06/04/2023
Les maths ont parfois de mauvaises fréqquentations
Je professe une déférence respectueuse vis-à-vis des maths et de ceux et celles qui les enseignent. D’autant qu’elles m’ont permis un petit exploit en classe de 1ère : obtenir, moi le littéraire, le Prix de Maths à la barbe d’un vrai matheux (qui ne savait pas qu’il deviendrait mon beau-frère). L’offense est maintenant effacée. Mais la déférence s’est émoussée quand les maths se sont acoquinées avec l’électronique pour produire ces algorithmes qui envahissent peu à peu de larges pans de notre vie.
Pas toujours à mauvais escient. J’ai pratiqué longtemps le rituel de la vaisselle : faire chauffer l’eau, verser le produit dégraissant, enlever avec les doigts les saletés au fond des casseroles, rincer à l’eau claire et sécher ad libitum. Même s’il m’adresse des messages pas toujours compréhensibles, je pardonne à mon lave-vaisselle de faire tout ça sans que je mette les mains, ni même que je sois présent.
Dans ma voiture, un logiciel me dit ma vitesse, ma consommation d’essence et les kms possibles à cette vitesse. Par contre, si j’ai une vitre qui ne veut pas remonter, j’aurai le mécano rigolard, la console à la main : « faut changer la carte électronique ». Quand il annonce le prix, très au-delà de celui d’une paire de pneus, je m’enfuis, toutes vitres ouvertes.
Les algorithmes ont frappé un grand coup quand on a appris qu’un ordinateur avait battu aux échecs un champion du monde. Bien sûr, ces machines peuvent mémoriser des milliers de coups gagnants, extraire quelques hypothèses en millièmes de secondes. Evidemment, la triche s’en est emparée permettant à des 2èmes couteaux de vaincre des champions. Avec un arsenal technologique adéquat, mini-caméras dans une branche de lunette, micros minuscules dans quelque orifice du corps. Maintenant pour les épreuves importantes, les concurrents doivent passer par un portique-aéroport censé détecter des objets illicites.
Dans un domaine qui n’a rien à voir, la formule1, on use aussi de logiciels. Sans contorsions particulières puisque dans le casque. Dans un brouillamini de bolides à plus de 200 à l’heure, ils indiquent la bonne trajectoire. Le pilote tient quand même le volant. Il a conduit finement, sans anicroches et s’il a perdu, il est frustré que le logiciel du concurrent soit meilleur que le sien.
Depuis les oreillettes, le peloton cycliste professionnel entend s’il faut rester à l’abri, attaquer dans la prochaine côte, accélérer maintenant, et se conforme aux ordres reçus. Finis les coups fumants imprévus qu’on admirait. Après celui des muscles, le dopage passe au cerveau.
Tout cela m’interroge. Devenons-nous les petits fantassins d’un grand combat entre machines de plus en plus sophistiquées ? Matheux, réagissez, cessez de fournir votre logique, vos raisonnements carrés à la fabrique de ces logiciels funestes et concentrez-vous sur votre savoir. Un crack des maths, portant haut la lavallière a dilapidé son capital en entrant en politique. Que ceux qui veulent briller concourent à votre Prix Nobel : la Médaille Fields !
16:46 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bon, je vais prévenir qui de droit ! Cela dit, les cyclistes ne sont pas (encore) pilotés par des algorithmes même s'ils vont de plus en plus à la vitesse des F1 ! Tu aurais pu ajouter qu'une première proposition de loi a été écrite par ChatGPT !
Écrit par : Marc | 06/04/2023
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