16/06/2023
On devrait réfléchir à 2 fois avant d'écrire quelque chose
Peu pressé d’appartenir à la catégorie de ceux qui en font des tonnes quand ils n’ont rien à dire, et l’humeur pas titillée par un évènement intéressant, je pensais faire relâche du blog cette semaine. Dans les rangements de fin de voyage, je suis pourtant tombé sur un objet plein d’intérêt : une bouteille de vin.
On se l’était procurée dans un de ces immenses temples de consommation où on pourrait circuler à trottinette, malgré tout interdites. Ravis d’avoir mis la main sur un Merlot, notre cru de prédilection. Pourtant, à la 1ère goulée, on lui a trouvé un goût curieux, en fait pas de goût du tout. Mon analyste vinicole habituelle a vite détecté le flop : l’étiquette annonçait un vin désalcoolisé ! Nous venions d’entrer dans une province, le Sud, où les choses ne se passent pas comme chez nous, où nous n’avons pas les codes.
A propos de code, celui de la route est considéré par beaucoup d’autochtones comme une coutume, élaborée et pratiquée, par des gens qui habitent au nord de la Loire et dont on n’est pas obligé de tenir compte. Plutôt qu’égrener une litanie d’exemples, je me contenterai d’un seul. Nous étions surpris, à notre 1er voyage, en Italie, qu’à chaque feu vert, le conducteur qui piaffait derrière nous lance un coup de klaxon pour booster notre départ De la même manière, ici aussi, lorsque nous contournions un rond-point à notre rythme, nous étions poursuivis de klaxons intempestifs. On aurait pu croire, que voyant notre plaque, le conducteur du sud saluait le conducteur des montagnes. Sauf qu’en nous dépassant, les gesticulations derrière la vitre disaient que ce klaxon n’était pas vraiment une salutation amicale.
Nous étions en Arles, cité d’art disaient le prospectus, et même avec ses arènes, son théâtre antique, c’était cité d’art antique. Est-ce pour cela que le souci de respecter l’ancien, le naturel a fait prospérer des herbes folles et des plantes sauvages sous chaque arche de l’aqueduc. En tous cas, pas très antique, les herbes folâtres abritant des canettes ou des emballages en carton.
Invités généreusement par la copine de notre fils, nous étions aux 1ères loges pour déguster des produits locaux et le spectacle de la mer qui séduit tant les vacanciers. J’ai remarqué qu’ici tout le monde connait tout le monde, qu’on claquait des mains et qu’on passait un bras affectueux sur l’épaule. Mon esprit tortueux supposait que cette manière chaleureuse devait présider à un autre code, celui des marchés publics. Avec les conséquences qui ont souvent défrayé la chronique.
Redevenu plus objectif, mon esprit se souvenait que l’histoire judiciaire avait épinglé des marchés douteux, à l’est, à l’ouest, et même au nord de la Loire. Qu’à tout prendre, mieux valait des comportements chaleureux avec autrui que ce défilé de somnambules, le nez rivé sur leur smartphone, promenant leur imperturbable indifférence à tout ce qui les entoure.
16:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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