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11/02/2022

Vivement la retraite (proféré par chacun de nous au moins 1 fois dans sa vie)

Même très distraits, vous avez sûrement remarqué que nous sommes en campagne présidentielle. Avec d’ailleurs beaucoup de bruit sur les candidats échangeant les habituelles phrases assassines et assez peu de propositions sur les programmes. J’ai quand même déniché quelqu’un qui parlait de retraites.

Il posait bien l’équation : les cotisations des actifs paient les retraites de ceux qui ont quitté le travail et, idéalement ça doit s’équilibrer. Tout en déplorant qu’on ne fasse pas assez d’enfants, de futurs « actifs », à de brillantes exceptions près, c’était pour lui le plateau à ne pas toucher. Il y avait donc trop de retraités. Sans parler expressément d’en supprimer, pas bien vu sous nos latitudes, son propos laissait planer une suspicion d’un excès de zèle, à la 1ère attaque du Covid, pour épargner les anciens.

Quand on parle de retraites, très subjectivement, ça me parle. Et j’ai envie de dire à ce conseiller-expert auprès d’un des candidats, qu’il va dans le mauvais sens en s’en prenant au plateau-retraité de la balance. Car, ce n’est pas fini. J’étais, en fin de semaine, à la réunion de mon club de retraités qui programmaient leurs sorties-vélo pour la saison prochaine. Le ton plutôt enthousiaste pour commenter les projets de l’année laissait entendre qu’ils étaient disposés à faire des haltes au sommet des cols gravis plutôt qu’aux « jardins du souvenir ».

Au cours de cette réunion, quelqu’un est venu me taper sur l’épaule. C’était ce neveu, Pierre, à l’époque étudiant à l’ENSIMAG, qui venait partager notre diner assez ponctuellement le mercredi soir. Un peu perdu de vue lors de son travail, j’étais tout ébahi de le retrouver, retraité, prêt à partager nos balades.

Et ça continue : notre gendre  vient de laisser ses stylos pour des chaussures de marche. Nos propres enfants emploient, de plus en plus souvent dans leurs conversations, les mots de fatigue, d’élèves impossibles, augurant, qu’à brève échéance, ils vont venir grossir le groupe des actifs-autrement. Au grand dam du conseiller-expert du début.

Je lui rappellerai que les retraités, pas forcément démunis, achètent ce qu’ont fabriqué les actifs, tels le robot à tout faire en cuisine ou le vélo électrique. A propos d’élections justement, ce sont les retraités qui forment le plus gros bataillon d’électeurs, pas toujours au goût des jeunes. Pour compenser, ceux-ci pourraient tâcher d’obtenir le vote des 18-25 ans qui s’abstiennent, parait-il, à 70%. C’est vrai qu’à ces jeunes, qui en partie n’ont pas commencé à travailler, détailler des choix de retraites, n’est pas de nature à provoquer un irrépressible appétit électoral !

09:53 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

03/02/2022

"Que diable allait-il faire dans cette galère" (Les fourberies de Scapin)

Je me suis laissé un peu égarer dans un séjour de ski de fond. Egaré parce que ce genre de plaisanterie n’est plus tout à fait de mon âge. Et je le ressens bien quand les copains énumèrent leurs exploits au diner.  Sans amertume quand même, cela me rappelle les folles randonnées que ce sport m’a offert.

En écoutant ce jeune retraité, fier de ses 30 kms du jour, mon cerveau fait scintiller ma case- mémoire et les 76 kms de la « Transju » ou les 79 kms de la « Vasaloppet » qui rappellent que je n’étais pas radin en kms lors de mon arrivée dans les montagnes. Sans compter bien sûr tous les tours de piste réalisés un peu partout où on trouvait de la neige. Non sans la petite pointe de mélancolie au souvenir des exploits passés.

C’était aussi, toute vanité oubliée, l’époque où on jouait facilement le fier coq dans sa   basse-cour. En démontrant « le patineur 1-temps » que les costauds d’aujourd’hui n’essaient même plus. Pas que coq évidement puisque toutes ces personnes, hommes ou femmes, nous réjouissaient de leur bonne humeur et par tous les temps. Car la neige était déjà lunatique avant qu’on ne parle du réchauffement climatique.

Aujourd’hui, les virevoltes du champion de l’avant-avant- dernière averse ont fait place à un tranquillet pas classique, bien heureux de pouvoir suivre la troupe. Mais on retrouve aussi ce qu’on va nommer « le privilège de l’âge ». Ces dames qui m’entourent sont très attentives vis-à-vis du vieux monsieur qui les accompagne. « Maurice, passe à droite, là c’est glacé ». En haut de la côte, somme toute assez débonnaire : « ça va, Maurice, pas trop dur » ? Et aussi : « Regarde, Maurice, cette pierre plate pour le pique-nique », comme si les séants vieillissants chipotaient sur la planéité des pierres. Privé des attentions habituelles de mon épouse, occupée à de grandes restaurations à la maison pour des petits-enfants et leurs marmailles, je pouvais survivre.

Et ces attentions se poursuivent à ski, à pied, assis. Si je n’en étais pas sûr, je vois bien que le fier coq de tout à l’heure a laissé pas mal de plumes dans la mêlée. Ce qui rapporte en prime une leçon d’humilité.  Vraiment  pas la peine d’essayer de faire la roue devant un parterre de belles énamourées : ça tomberait sûrement à plat !

11:28 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

20/01/2022

Cher Covid

L’adjectif cher est pris dans les 2 sens. Au sens de coût d’abord si l’on songe aux tonnes de vaccins et de tests qui ont plombé les comptes de la sécu. Cher aussi au sens d’un produit familier, comme un membre de la famille.

Dans ce dernier sens, j’ai d’abord trouvé quelques charmes à ce virus. Dans les pires moments du confinement, il avait ranimé des solidarités. Nos voisins ou nos jeunes se faisaient une obligation d’apporter les courses à ces 2 vieux tellement fragiles.

Le virus avait aussi donné une nouvelle vie à la famille repliée dans son réduit et prompte ainsi  à reprendre le goût des petits plats cuisinés chez soi. Au salon, on retrouvait l’agrément des jeux de société avec les enfants.

Avec le temps, ce virus  commence à alourdir la vie quotidienne. D’abord à cause du vaccin tellement attendu, puis arrivé avec ses complications. Quel labo propose le meilleur ? Combien de doses et dans quels délais ? Tellement inconnu que les protocoles évoluent sans cesse, surtout quand on veut ménager l’économie et l’ouverture des classes. On connait un ministre empêtré et taxé par « Le Canard » de « nager à Ibiza et ramer à Paris » !

On peut trouver des circonstances atténuantes aux malheureux décideurs tellement la protection de la population entraine de contraintes et complique la vie ordinaire. Ai-je le droit d’entrer dans ce bar, d’aller voir ce spectacle ? Dois-je garder le masque sur le télésiège et l’enlever pour skier ?

Une sorte de grand bazar où prolifèrent les débats assez peu sereins, parfois jusqu’à l’injure. Se régalent dans ces drôles de baragouin les chefs de partis en perdition, les malheureux scotchés au fond des sondages et tous ceux qu’on n’écoute guère d’habitude. Tout ce méli-mélo de phrases contradictoires, de tons péremptoires évoquent une nouvelle Tour de Babel. Il manquera l’intervention de Dieu pour renvoyer chacun dans ses buts.

18:54 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)