25/10/2025
Presque rien à dire
Je crains de tomber dans le défaut que je moquais la semaine dernière : écrire en n’ayant rien à dire. Aucun élément saillant en effet n’a percuté mon esprit. Vous le direz « et Sarkozy » ? Justement il a eu suffisamment de commentateurs pour que je m’abstienne. Entre ceux qui applaudissaient pour soutenir le malheureux avant cette dure épreuve. Et ceux qui applaudissaient en pensant que la justice française n’était pas galvaudée comme en divers pays.
Vous me direz aussi : « et le Louvre » ? Même foule d’experts pour expliquer les failles de sécurité ou l’habileté des voleurs. En tous cas, cela nous donne pour plusieurs jours de quoi suivre l’enquête policière à la poursuite des 4 escalateurs de haut vol.
Il y aurait bien les retraites qui me concernent forcément. Pour regretter que les 1ères discussions du budget esquivent le sujet. Regretter surtout que cela tourne à la bataille entre les jeunes actifs et les fameux boomers décorés uniformément de nantis. Une querelle qui n’enrichit pas l’imposante masse des retraités appauvris.
Je pourrais glisser la séquence érotico-médicale. En effet un vilain bouton est né qui a élu domicile sur ma fesse gauche. Au cas où je l’oublierais il m’envoie de vives douleurs quand je m’assieds et même, res horribilis, sur une selle de vélo. Ma fidèle infirmière a repris du service sur un mal fuyant. La docteure consultée ensuite a jeté un regard furtif malgré une fesse avenante. Notre hôpital préféré ne fait que dans le cassé pas dans l’épiderme. La persévérance de mon infirmière nous a conduit chez la dermato qui a vu, nommé le fautif et donné le traitement, pas érotique du tout.
Cette fesse se rappelle à mon douloureux souvenir parce que je ne parle plus de mes yeux depuis que mon épouse a eu la bonne idée de m’offrir une liseuse. Celle-ci me propose en ce moment Le cas Malaussene. Dans ses chapitres, Pennac tresse une ode vibrante au Vercors. Il nous ferait croire qu’il y vit depuis toujours avec sa nombreuse famille littéraire.
Le Vercors, voilà l’évènement. Les 5 plus jeunes pousses de la fratrie y ont passé leur 1ère semaine de vacances. Sous un soleil plutôt défaillant. On admire ces adultes capables de gérer 5 gamins, levés tôt, aux goûts et aux humeurs pas toujours convergentes. Mais on peut leur décerner aussi un grand sac de ressources à utiliser selon l’atmosphère.
J’en étais là de mes réflexions en regardant évoluer notre chatte. Sa démarche ressemblait beaucoup à celle que Pennac prête au chien Julius, c’est-à-dire que le wagon de queue suit le wagon de tête avec beaucoup d’indépendance. Après nos efforts pédagogiques d’autrefois, c’est cet animal qui nous oblige à gérer son indépendance, pas seulement dans la démarche.
15:04 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (2)
18/10/2025
Ca tourne dans tous les sens, mais pas rond
Je trouve un air maussade, voire fataliste, à mes compatriotes, ce qui ne signifie pas un air guilleret chez nos voisins. Une impression d’avancer dans le brouillard. En langage cycliste on dirait qu’on pédale carré. Effectivement, assailli d’incertitudes politiques, sociales, ça ne tourne pas rond.
Léocadie a bien de la chance. L’incontournable fibre n’a pas réussi à la rattraper la dispensant pour le moment de la télé. Elle échappe à ces bavards obligés de « meubler ». Sur un reportage qui pourrait être intéressant, de des paysages ou de fêtes, il faut qu’ils nous disent expliquent en quoi c’est beau. Les demeurés que nous sommes n’auraient pas été capables de jouir d’un paysage sans eux.
On pourrait se reposer avec la radio qui diffuse de belles musiques variées. Sauf qu’on retrouve parfois le bavard sous la forme de l’expert-référent qui connait sur le concerto. Les oreilles qui ne peuvent pas faire le tri restituent un mélange ni bon pour la mélodie ni bon pour la parole.
On trouve en France des milliers d’associations qui bouchent souvent des trous du service public ou simplement des gens qui veulent réaliser ensemble des activités de cartes, de cuisine, de randonnée. On y trouve parfois un tyranneau de village, grisé d’un petit pouvoir, sous l’excuse du bénévolat, qui gêne ses adhérents par ses foucades. Qu’en sera-t-il d’un pouvoir national ? Ce peut être par exemple ce petit vendéen qui m’évoque irrésistiblement le teigneux des cours de récréation, ignoré des cadors, qui se venge en donnant des coups de pied aux plus faibles de la cour.
