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09/10/2019

Des chiffres en avalanche

Si un chômeur me demandait mon avis pour un emploi, au lieu de l’inviter à traverser la rue, je l’inciterais à viser un poste de statisticien. Ces gens-là en effet sont incontournables et publient des chiffres impressionnants  à chaque instant. On lit 300 femmes battues à mort par leur conjoint, 3000 tués sur la route, près de 80000 morts dus au tabac, sans parler de ceux qui sont dus à la pollution, à la grippe.

Tous ces décès dramatiques sont classés grande cause nationale. C’est-à-dire que les medias à grand renfort d’experts, pendant une semaine, pour autant qu’un ancien président ne décède pas à ce moment-là, vont se chamailler sur les chiffres, les causes, et puis plus rien. Comme les chiffres sont sensiblement les mêmes l’année suivante, on peut penser que les experts sont brillants sur les causes et moins sur les solutions. La France serait-elle un cimetière de grandes causes nationales.

Je voudrais revenir justement sur une cause oubliée souvent : l’alcoolisme. Pour son importance d’abord. Près de 50000 morts, ce n’est pas rien. C’est vrai que les alcooliques s’éteignent pour des raisons variées, cancer, cardio-vasculaires, suicides, qui ne sont pas forcément publiées comme rapportées à l’alcool.  Et puis, la France est quand même un haut lieu de la gastronomie, dont le vin, qu’on doit absolument ménager.

Quand on en parle pourtant, il y a un absent de taille dans le propos : le lobby alcoolier. Evidemment, il ne se montre guère mais il est là à chaque occasion, pour chanter les vertus du vin. Il y a toujours une grande voix, un professeur de médecine par exemple, pour prétendre, « scientifiquement », que le vin, le tanin du rouge par exemple, est bon pour la santé.

Il sait aussi sponsoriser la fête de rentrée d’une grande école et pas seulement avec de l’eau minérale. Sûr que les futures élites du pays auront plus tard un souvenir plus sympathique que grondeur des produits qu’on leur a offert. On me dit : il y a la loi. Certes, parlons-en de la loi !

On vient de proposer justement d’aménager la loi qui interdit l’alcool dans les enceintes sportives. Bien sûr au nom de la sympathique convivialité qui entoure un succès sportif, ou même l’échec. Et d’ailleurs, on ne ferait que légaliser la tolérance qui n’a pas attendu cette modification pour déborder.

On ne parle pas beaucoup non plus des proches de l’alcoolique. Une petite touche d’empathie du style : « les pauvres, c’est pas de chance ». On commence à reconnaitre le rôle important des aidants qui se sacrifient auprès d’un malade confronté à une grave maladie. Devant un proche  confronté à la maladie alcoolique, l’aidant hésite sur son rôle.

Le lobby alcoolier s’est trouvé un allié de poids : Trump. En menaçant de taxer le vin  français, il a déclenché une vraie bronca. C’est sûr : il s’attaque à un fleuron de notre patrimoine que chaque français se doit de défendre. En outre, quand il s’agit de répondre aux outrances de ce bouffon,  c’est l’unanimité assurée.

15:40 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

04/10/2019

Ma vie à ne rien faire

L’allergie au boulot qui, chaque dimanche soir, te crispait

S’éteignit un lundi de ton nouveau statut : retraité

Maître de ton temps, tu vaques, vaille que vaille

A tes p’tites occupations, surtout pas de  travail

Ainsi tu ne vas pas acheter notre pain quotidien

Tu te fais ta p’tite marche, c’est pour ton bien

Si tu fais un clafoutis, ou même un moelleux

Rien qu’à la pensée d’y goûter, te voila tout heureux

Tu as droit au jardin, même devenu parc animalier

Où tu peux nourrir les oiseaux ou les chats familiers

Plutôt que te morfondre au logis faute de boulot

Tu prends parfois le temps d’enfourcher ton vélo

Après le diner mérité, pour la pause vespérale

Au long des jardins, regret de vieilles activités rurales

Puis c’est l’EHPAD, refuge de bien des parentèles

Même tout cabossé, il n’aura pas ta clientèle

Bien sûr ta forme rencontre quelques écueils

Epuisé à ne rien faire, tu te rends au sommeil

Avant, au boulot, pas toujours plein de vaillance

Tu t’offrais, dans un coin, une petite somnolence

Egaré dans un monde bouffi d’activités

Tu assumes, sans remord, de vivre retraité.

 

09:32 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

24/09/2019

Notre raid des patrimoines

Ce raid tardif en C-car était voué depuis longtemps à la contemplation du Mont-Blanc. On a contemplé  la mythique montagne de face, de dos, de profil. Sous toutes les coutures, tel un mannequin virevoltant pour présenter tous les aspects de sa vêture. Le mannequin étant fixe, c’est nous qui avons tourné autour, du haut du Petit-Saint-Bernard à Courmayeur, en passant par Chamonix, toujours admiratifs.

Je comprends qu’on puisse aimer la Beauce et la chanter, tel Péguy. Mais la montagne facilite davantage le dithyrambe pour les modestes plumitifs. On se plait à imaginer les cohortes d’alpinistes, ou présumés tels, accomplissant ce rêve de la gravir. Cela semble moins fréquent en Beauce.

Ce que nous avions moins prévu : que ce raid  soit la tournée du luxe italien. Cela commence à Courmayeur. Dans une station de montagne, on s’attend à rencontrer des  randonneurs chaussés lourds et cordes autour du cou se réfugiant dans de modestes chalets. Ici, la moindre maison, au toit de lauzes et balcon fleuri, affiche le top de  l’élégance italienne.

Installés dans ces habitats qui en jettent, les magasins sont à l’unisson. Pour illustrer, la carte du restaurant 5 * que mon épouse a voulu voir de plus près était pharaonique. Néanmoins, pour un éventuel en-cas, le majestueux spot proposait un sandwich, à 28€ quand même.

Même si les valdotains n’ont pas suivi la Savoie et Nice vers la France en 1860, ils ont gardé le français, bien commode pour nous. Avec l’élégance dont ils ne se départent jamais, ainsi que le démontrait notre hôte au « Petit bistrot ». Mon épouse garde un souvenir ébloui des italiens lors de son voyage de fin d’études à Rome. Il semble bien qu’il n’est pas complètement effacé.

On avait aussi prévu d’admirer les glaciers du Val Ferret. Même avec leur langue coupée, leur majesté nous sautait aux yeux. Dans un tel décor, il va sans dire qu’on ne va pas trouver à leurs pieds de quelconques bicoques. On retrouvait le luxe de la voisine Courmayeur. Juste une idée : un simple chalet affiché à l’agence à 4,5 millions d’euros.  Notre accoutrement plus proche de celui des gens du nord de la Roumanie que de Venise était toléré, assimilé sans doute à celui d’un cuisinier ou d’une femme de ménage subsistant là. Il est clair pourtant que certains politiques italiens au verbe haut et peu châtié n’habitent pas là : ils feraient tâche !

Secoués par tant de luxe dans les paysages, les maisons et leurs hôtes, nous visions ensuite une détente. Bien trouvée à la Chartreuse du Reposoir. Journées du patrimoine que nous avions oubliées. A notre repos s’ajoutait la vision de modestes français venant se régaler, une fois l’an, des beautés de notre France.

17:42 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)