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02/12/2021

Aérations

La dernière vague pandémique a poussé, comme on dit, à resserrer les boulons et à réactiver les fameux gestes barrières, dont l’aération des locaux. Ce qui confine à l’exploit quand on ouvre les fenêtres par -2 degrés. Dans notre monde un peu malade, et pas que du virus, l’idée d’une aération nous donne envie de désengorger un cerveau trop sollicité.

Les différentes poussées du virus en effet, et de ses variants qui éclosent périodiquement, mettent en scène des experts conformes à leur nature, soit très optimistes, soit très pessimistes, sur cette pandémie inédite. Autorisant chez les profanes toutes les hypothèses, y compris évidemment les plus farfelues.

C’est aussi le terreau idéal pour les thèses complotistes. Les politiques en perte de vitesse excellent dans l’exercice. Le chef des « Patriotes », énarque, donc réputé intelligent à l’aune des appréciations habituelles, propose son paquet personnel sur l’inanité du vaccin. Le Vendéen sort de temps à autre de son Puy pour nous régaler de quelques sottises.

On oblige notre cerveau, qui n’en peut mais, à pratiquer de plus en plus une 2ème langue : l’anglais. Passe encore pour le S.M.S. (short message service) au lieu de message. Est-on obligé de signaler l’importance d’un mot par l’inévitable hashtag ? Comme si on avait honte d’assumer un dénigrement, on s’entourloupe avec le bashing. Et après le succès du Hollande-bashing, l’écolo-bashing, on a le n’importe quoi-bashing !

Ces exemples montrent assez qu’il faut aérer nos neurones par des actions simples et terre à terre. Quand la soirée s’avance en C-car, l’esprit se concentre sur la recherche du coin où poser l’engin pour une nuit calme et paisible. A l’approche d’une côte à vélo, ignorant sa pente et sa longueur, on s’interroge sur la vitesse qu’on a choisie. Les profanes diront que c’est un souci qui vole bas, mais pour le cycliste, à l’instant, il est impérieux et permet  au remue-méninges la relaxe du bouton pause.

10:05 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

25/11/2021

Trouver son chemin de vie

Même très occupés, les parents sont obligés de constater que leurs ados ont quelques difficultés à assurer la transition vers l’âge adulte entre besoin d’autonomie et dépendance parentale. Ce qui se traduit par quelques rébellions ou même des conduites vraiment dangereuses. Il semblerait que des adultes rassis ont du mal à réussir cette transition.

La mode nous fournit des exemples de ces attardés de croissance. Le jean déchiré peut à la rigueur « habiller » une ado justement. Mais cet accoutrement sur une mère de famille qui fait  son âge parait décalé. Quand, même le gratin de nos élites a tombé la cravate, ce garçon, en costume 3 pièces et vernis Richelieu, qui se rend à un pique-nique, est pour le coup tout à fait démodé, mais, hourra, on l’a remarqué !

Dans cette quête, certains sont prêts aux pires défis pour exister, une heure, un jour. C’est le cas de cet américain fier d’avoir avalé 74 burgers en 10 minutes. Même plus sportif, mais autrement dangereux, ce garçon qui dévale une pente à skis à 213 kms/H.

Ces gens qui risquent  de se détruire pour exister veulent simplement prouver qu’ils vivent. Philippe Croizon, après la traversée de la Manche à la nage, puis celle des mers entre les 5 continents, soutient le jeune amputé des 4 membres qui a traversé le lac Titicaca, ajoutant à une belle preuve de vie le défi supplémentaire du handicap.

Deux livres en cours me fournissent des témoignages plus démonstratifs peut-être. D’une part, dans son « pèlerinage à Tibhirine », Michael Lonsdale note que les musulmans présents ont applaudi  le passage du film «Des hommes et des dieux »  où Frère Luc, le toubib qu’il incarne, soigne même des combattants, ne voulant y  voir que d’autres humains.

Chez Robert Badinter d’autre part, la vie est le fil directeur de la sienne depuis qu’il a épargné la guillotine à Patrick Henry. L’abolition de la peine de mort, à quoi on le résume souvent, n’est qu’un moment de cette recherche éperdue d’un signe d’humanité chez chaque personne rencontrée, quelle qu’elle puisse être.

15:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

18/11/2021

Un concert qui a du chien

De bon matin, notre voisin nous offrait son concert habituel avec au programme des œuvres jamais renouvelées. Le chœur à 2 voix est exécuté par 2 chiens résolument mono-taches. Ils ne savent faire qu’une chose : aboyer.

Leur « maître » (dans le domaine du chien, le propriétaire est le maitre) explique que le plus gros est le chien de garde, mais qu’il aboie parce qu’il a peur ! En tous cas, le ton qu’il emploie, plus doucereux que décidé, pour les prier de se taire, ne semble pas induire chez eux un irrépressible sentiment de peur.

Cette soumission de l’humain à la race canine prend des proportions inquiétantes. Les trottoirs de ma cité peuvent recevoir 2 personnes. Le pas déterminé de cette dame qui vient à ma rencontre avec chien indique que celui-ci aura priorité sur moi. Comme je m’y refuse, l’œil qui me fusille indique que j’ai dérogé au bon-droit canin.

Toutes ces fariboles seraient proches de ce qu’on nomme incivilités pour les bêtises des ados quand ils ne prennent pas un couteau pour écharper un copain, un maitre ou un policier. Mais il y a plus grave : ce sont ces chiens dressés pour mordre, non les mollets, mais des endroits qui peuvent tuer. Un de ces tueurs vient de réussir cet exploit récemment. J’avais cru qu’on avait pris une loi pour éteindre progressivement ces races dangereuses. Il faut croire que cette loi a rejoint le cortège des 30 ou 40% jamais appliquées.

Pour nous divertir par ces temps maussades, on nous a servi le patron du lobby de la chasse. Il s’est présenté en effet comme écolo, parce que, dit-il, les chiens enfermés 9 mois se dégourdissent les pattes à la chasse. A la question plus pointue concernant les morts par fusil de chasse, il nous a tranquillisés : 90 % de ces morts sont des chasseurs. Les randonneurs ou automobilistes qui viennent de prendre une balle perdue seront sûrement ravis d’apprendre qu’ils ne font partie QUE des 10 % des dommages collatéraux de la chasse, qui ne tue donc pas que des perdrix.

Si même les chasseurs (qui tuent d’autres animaux le week-end et pendant les vacances) sont aussi supporters des 8 millions de chiens français, on peut craindre qu’à la présidentielle, le « parti animaliste » fasse encore mieux qu’en 2017, au niveau du P.C.F. Ce n’est pas encore cette fois que je vais changer d’avis sur ce que j’écrivais récemment sur le droit de vote !

09:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)