13/01/2022
Petit glossaire d'incivilités
On sait que les vœux du nouvel an et les bonnes résolutions ne sont pas toujours suivies d’effet à 100%. Mais l’insaisissable Covid a, semble-t-il, réduit encore plus le taux de réalisation cette année. Pour preuve, mes 1ères sorties du début janvier m’ont fourni en quelques heures un large catalogue d’incivilités.
Cela commence à la bibliothèque. Quand on s’y rend, heureux d’y être autorisé, on pénètre en silence, avec respect, comme dans un temple sacré. Sauf pour ce monsieur qui tempête parce qu’on lui réclame son passe et qui débite en hurlant sa liberté, sa bonne santé et autres fadaises.
A côté de la bibli, se trouve la poste souvent visitée en même temps. A ma place, en file indienne avec quelques clients, je suis surpris par cet homme qui dépasse tout le monde pour se planter au guichet. Chacun pense que cette précipitation est justifiée par un simple renseignement. Que nenni ! Le monsieur indélicat s’est installé et traite son affaire, comme le seigneur piétinait les cultures des manants, fort de son importance.
Le trottoir qui mène à ces lieux ne va pas faire baisser mon animosité vis-à-vis des chiens et de leurs maitres. L’animal a déposé son étron gluant au milieu du trottoir. Mais pour signer le sommet de son « j’m’en foutisme » il a fait ça à 2 pas à peine de la canisette qui lui tendait son sable ad-hoc.
Un problème de circulation mal résolu. Quand une voiture bénéficiant du vert, mais tournant à gauche, doit attendre que le piéton, aussi à son vert, traverse le passage. Ce matin, ce chauffeur, sans doute partisan sournois de l’extinction rapide des vieux et jaloux que certains en aient réchappé, m’a obligé à un vif saut arrière sur le trottoir pour éviter d’être écharpé.
Celui-ci, à la déchetterie, n’est pas en auto mais en camion. Pour s’épargner les manœuvres obligées, il s’est mis en travers des couloirs balisés en bloquant les autres clients. Lesquels auraient assez de patience pour un dépôt rapide. Ce qui n’est pas le but de l’impudent qui a entamé une conversation tranquille avec l’employé. Il n’est pas sûr que les regards désapprobateurs des autres clients apprennent au mal-élevé un minimum de vie en société !
Ces exemples sont le fruit d’une collecte de 2 petites journées. Si la collecte avait porté sur une semaine ou un mois, on en aurait eu des pages, tellement notre monde compte de malfaisants. Mon épouse, malgré le chauffeur qu’elle invitait à se garer mieux et qui avait répondu par des injures, s’obstine à prêcher le bien-vivre. Je ne m’y aventurerai pas. Non à cause des injures, j’en ai eu mon paquet, mais à cause d’une phrase, sans doute de Cavanna : « Ne discute pas avec des cons, ça peut être contagieux » !
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07/01/2022
Pas que des voeux pieux
Tous les présidents de quelque chose, de parti, de club, même de la République nous ont inondés de leurs vœux. Je peux donc m’autoriser à adresser les miens, d’autant que je risque de compléter ce que toutes ces personnes ont pu oublier.
Je vais commencer justement par ceux qui n’ont pas le temps de s’attarder aux vœux. Comme l’infirmière pendue au téléphone vers les hôpitaux de la région à essayer de trouver un lit pour le nouveau patient en attente. Comme aussi le livreur qui essaie d’obtenir une dernière course pour se faire un salaire du jour présentable. Je leur souhaite pour 2022 un peu de temps pour souffler.
A propos d’hôpital, je souhaite que les non-vaccinés qui entrent en réanimation en réchappent pour courir ensuite au vaccin et nous approcher de la fameuse immunité collective. Car on n’en a pas fini de ce virus aux multiples variants qui nous fait réviser l’alphabet grec de l’alpha à l’oméga.
Je souhaite que les candidats à 1% n’arrivent pas à obtenir leurs 500 signatures et dégagent le terrain de la présidentielle déjà trop rempli. Cela leur éviterait de draguer les bas-fonds de la populace en quête de quelques malheureuses voix, en émettant des stupidités du type : « le vaccin ne sert à rien ».
Je souhaite que les skieurs de fond d’un certain âge et les cyclistes d’un âge certain continuent de s’aérer le cerveau, ne serait-ce que pour montrer que leurs pensées et leurs comportements, certes du siècle passé, peuvent avoir encore cours dans celui-ci.
Je fais aussi le vœu qu’on voie naître en 2022 des clones de Fottorino, de ces auteurs, brillants, engagés, bouillants d’idées, qui enrichissent l’espace de la culture et même celui de la philosophie.
A la suite de cette énumération, il doit être inutile de nous souhaiter quoi que ce soit. Si une partie seulement de cette liste advenait, nous aurions assez de force pour franchir toutes les péripéties de la nouvelle année.
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30/12/2021
"C'est la fête" (Michel Fugain)
Cela me plaisait assez d’être intronisé dans un statut de vieux sage. La réalité accomplissant son chemin sévère, l’attribut de sage s’est effacé peu à peu, ne reste que le vieux. Il est assez habituel à cette catégorie de regretter le passé dans un routinier « c’était mieux avant ». Ce n’était pas tellement mieux avant, je le sais, j’en viens. Cela ne m’empêche pas de m’étonner des bizarreries du temps présent. Et particulièrement, en cette fin d’année, de cette déferlante d’excès en tous genres.
D’abord, celle des cadeaux à tous les étages. Au pied du sapin (indispensable lui aussi, le malheureux), un vrai salon de high-tech. Je conviens qu’un cadeau peut faire plaisir. Mais pourquoi ne pas disperser tout au long de l’année diverses attentions plutôt que ce tir groupé lourd et cher ?
Mais la fête atteint son apogée avec la bouffe. Dans ce domaine, la fête ne peut être qu’orgiaque. Tous les produits rares et inaccessibles d’habitude sont réunis sur les tables de Noël et du jour de l’an. A faire « passer », comme on dit, avec des décilitres d’alcool de toutes provenances. J’ai le souvenir, sans l’avoir imité, pâle admirateur, d’un ami préparant une soupe pour la distribuer aux nécessiteux de sa ville, vrai Père Noël !
C’est l’occasion à ces moments, pour les chaines d’info, de nous faire saliver (vomir ?) en nous faisant visiter les chambres froides et les caves des professionnels qui vont nous « régaler ». Pendant ce temps, sans documentaires qui pourraient gâcher la fête, des femmes et des hommes, à l’hôpital, vont passer fêtes et nuits pour tâcher de sauver les suites de ces excès, sans se départir de leur souci du soin à tous. Même si ces malades occupent des lits indument. Comme d’ailleurs les entêtés anti-vacs susurrant, entre 2 bouffées d’oxygène, « si j’avais su » !
Comment alors ne pas savourer, comme autrefois, une veillée paisible où jeunes et vieux participent à des jeux provoquant des blagues et des fou-rires, en grignotant quelques sucreries faites maison. Où, sans forcément attendre minuit, on souhaitera, en voulant y croire, que l’année prochaine soit plus raisonnable !
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