04/10/2025
La grande débâcle
On s’accorde généralement à me trouver un caractère pas toujours rayonnant d’optimisme. Il faut dire que la planète y met du sien pour mesurer mes contentements. Et comme un bonus c’est sur nous aussi que pleuvent des soucis.
A commencer par notre maison que depuis 45 ans nous choyons avec beaucoup d’amour.. et d’euros. Cela a débuté par une planche qui s’est détachée du toit pour choir sur l’allée. Tombée nuitamment elle n’a blessé personne pas même notre chat qui campe souvent là.
Comme dans toutes les maisons on se protège des incursions indésirables par un portail sauf que le notre ne ferme plus et que le réparateur se fait désirer. Ma très inventive épouse a paré au défaut avec un ruban dentelé qui peut faire penser à un air de French Cancan.
Avec un très beau sens de la contradiction, quand on geint de partout à propos des ravages de la canicule sur les maisons, notre mur s’est imprégné d’eau. Le technicien envoyé par l’assurance est monté au grenier, descendu à la fosse du trottoir, a couru partout. Après 2 heures et demie d’efforts remarquables il s’est contente d’une découpe du papier peint et a promis qu’un autre allait venir découper du mur pour poursuivre la recherche de fuite d’eau.
Je profite de ce que mes fidèles lecteurs qui ne parlent pas encore couramment le jurassien mais le comprennent pour dire que les patrons aussi sont « atigés ». Papy se réveille un matin complètement déséquilibré, physiquement seulement, à viser le meuble où s’accrocher pour effectuer le pas suivant. On a vite mis hors de cause la sortie vélo. Dûment chapitrés sur la protection de ma précieuse personne, mes compagnons de route s’en sont acquittés dans un luxe de précaution. « Maurice, on va passer sous un tunnel », « Maurice, tu n’as pas mis le petit plateau » plus la jeune retraitée qui a sauvegardé mon retour jusqu’au seuil de la maison.
Mon aidante de tous les jours aurait dû être aidée aussi. Pour une obligation d’échange, on a visité le monstrueux centre de chalandise récemment ouvert. Les allées infinies sous le soleil et sans sièges semblent sympathiques mais en les parcourant longuement c’est le genou, déjà fragile, qui a payé. Une enflure importante et la douleur insupportable. Décision : on n’y reviendra jamais mais ça ne répare pas les genoux.
Comme toujours quand les petits malheurs nous font geindre, on pense forcément à ceux qui de partout n’ont ni toit, ni jambes du tout. Pas de quoi vraiment retrouver le sourire.
15:37 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2025
Bannis de la tech
J’avais déjà exprimé ici-même que je n’aimais pas entendre LES retraités. En effet sur les millions de ceux-ci, une moitié est au-dessus, parfois bien au-dessus d’un revenu moyen de 1500€ et l’autre moitié peut être très en-dessous. Une autre barrière moins visible existe, celle des générations. Entre ceux qui viennent de franchir le cap, encore à l’aise avec toutes les subtilités de la modernité et les plus anciens submergés par l’envahissement électronique.
On peut s’attendre pour les plus âgés au recours plus fréquent à des médecins. Leur accès déjà difficile est barré par l’incontournable Doctolib, la nouvelle secrétaire médicale. Les chantres de l’électronique lui trouvent toutes les vertus. Je trouve ennuyeux quant à moi de tenter d’expliquer à un logiciel, qui n’a pas prévu d’entendre ça, les raisons d’une urgence ou les spécificités d’une consultation.
Encore plus souvent que d’aller chez le médecin, on a souvent besoin de payer. Sans sortir son porte-monnaie devenu ringard. Les mêmes chantres jettent aux orties –virtuellement-les sous et les chèques puisqu’on a la carte bleue. Je trouverais indécent, pour les 3€ de notre douzaine d’œufs, de prier la fermière de bien vouloir s’équiper d’un terminal carte bleue ou de celui qui reçoit le paiement par téléphone, la nouvelle manière in.
