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15/10/2021

Sorties d'automne

En octobre, les sorties-vélo de mon club brillent de leurs derniers feux. En effet, quand la température atteint 10° ou moins, ces « personnes fragiles », même emmitouflées comme des inuits, rescapées du covid, à grand coups de vaccins et autres précautions dûment respectées, ne peuvent risquer une « fluxion de poitrine », (ainsi qu’on nommait dans leur enfance une pneumonie).

Pour courtes et aplanies qu’elles soient, les sorties prévoient de fréquentes pauses. Car à cette saison, comme en été d’ailleurs, les retraités viennent autant causer que pédaler. Pas de politique, ni de religion, selon une règle non-écrite et parfois écrite des associations. Celle de ma salle de sport en revanche a un peu oublié la règle quand le virus a fait fleurir les discussions.

De quoi parlent-ils alors ces retraités cyclistes ? De leurs maux divers évidemment. Entre la prothèse de hanche de l’un, la cataracte de l’autre, à quoi s’ajoutent des poses de pacemaker ou des plaques au tibia, un étudiant en médecine, participant à une pause, réviserait ses cours d’anatomie.

Ces retraités, généralement pas « bac+5 », ni même bacheliers, m’étonnent par leurs connaissances. En tant que dauphinois, ils n’ignorent pas que leur province fut un des berceaux de la révolution. Comme tout le monde, (ou presque), ils savent que la famille Périer a accueilli les 3 ordres dans leur château de Vizille. Il y en a toujours un pour prolonger la généalogie jusqu’à Casimir Périer choisissant de délaisser ses jardins au profit de la politique.

En géographie, ils ne sont pas mal non plus. Dans le massif de Belledonne, ils montrent des plantes symptomatiques d’un sol granitique. En Vercors, après le cours sur le calcaire, en désignant une ammonite ils peuvent montrer que la mer recouvrait ce sol il y a quelques millions d’années.

Un bon nombre d’entre eux verseront bientôt vers le ski de fond. Les pauses seront plus fréquentes et moins bavardes, quand le souffle sera court, avec sans doute d’autres histoires à raconter. Enfouies sous la neige en effet, les ammonites ne seront plus prétexte à des retours en géologie !

09:16 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

08/10/2021

Encore besoin de soins

Après la semaine dernière qui pouvait être qualifiée de « sportive », celle-ci était clairement « médicale ». Dès lundi, on commençait par les yeux, avec ce verdict : pas de changement. Ce qui repousse une possible cécité à plus tard, aussi l’angoisse qui plane. Visitant récemment une dame aveugle, on l’entendait dire qu’elle se satisfaisait des souvenirs de ce qu’elle avait vu. Je me vois assez mal dans une telle sérénité !

C’est aussi le détour annuel à l’hôpital pour cette maladie qui avance à très petits pas et qui a le bon goût de me laisser libre de mes activités sans restrictions aujourd’hui.

Pour les oreilles, on attend le retour de l’appareil révisé qui doit me laisser hors du camp des sourds. Les malheureux qu’on dit renfermés sur eux-mêmes, leurs soucis et d’éventuels grimoires. Une bonne nouvelle : continuer à participer à la communauté des vivants.

Quoique ! Je ne suis pas sûr de devoir m’en réjouir au vu de ce que nous offre l’actualité. Marseille est sous les eaux et la boue, après le Gard qui a suivi la Moselle, évènements très imputables au dérèglement climatique. Une très grande majorité de citoyens sont d’accord pour qu’on fasse quelque chose. Et sentent qu’il ne suffit pas de réduire la viande et rouler à vélo : il faut des corrections politiques que pourrait nous offrir la prochaine élection.

Malheureusement, c’est quasi la même grande majorité qui ne veut pas rejouer le match et revoir les 2 finalistes de 2017, en espérant des challengers. On n’en voit guère surgir des anciens partis de droite ou  de gauche fracturés. Et le champion de la  primaire des Verts, que les tragiques évènements récents devrait booster, est contesté dans son camp. Probable conséquence : une abstention massive. Comme si ce peuple fatigué n’avait plus le courage de sa survie.

S’en tenir à ces tristes projections ? Il n’y a qu’à dire que ces pensées sont les réflexions d’un vieux grognon sans grande portée et espérer que ce peuple glorieux, qui en a vu d’autres, nous surprendra, par sa vigueur et sa détermination en mars 2022 !

 

16:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

02/10/2021

"L'archipel français" (J.Fourquet)

La semaine qui vient de s’écouler aérait l’esprit positivement puisque sportive. C’était en effet les réunions de projection sur la saison prochaine du ski de fond et du vélo. Evidemment, tant qu’on n’a pas la neige d’un côté, et que de l’autre, l’automne freine le vélo, se projeter en pensée sur ces activités fait toujours plaisir en attendant.

C’est aussi le réconfort de se sentir en harmonie avec des copains réunis sur des mêmes habitudes de discipline, de courtoisie, d‘entraide, largement traitées par-dessous la jambe aujourd’hui. Quand notre environnement nous fait savoir plus ou moins subtilement qu’on n’est pas « in » (dans notre langage, pas dans le coup), c’est réconfortant, au milieu des criailleries en cours, de retrouver quelques échos qui nous vont bien.

On ne se fait pas « voler dans les plumes » parce qu’on trouve inélégant un jean doté de plus de trous que de tissu. Qu’on préconise vivement le casque à vélo et que des trottinettes nous frôlent à 30 à l’heure sur les trottoirs sans casque. Pour nous, cyclistes, ne pas passer pour des demeurés, arrêtés au feu, quand une envolée de deux-roues franchit le rouge sans un regard.  

Sans pour autant adhérer à une guerre des générations, je m’inquiète un peu, dans ces prémices de campagne présidentielle, de l’atmosphère en camps retranchés des ilots repérés par J.Fourquet dans « L’archipel français ». Depuis que la candidate à la primaire des Verts s’est fait une place en affichant sa radicalité, tout le monde en rajoute une couche. Et d’envoyer des scuds depuis sa tranchée sur la tranchée d’en-face.

Un espoir dans cette confrontation qui vire au combat : 100 personnalités aussi  différentes que Berger, Canfin, Piolle, Roux de Bézieux, Thuram, s’engagent à débattre sans s’écharper sur une centaine de propositions. N’avons-nous pas un nombre considérable de préoccupations  pour notre pays et ses habitants que nous partageons tous ?