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03/06/2024

Ma "bataille du rail"

Encore dans les langes, j’ai été intronisé dans la confrérie cheminote dans la petite gare de Ruffey-les-Echirey. Qui m’a offert un bizutage de haute intensité. Pour mes 3 ans, installé avec mes parents qui ne se doutaient de rien dans un wagon dont la portière s’ouvrait dans les courbes convexes. Adossé à cette portière, quand elle s’est ouverte, j’ai fais la connaissance d’un rude balast. A part une cicatrice sur le crâne, je n’ai aucun souvenir de l’accident ni comment ma mère restée dans le train jusqu’à l’arrêt a retrouvé son mari et le blessé.

Sans rancune, j’ai aimé les trains qui ont baladé toute mon enfance. Particulièrement, celui qui nous emmenait en colo vers les montagnes du Jura. La locomotive à vapeur prenait son élan pour franchir le Col de la Savine ( il y a aussi des cols pour les trains). Elle offrait à nos yeux ébahis du paysage son lot d’escarbilles de charbon.

J’ai assisté à la naissance des TGV dont j’ai beaucoup usé dans ma vie professionnelle. Mais la SNCF  m’a offert une visite exceptionnelle d’un de ses musées ambulants. Pour aller de Grenoble à Clermont-Ferrand, au 3ième changement, on s’installait dans une micheline dont le chauffage était assuré par un poêle à charbon planté au milieu du wagon. Ce n’était pas à l’époque des Frères Lumière mais on était dans le dernier quart du, 20ième siècle quand roulaient des TGV justement.

Le train a fait parfois la nique à l’avion dans nos randonnées lointaines. Nos vélos mis au train à Grenoble nous attendaient au départ de la Bike-road du Danube en Autriche. Et le train a rapatrié nos vélos fagottés de sacs-poubelle et de ficelle, sur un ukase de Trenitalia, de Venise à Chambéry, quasiment chez nous Avec des cyclistes  capables de monter et descendre les souterrains  de gare, le vélo sous le bras.

La coopération rail-vélo a connu son acmé dans la semaine très soigneusement organisée par notre fils à Cassis. En plus des excellents moments d’une vi te de la grotte Cosquer, d’une marche dans les Calanques,  nous avons randonné sur le vélo-rail de la Sainte-Baume. Sur ce drôle de machin, le wagon est réduit à sa plus simple expression : un chassis en fer surmonté de 2 sièges en plastique et 2 selles. Pour la propulsion, 2 gaillards se hissent sur les selles et pédalent.  L’expédition se corsait ce jour-là de la pluie, offrant au vent 2 vestes très matelassées et colorées, une couverture et une serviette de bain et un parapluie déglingué. A  la gare de Pourcieux, , on en rigole encore.

Pendant des décennies, le train m’a transporté sur des dizaines de milliers de kilomètres avec ses banquettes en bois ou ses fermetures douteuses, mais toujours riche de  nouveautés. En attendant d’autres surprises, j’aurai une pensée pour G.Stevenson  inventeur du chemin de fer  qui ne se doutait pas qu’un jour son charbon serait remplacé par des humains enthousiastes de plus en plus nombreux.

 

 

09:25 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)

29/05/2024

Retraité, on ne chome pas?

Avec ce lundi de Pentecôte devenu lointain nous venons de vivre  le jour étonnant où c’est nous qui remboursons la Sécu. On l’a un peu oubli depuis 2004, tellement que certaines entreprises l’ont chômé comme un simple 1er mai. D’autres, plus respectueuses, ont travaillé pour cette « journée de solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et handicapées ». D’autres enfin ont biaisé  et choisi un jour de RTT On ne va pas quand même pas gâcher ce long week-end pour ces vieux qui nous embêtent assez comme ça avec leurs pleurnicheries et leur sur-consamation médicale !

