23/12/2021
IL est né le divin marché
Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas avoir remarqué depuis des semaines que nous entrions dans la semaine de Noel. Aveuglé de guirlandes dans les rues et aux vitrines des magasins, assourdi de promos affriolantes, on ne peut pas manquer la fête de Noël. Plus fête d’ailleurs que Noël, nativité de Jésus.
Ce qui justifie la proposition d’un laïcard sournois souhaitant remplacer Noel qui exhale un parfum un peu trop calotin pour le nommer « Fête de fin d’année ». Il n’a pas proposé de débaptiser Pâques ou Pentecôtes. Les salariés qui ont déjà coché les ponts de 2023,2024, voire plus, seraient capables de lui faire une conduite de Grenoble.
Noël, c’est donc la fête. Et son cortège de cadeaux, le problème épineux qui revient une fois l’an. Les mères, les oncles, les cousins sont dans l’angoisse : « qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur offrir cette année » ? Le plus crispant, après s’être donné tant de mal, c’est d’apprendre que 30 % des dits cadeaux sont en revente sur le Bon Coin !
Une lueur d’espoir cette année : on nous dit que le Brexit, le Covid, le pétrole provoquent une pénurie de cadeaux. Entre nous, apprendre qu’un moufflet même pas prépubère sera privé de sa console à 290 euros ne me fait pas pleurer et devrait réjouir les parents de sauver 3 heures d’écran à consacrer à réviser la table de 4.
Autre drame : pénurie aussi de Père Noel. Covidés ou pas, les Pères Noel de l’an passé ne reviennent pas. Je les comprends. Engoncés dans un déguisement plus ou moins confortable, avec une barbe en coton qui les fait tousser, obligés de prendre sur les genoux des moutards morveux, d’obéir à la mère qui intime de sourire. Mes emplois professionnels ont été souvent durs, (si, j’ai des témoins) mais jamais je n’aurais pu supporter un boulot pareil !
Pour oublier ces diableries, je préfère me souvenir des Noëls du temps passé. De la messe de minuit où l’on entendait de bien beaux chants. Notamment le célébrissime « Minuit chrétiens », entonné par le ténor patenté de la paroisse, (son heure de gloire annuelle). Et tous les enfants, réveillés de bonne heure pour aller détricoter l’emballage des cadeaux. Une vraie magie de Noel !
14:57 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2021
Fin prêt de A à Z
Dissipons tout de suite un malentendu : ce post ne traitera pas de la présidentielle et ne parlera pas du monsieur dont le nom emprunte la dernière lettre de l’alphabet. Les medias lui font suffisamment la cour pour que je n’ajoute rien pour grossir sa bulle. Je veux seulement dire, dans la conception habituelle de l’expression, que je suis fin prêt, de A à Z, pour la saison de ski de fond qui s’annonce.
A comme Athlétic club, le lieu où chaque semaine des retraités comme moi tâchent de dérouiller leurs muscles engourdis. Une bande assez appliquée, heureuse d’avoir pu retrouver cette salle après les fluctuations provoquées par le virus. L’énergie déployée, entre 2 conversations masquées, dit assez qu’on veut rattraper le temps perdu !
E comme équipement. Aussi amateurs qu’on veuille l’être, une tenue adaptée à la neige s’impose. Même en se rappelant ce suisse, aperçu sur les pentes de Zinal, en costume, cravate et chapeau, illustrant tout à fait la manière authentique et utilitaire de se déplacer sur la neige. Skieur frontalier mais classique, je retrouve mes équipements éparpillés, heureux de tomber sur la veste tous-temps délaissée depuis des mois dans son tiroir.
La neige se prépare aussi avec une petite couche d’attente qui augure des suivantes. Fauché en pleine saison l’an passé par le Covid, je vais m’en payer des kilomètres. Pas des supplémentaires pour compenser, mais tous ceux que mes jambes voudront bien m’offrir.
A fouler avec une certaine dévotion, car nous sommes peut-être parmi les derniers à retrouver des flocons chaque hiver. Dans ce monde de fous, sans supporters puisque pleinement amateurs, foulons la piste sereinement sans risquer de prendre une bouteille derrière la tête !
Z comme zéphir. Tel m’apparaitra, après la belle saison de ski, ce vent qui, à vélo, ne manque jamais de souffler de face. Et qui me permettra de dire, au printemps, à mes copains cyclos, qui ont oublié les fables de La Fontaine et leur forme d’avant l’hiver : « tout me semble Zéphir, tout vous est Aquilon » !
15:53 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
09/12/2021
Une brève de comptoir fromager
Une nouvelle, pas brève du tout puisque diffusée à tous les échos, nous apprend que nous consommons 30000 tonnes par an de raclette. Une info qui ne manque pas de me réjouir. Car la raclette, pas spécifiquement jurassienne, est quand même un peu cousine de la fondue au Comté.
Surtout, je dois avouer que je ne boude pas le rituel de ce mets toujours apprécié, avec toute une tablée lors des soirées d’hiver. Et, entre des discussions sur l’avenir du monde, des plaisanteries sur celui qui fait brûler sa portion, celui qui a oublié de mettre sa raclette dans la coupelle. En prime, le débat infini : avec la croute ou sans la croute.
Et voila que ce plat qui régalait tout le monde sans rien demander à personne est pollué par une appli qui veut le régenter. L’auteur, ingénieur en informatique, estime qu’on « avait BESOIN de mettre de l’intelligence artificielle dans la consommation de ce produit » ! Un peu bizarre ce besoin de coller de l’I.A. comme si la naturelle ne marchait plus. Jusqu’à maintenant, mon appétit me disait assez bien quand c’était le moment de passer au dessert.
Depuis que des esprits forts ont estimé que notre pauvre intelligence défaillante devait être renforcée par des algorithmes, on met de l’I.A. partout. Parfois, soyons objectifs, utilement. Cette appli par exemple qui permet d’obtenir des rendez-vous pour la très fuyante 3ème dose. Au moins, ce n’est pas une personne qu’on engueule quand l’appli nous reporte de jour pour la 4ème fois.
Devenues utiles depuis qu’on ne sait plus faire un pas sans elles, les applis prolifèrent. Après celle qui nous renseigne sur qui est dans ma maison même éloignés à 100 kilomètres, on a maintenant le capteur de CO2 . Depuis des siècles que l’homme respire, il sait qu’il ingère de l’oxygène et rejette du CO2. Quand il a remplacé sa grotte par une maison, il a eu l’idée, tout seul, d’ouvrir la fenêtre et d’aérer.
A ce train-là, on ne pourra bientôt plus vivre, marcher, pédaler, discuter, sans ces soutiens artificiels. Et cela me fatigue. Aussi je vous le dis tout net, en bon vieux français façon-Gutenberg, je vais aller me faire rissoler quelques coupelles de raclette, agrémentées d’une conversation, au naturel, avec mon épouse.
10:17 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)