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10/05/2025

En vers, en prose, mais en français

J’avais  un préjugé favorable pour ce débat à la radio qui ne parlait ni de Trump ni du prochain pape. Et j’ai été comblé : il s’agissait des dictionnaires. Plus exactement, utilise-t-on encore les dictionnaires ?

Après une mise en bouche un peu obligée sur le Larousse ou le Robert et la défense vigoureuse d’une fan pour le Robert, on était dans le sujet. Par une escadrille de présumés fans de l’I.A. estimant l’usage du dictionnaire inutile puisque internet corrige les fautes. Rapidement contrés par la dame du Robert : « Quand « Office » souligne un mot, vous ajoutez un L, un N, au hasard et vous oubliez le mot » . « Si vous ne savez plus où est le H dans hibernation, vous prenez le dictionnaire, passez en revue les I, les H et vous écrivez hibernation dont vous n’oublierez plus l’orthographe ».

Le français est suffisamment compliqué, entendait-on, pour qu’on aille au plus facile, chez Google. Une langue pleine de mots et en plus il faut les conjuguer. L’anglais est tellement plus facile. Là, c’est moi qui réagis, pas si sûr. Il y a aussi plein de mots en anglais. Ils en ont même emprunté au français. Je me souviens de m’être procuré 2 tomes de « Gimmick » pour tout saisir de cette langue. Sinon comment disent les anglais pour « j’en ai plein le dos » ou « je me suis fait remonter les bretelles ».

On sait que l’autorité suprême du français est donnée par l’Académie. Je trouve remarquable que cette assemblée plutôt âgée ( Giscard l’a intégrée à 77 ans) accepte chaque année environ 200 mots nouveaux issus souvent de l’actualité parlée. Malgré sa voix zézayante le Président Giscard se faisait un devoir de pratiquer un français parfait, disons académique. Depuis, les Présidents préfèrent être énarque plutôt qu’académicien. S’il n’y avait que la langue qui en souffre…

Lors de nos longues fiançailles où sans téléphone nous écrivions beaucoup, ma dulcinée évoquait une langue de ma part assez précieuse, matinée XVIIème siècle selon un autre lecteur. C’est vrai qu’on peut entendre en langage moderne : « J’ai sacrément envie d’t’ baiser ». Certes cela va droit au but mais ces locuteurs ne savent pas ce qu’ils perdent. Une langue « qui mérite d’être goûtée » écrit un expert dans une jolie préface aux « Chroniques de ma  fenêtre ».

On ne me fera pas changer pour être plus dans le coup. Quand un ancien vendeur de maisons fait campagne dans un langage populacier et, parvenu ainsi au sommet du pouvoir  ose étaler publiquement sa jouissance de voir les puissants du monde obligés « de lui lécher  le c… », décidément je suis plus à l’aise avec Boileau ou Fontenelle.

Mon copain Athanase (qui a consacré quelques années de sa retraite pour obtenir une maitrise de lettres modernes) ponctuait régulièrement nos réunions pas un petit poème en vers. Ce que peut un vieux grec donne envie au vieux gaulois de le concurrencer. Je ne suis pas sûr que les destinataires s’évanouissent d’émotion à la lecture de mes œuvres mais au moins l’exercice réveille mes neurones. Sans faiblesse, il faut parfois chercher un long temps pour une rime, …parfois avec un dictionnaire !

15:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

03/05/2025

Non habemus papam

Non, nous n’avons pas encore un nouveau pape et cela décidemment chagrine beaucoup les médias. Qui, le pauvre François à peine enterré, ont besoin d’un nouvel os à ronger : qui, ou plutôt de quel type sera le nouveau pape.

Tous ces commentaires bien dans le style journalistique. Le mot, le geste à saisir pour fabriquer un portrait inédit. On a entendu ainsi des comparaisons hors-sujet entre Jean-Paul 2 et François. Bien sûr le polonais faisait du bruit médiatique. Je ne lui ai quand même jamais pardonné de faire 2 voyages au Brésil et de n’avoir pas eu un mot pour ses prêtres et son évêque assassinés là-bas. Pour sûr ça n’aurait pas fait beaucoup de bruit.

D’ailleurs tout ce tohu-bohu médiatique étonne un peu. Dans un pays qui revendique haut et fort sa laïcité, avec une église aux messes désertées et aux scandales répétés, vouloir savoir qui succédera à François est curieux. C’est que l’Eglise n’est pas silencieuse. Dans ce monde de chaos, quand le pape dit qu’on doit accueillir les étrangers et respecter chacun, croyant ou pas, on ne peut pas contredire une telle doctrine.

