Une langue pleine de mots et en plus il faut les conjuguer. L’anglais est tellement plus facile. Là, c’est moi qui réagis, pas si sûr. Il y a aussi plein de mots en anglais. Ils en ont même emprunté au français. Je me souviens de m’être procuré 2 tomes de « Gimmick » pour tout saisir de cette langue. Sinon comment disent les anglais pour « j’en ai plein le dos » ou « je me suis fait remonter les bretelles ».

On sait que l’autorité suprême du français est donnée par l’Académie. Je trouve remarquable que cette assemblée plutôt âgée ( Giscard l’a intégrée à 77 ans) accepte chaque année environ 200 mots nouveaux issus souvent de l’actualité parlée. Malgré sa voix zézayante le Président Giscard se faisait un devoir de pratiquer un français parfait, disons académique. Depuis, les Présidents préfèrent être énarque plutôt qu’académicien. S’il n’y avait que la langue qui en souffre…

Lors de nos longues fiançailles où sans téléphone nous écrivions beaucoup, ma dulcinée évoquait une langue de ma part assez précieuse, matinée XVIIème siècle selon un autre lecteur. C’est vrai qu’on peut entendre en langage moderne : « J’ai sacrément envie d’t’ baiser ». Certes cela va droit au but mais ces locuteurs ne savent pas ce qu’ils perdent. Une langue « qui mérite d’être goûtée » écrit un expert dans une jolie préface aux « Chroniques de ma  fenêtre ».

On ne me fera pas changer pour être plus dans le coup. Quand un ancien vendeur de maisons fait campagne dans un langage populacier et, parvenu ainsi au sommet du pouvoir  ose étaler publiquement sa jouissance de voir les puissants du monde obligés « de lui lécher  le c… », décidément je suis plus à l’aise avec Boileau ou Fontenelle.

Mon copain Athanase (qui a consacré quelques années de sa retraite pour obtenir une maitrise de lettres modernes) ponctuait régulièrement nos réunions pas un petit poème en vers. Ce que peut un vieux grec donne envie au vieux gaulois de le concurrencer. Je ne suis pas sûr que les destinataires s’évanouissent d’émotion à la lecture de mes œuvres mais au moins l’exercice réveille mes neurones. Sans faiblesse, il faut parfois chercher un long temps pour une rime, …parfois avec un dictionnaire !

15:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)