Je ne pourrais pas expliquer à Léocadie les ultimes moyens de protection des stressés de l’intrusion indésirable. Au-delà du digicode filtrant, ils installent des caméras dans tous les coins de leur domicile. Avec une montre connectée ou ce qu’on appelle encore un téléphone malgré toutes ses autres fonctions, ils inspectent ce qui se passe chez eux parfois de très loin. Entre nous s’ils découvrent un voleur quand ils sont à des kms, ils font quoi ?
Les gens se font du mal à eux-mêmes, vivent en grognons. On s’efface sur un trottoir on tient une porte, on entend peu de mercis. Chacun vit avec son téléphone et fait voir que ce qui se passe dans le monde l’indiffère. Etre accosté peut provoquer un haut le cœur. Les groupes qui se croisent au marché, se tapent dans le dos et échangent bruyamment avec des mots qu’ignore le Larousse sont relégués à des images de Doisneau.
Gagné moi aussi par la mélancolie, je me dis parfois que je n’ai plus guère de temps à devoir supporter ces montagnes d’inconvénients. Mais quand je vois ce panorama gagné à pied, quand j’apprécie la mélodie de ce concerto sans savoir qu’il est en la b mineur, surtout quand je rencontre des sourires de gens connus ou inconnus et même de ces gamins en route vers la salle de sport qui me saluent spontanément : « Bonjour Monsieur », alors je me dis que ça vaut la peine d’en profiter encore quelques années.
17:05 Publié dans Shopping | Lien permanent | Commentaires (1)
11/10/2025
Où est passé le sens commun ?
Nous vivons dans un monde très déglingué. Je l’ai déjà dit ici mais la pluie d’infos qui crépite sans arrêt comme un orage de grêle sur une vigne m’oblige à y revenir. Il n’y a plus de sens commun, chacun refusant l’autre, ses arguments pris comme des attaques et couvant sa vérité dans son couloir bien calfeutré. Bien brassé par des nuisibles amplifiés par les fameux réseaux.
Parmi ceux-ci, non pas exactement les journalistes mais la façon dont ils pratiquent souvent leur métier. Dans les procès de plusieurs semaines signifiant la gravité et la complexité des faits, sur des infos glanées ici et là, ils refont l’enquête, l’instruction des gendarmes ou des juges et annoncent déjà un verdict.
Ils tendent leur micro à celui qui passe par là et, tout flatté d’une telle aubaine, celui-ci avance aussi ses hypothèses. « Il a le crâne rasé », « il a les yeux agressifs ». On fait de la morphopsychologie. La psychologie n’est déjà pas si simple pour établir une vérité- souvenons-nous des rapports contradictoires de psychiatres au tribunal – Alors, la morphopsychologie … !!!
La présomption d’innocence n’est plus qu’une clause de style. Chacun barbote dans l’intimité du plaignant et de la défense sans le moindre respect. Une femme qui vient de perdre son fils se voit tendre un micro pour dire…mais quoi ? Dans sa tête il n’y a que la douleur.
Depuis qu’à Washington un nouveau pédiatre a entrepris de sauver de l’autisme les bébés à naître, ceux qu’on appelle les influenceurs s’en donnent à cœur joie dans un grand foutoir médical. Chacun a sa molécule contre la tension, le diabète et tous les maux connus ou inventés pour la circonstance. Le club des anti-vaccins pourrait se souvenir qu’il a fallu 300 000 morts du Covid pour que l’expert-santé consente à utiliser le vaccin qui sauvait des millions de gens sur la planète.
Dans ce monde où l’apparence est reine la santé par la nourriture se porte bien. Paradoxalement, à côté de ceux qui promeuvent la lecture attentive des notices, des « experts », foin de notices, proposent des recettes pour maigrir, éventuellement grossir, et parfois pire. N’importe qui, à qui on proposerait une plante pas forcément exotique, qui peut guérir le cancer devrait fuir « des deux fuseaux ». mais il y a encore des gogos.
Sommes-nous condamnés à patauger dans un marécage de racontars toxiques où dénicher la vérité relève d’un art difficile. Un brin d’optimisme nous vient, pour cette fois, des Etats-Unis. Pour ne pas déplaire au prince, la chaine avait retiré de l’antenne l’humoriste très prisé. Devant l’énorme bronca d’américains de toutes obédiences elle l’a rétabli. Dans notre République où la Présidence penche souvent vers les privilèges royaux, on devrait rétablir la fonction de « Fou du Roi ». Outre la possible réflexion du prince, c’est surtout l’occasion pour le peuple d’apprendre en riant qu’on ne doit pas gober n’importe quoi. Peut-être, je rêve un peu.
11:19 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)