Le pape est aussi un chef d’Etat. Pas tellement de ce minuscule état qu’est le Vatican. Mais surtout, il gouverne par ses évêques répandus dans le monde une religion de 2000 ans toujours vivante malgré de lourds soubresauts. Quand le pape dénonce une politique anti-migrants et  inhumaine le pompeux Trump n’a que sa pauvre réponse habituelle : le traiter de « gauchiste ».

Les divers bruissements dont nous abreuvent les médias sont justement à côté de la plaque. On suppute qui va l’emporter entre les tradis et les progressistes. J’ai passé 8 ans dans un  établissement religieux où j’ai appris assez bien le français et l’histoire, un peu moins bien la religion. Je sais quand même que les 133 cardinaux qui vont s’enfermer dans la Chapelle Sixtine sans aucun contact avec l’extérieur se fichant des bavardages des gazettes comme de leur 1ère soutane.

Pour oublier tout ce bruit, je rêve d’une petite surprise. Nos cardinaux électeurs  votent par exemple  pour un pape mi-figue mi-raisin, de transition comme on dit. Ce qui serait cocasse c’est que ce présumé mou leur fasse une transition inattendue à la Jean XXIII avec la révolution de « Vatican 2 ». Même l’anar Brassens s’était fendu d’une chanson pour la défunte « messe en latin ». C’est dire !

 

 

17:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

26/04/2025

Sus aux nantis

Il y a une catégorie  qui fait vite la « Une » des gazettes dès qu’on sent un peu de mou dans le budget : les retraités. Lesquels, avant même qu’on évoque comment on  va les traire, poussent bruyamment des cris d’orfraie préventifs.

Des cris couverts par les citoyens pour qui les heureux bénéficiaires des 30 glorieuses pourraient mettre un peu au pot. En effet, grâce à l’inflation, aussi un travail au-delà de  35 H par semaine, ces boomers se sont fait des salaires de nabab et recueillent aujourd’hui une retraite enviable.

 Puisque riches ils peuvent payer un abonnement à la salle de sport pour  effacer un 1er mou musculaire. Voire un passage au salon de beauté pour un ravalement de façade. Ce sont eux aussi qui meublent les 12 étages de ces monstres marins crachant allégrement leurs tonnes de CO² sur toutes les mers.

Foin des litotes de pucelle effarouchée, donc des ainés,  des seniors, des anciens. Retraité c’est vieux, plus ou moins bien sûr, mais vieux. Et comme vieux on forme le précieux bataillon de ceux qui vont encore voter, plutôt à droite certes. Sinon qui défendra le patrimoine si chèrement acquis.

Devant  les outrances de ce tableau, j’ai envie, en toute subjectivité, d’apporter quelques correctifs. Et d’abord de langage. Au lieu du global  LES retraités, je préfère DES retraités. Evidemment des retraités vivent beaucoup mieux que  chichement. Mais d’autres aimeraient bien vivre au moins chichement. Ce sont les maltraités du travail, les temps partiels, les carrières discontinues, souvent des femmes. Pour ces personnes, la solution : un boulot après la retraite. Qui n’est pas là « pour mettre du beurre dans les épinards » mais de pouvoir quelquefois acheter du beurre plutôt qu’un substitut.

 Les retraités forment aussi le gros troupeau du bénévolat. Bien sûr, ils ont du temps à donner aux associations parfois jusqu’à l’usure. Quand vient le moment de dételer, ils souhaiteraient un relais. Mais ces sœurs Anne ne voient rien venir. Sans trop de soucis pour les grosses structures qui d’ailleurs  emploient des actifs sous différents statuts. Mais souvent mortels pour  la petite association indispensable dans sa zone de bienfaisance.

Dans la pénurie budgétaire la ministre n’a que ces fameux 10 % à se mettre sous le stylo. Si les aides en temps ou en argent données aux enfants ou petits-enfants ne peuvent pas être considérées comme des frais ex-professionnels prenons cette pilule mais plutôt appliquée aux heureux retraités qui vivent mieux que chichement.

Sans syndicat, ni miette de ministère attribuée, ce groupe est souvent moqué.  Après une vie de labeur parfois ponctuée de déboires, ils gardent des habitudes qui datent. Ils s’essoufflent  dans la course-poursuite du progrès électronique. Mais j’aime bien ces maladroits en tous cas  mieux que ces jeunes adultes drogués du smartphone qui les retranche, physiquement et mentalement, du reste du monde. 

15:57 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)