J’ai une idée assez simple ; demander aux retraités de payer un jour pour les jeunes générations. Evidemment je ne mets pas tous les retraités dans le même panier. Il y a des retraités vraiment  pauvres. Il suffit de jeter un œil sur certains charriots au supermarché pour s’en convaincre.

Mais une bonne partie d’entre  eux, grâce à une heureuse bonne fortune au temps de leur activité, bénéficient d’une certaine aisance. Après tout, sans avoir été les décideurs, ils ont participé à une certaine prospérité, à l’essor de la voiture, à la flambée des voyages, à l’importation tous azimuts, y compris des cerises à Noel.
Retraités ou actifs, on se rallie volontiers à une autre idée ; faire payer les riches. On a beaucoup parlé récemment du salaire du patron de Stellantis, comme symbole évident du gras poulet à plumer. Comme le rappelle assez rudement C.Tavares (dont Renauit n’avait pas voulu) sa société est basée aux Pays-bas, pays européens aux lois financières tout à fait propres, que pour changer cela, il suffit de voter. Au moment où la France (une partie de la France) s’apprête à faire un triomphe à J.Bardella, c’est assez mal choisi.

Et ce jeune qui se répand abondamment ne semble pas trop préoccupé du sort des jeunes de son âge qui vont affronter le grignotage du dérèglement climatique, le travail moins épanouissant, les débats mués en violences. Je sens bien que ma proposition a autant de chances d’être adoptée que l’idée de rogner le salaire de Tavares. Si les retraités ne peuvent améliorer le sort des jeunes, au moins que la génération suivante, celle de leurs parents, par l’écoute, la compréhension, l’exemplarité, les aide à affronter ces « 30 piteuses » et leur redonne envie d’utiliser leur bulletin de vote.

10:30 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

18/05/2024

Hey boy, on se reprend ?

A ton âge, tu as le droit de regarder les écrans et même, malgré quelques aléas de t’en servir. Tu fais cette revendication en écho à celle du moment : réduire, voire interdire, l’usage des écrans aux enfants selon l’âge. Certains exigent une loi sur le sujet plutôt de la responsabilité parentale. Les consultants, les bons, qui préconisent un nouveau mode d’emploi,  fournissent aussi les outils pour mesurer les progrès. Qu’en sera-t-il de cette nouvelle injonction ?

Du moins cette mise en garde pourra toucher quelques égarés et évitera à des enfants de commencer tôt une vie de  zombies fonçant tête baissée sur les trottoirs à la  poursuite de ce que leur raconte leur smartphone.

Tu as profité de ton écran, papy, pour nous raconter par le menu tes malheurs oculaires. Pour peu que l’on te prête une oreille bienveillante, toi le taiseux, tu nous en faisais des tonnes sur la macula et la rétine. On a eu droit aussi à tous ces zélés professionnels te proposant leurs divers outils pour t’aider.

Tu n’as pas rechigné à te faire aider. D’abord par ton aidante fidèle et attentive ( elle a préparé ta sieste tandis qu’elle conduira )  pour te conduire jusqu’en Alsace Et là, la position du pacha fatigué à qui on apporte les plats au restaurant, où on devançait tes besoins te convenait plutôt bien.

Tu t’es laissé « bagager » à Strasbourg. Il y avait de quoi oublier ton dernier passage dans cette ville. Installé dans l’hôtel luxueux choisi par ton client, la télé t’apprenait ce jour-là que le jeune Busch, sur la foi de vraies fake-news, venait de lacer la guerre en Irak. Aujourd’hui, c’est la splendeur de la cathédrale, de ses vitraux, de son horloge et la chaleur de nos amis italiens.

Au retour, gavé de tant de bons moments, tu as un peu honte de te laisser bercer comme un vrai malade.  Tous ces soins, ces instruments qu’on a dépensés pour toi, il faut t’en servir. Ta super lampe te permet de lire, même un livre. Tu peux reprendre le rite de la lecture du soir. Surtout, reprenant tes rythmes, tu vas rajeunir et laisser cette vie de pacha trop choyé

09:29 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (2)