Ce téléphone de plus en plus banni des établissements scolaires bien qu’avec lui on sait tout ce qui est utile. Est-ce qu’on a besoin de savoir que Léonard de Vinci est mort à Amboise en 1519 comme voudrait le faire entendre le prof d’histoire. D’ailleurs on aura bientôt l’I.A. Il paraît qu’elle peut faire les devoirs
Contrairement aux élèves, en bon vieux classique, je ne suis pas vraiment enthousiaste de ce progrès vendu merveilleux. D’ailleurs, on dérive déjà : un pays a nommé ministre un robot fabriqué par l’I.A. Les humains de ce pays sont-ils à ce point déglingués ? A-t-on pensé à l’art. Quand Picasso peint Gernica il veut nous faire éprouver quelque chose. Bien sûr l’I.A. est capable de réaliser une belle peinture. Mais fabriquée sans cœur, sans émotion, que pourra-t-on ressentir d’une collection de 0 et de 1 même bien alignés.
On devine que je ne suis pas un fan de cette I.A. et que j’adhère plutôt mal à l’idée de remplacer l’intelligence naturelle par l’artificielle même formidablement tout ce qu’on veut. Pour ma part, en « ratroupant » les bons neurones éparpillés dans mon cerveau je réussis à écrire des posts. Il se trouve des entêtés du texte classique pour les lire. Peut-être y trouvent-ils, à défaut d’une prose académique, un peu des sentiments et de l’émotion que j’ai voulu y mettre.
10:25 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2)
20/09/2025
Chère Léocadie
Accaparé par une flopée d’évènements, je t’avais un peu laissée tomber et je te dois quelques nouvelles. A toi que la canicule épargne dans tes montagnes, pourtant chaudes cet été, réjouis-toi : ce fléau nous a laissé en vie. Avec un petit bonus. Nos voisins ont rentré à la maison la petite chose fragile qui craint la chaleur. Bien sûr, dès que la température a été « de saison » la petite chose est ressortie et nous gratifie d’aboiements quasi permanents.
Ce n’est pas à cause des agaceries de la bestiole, mais sur les conseils d’amis expérimentés que j’ai entamé mes 1ères séances de stretching. Tu te demandes sans doute ce que peut bien être cette nouvelle anglaiserie. On ne le trouve pas dans le dictionnaire et, à ce que je vois, il y a autant de pratiques que de salles de cours.
La notre prétend étirer les muscles dans des mouvements posés alliés à une respiration profonde. Effectués avec calme, lenteur, souplesse. Tout à fait ma tasse de thé. Dans la pratique, on prend une position, par exemple les genoux fléchis, on lève les bras au plafond pour les étirer et on tient cette posture longtemps. Je ne sais pas si cela utilise des muscles qui ne servent pas d’habitude mais en fin de séance ils font sentir durement qu’ils sont là.
Le coach, encore un mot anglais, mais il paraît qu’il n’y a pas d’équivalent français. Celui-ci s’appelle Damien, n’est pas anglais pour 2 sous, aurait même un léger accent bressan. Damien donc me voyant jeune, nouvel, apprenti rectifie souvent ma position et m’assure que j’ai le droit de ne pas viser l’impossible.
A part un autre homme, vieux aussi, le cours est constitué de femmes. Pas des minettes de la dernière pluie, ni des mamies fleurant les 80, des jeunes retraitées dans toute leur verdeur. Elles tiennent les positions avec facilité. Par exemple, elles plaquent les mains au sol sans plier les genoux avec un sourire d’aise comme si c’était leur position naturelle. Est-ce que j’ai jamais fait un truc pareil ? On dirait ces figurines en mousse qu’on peut tortiller dans tous les sens. Le coach, pardon, Damien me dit qu’elles sont plus jeunes, ça je l’avais remarqué, et qu’elles ont déjà quelques saisons au compteur, qu’au fur et à mesure des séances mes articulations vont se dérouiller. Pour l’instant je dérouille.
Damien dit aussi que la douceur dans les mouvements met de l’huile dans les articulations. A ressentir les courbatures du lendemain des séances, j’ai dû être particulièrement mesuré sur la douceur.
En fin d’une séance l’autre ancien, en se rechaussant, se gargarisait : « on n’est pas encore sur le chemin de l’EHPAD » Tu sais, ce genre d’établissement n’est pas le nouvel Enfer des non-Dieu, ni d’ailleurs un cocon douillet aux senteurs de rose, mais un lieu plein de vieux plus ou moins perclus, et de très mince attractivité. En attendant, les 2 vieux, heureux du travail accompli, rentrent à la maison sur leurs 2 jambes pas trop douloureuses.
Toi que tes montagnes gardent en bonne forme sans exercices spéciaux pense un peu à ceux qui habitent en bas obligés, pour éviter l’EHPAD, de faire du stretching.
09:30 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)


