18/06/2014
Super Beauf
Avez-vous déjà assisté à ce spectacle ébouriffant : Un chien accroupi, essayant de couler son bronze avec au bout de la laisse un maître, aussi gêné que si c'était lui qu'on avait surpris les culottes baissées et prenant l'air niais de circonstance ? Vous venez de voir « Super beauf » dans un de ses exercices favoris,
« Super beauf » n'écoute que ce qu'il croit être son bon droit, Ainsi, dans un embouteillage qui se forme au carrefour, il vient compléter cette confiture de bagnoles emmêlées, en avançant dans le tas avec l'assurance de son du : « j'ai le feu vert, donc j' avance ! »
Dans un sous-ensemble de la famille des beaufs, un groupe particulier est illustrissime de la corporation : les ardents défenseurs de leur propriété privée, Dans un village particulièrement quiet, où sont abandonnés sans surveillance les jouets, les vélos, « super beauf » a édifié autour de sa maison des murs plus élevés qu'à Fort Knox, Et pour que nul ne l'ignore (dans un village tranquille, je le rappelle) il a constellé ses barricades de panneaux « Propriété privée ; défense d'entrer » On n'a d'ailleurs pas bien envie d'entrer par cette meurtrière défendue par un ultime rempart : un digicode muni d'une caméra détaillant le forcément importun visiteur,
« Super beauf »s'épanouit naturellement dans les arrière-cours de la politique, tout en proclamant bien sûr, haut et fort, qu' il ne fait pas de politique, C'est lui qui gobe avec gourmandise les diatribes des populistes qui promettent les lendemains qui chantent en supprimant l'Europe, les « métèques », l'euro, les fonctionnaires, et on peut compter sur lui pour faire partie des gros bras de la claque,
On pourrait laisser à ces gens le goût d'être benêts et les regarder avec la sympathie qu'on a pour les malades qui s'ignorent, Malheureusement, tant qu'on n'a pas instauré une sorte de permis de faire des enfants, on en a pour des générations à subir les avanies de cette corporation,
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03/06/2014
Sujets d'étonnement
Mon grand âge aurait du émousser depuis longtemps ma faculté de m'étonner, Ce doit être le petit point par lequel je reste accroché à un brin de jeunesse : je continue d'être impressionné par ce que je vois quotidiennement, Très assidu à la marche à pied, la moindre déambulation me propose son lot d'étonnement,
Si je me rends par exemple vers ma bibliothèque préférée, aucun de mes voyages ne manque à ce constat : le trottoir que j'emprunte est décoré d'un panel varié de crottes de chiens, Ce qui me surprend, c'est que ces drôles de reliquats sont à quelques mètres des canisettes dont la grande sollicitude de ma commune a pourvu les promenades des canidés,
Ma commune exerce aussi sa sollicitude vis à vis des humains, Elle nous a doté notamment d'une police municipale dont les uniformes, les véhicules prédisposent à l'efficacité, Que nos pandores municipaux n'exercent pas beaucoup puisque leurs rondes se font dans la semaine aux heures ouvrables, Mais que vienne le samedi et son cortège de voitures envahissant les parkings, les trottoirs et même les pelouses, l'autorité ad-hoc est absente, Je m'étonne !
Je serais injuste de ne pas noter que cette fameuse sollicitude a réalisé pour les cyclistes un réseau très dense de pistes cyclables, Ce qui m'étonne en l'occurrence, c'est de trouver sur la piste les piétons pour lesquels on a ménagé un large trottoir juste à côté, Peut-être pour avoir la chance, avec ces poussettes modèle « char AMX », de tamponner un cycliste, le naïf ! croyant à son bon droit,
Je ne devrais pas m'étonner de ces sujets d'étonnement, Ils ne sont que le reflet de ce qu'est devenu l'air du temps : un monde individualiste, voire égoïste, C'est le monde dans lequel nous vivons,
11:36 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
13/05/2014
"Trente millions d'amis"
L'écologie a tendance à se confondre avec la défense du milieu naturel, C'est oublier qu'elle est aussi défense des êtres qui composent ce milieu, des humains donc et des animaux, Ce que nous rappellent avec force les végétariens, refusant de manger de la viande, C'est vrai qu' Obélix avalant ses sangliers, même s'il nous fait sourire, donne l'image d'un vrai sauvage, Adjectif dont on a tôt fait de décorer tous les « viandards »,
Comme souvent chez les écolos, on a des puristes qui ne veulent pas en rester là, Ce sont les militants, par exemple de la Fondation Bardot, qui souhaitent interdire la présentation d'animaux dans les cirques, En argumentant que ces bêtes sont maltraitées et laissées dans des cages trop petites, ce qui n'est pas « naturel » ! Une militante revendiquant qu'on apprenne le respect des bêtes à l'école et donc de les renvoyer dans la nature, (sans braconniers ! )
Elle fait silence par contre sur ces malheureux chiens que les habitants d'immeubles ont la manie d'intégrer, Et selon une loi peu explicable, avec une taille d'autant plus importante que l'appartement est petit, Ils ne sont pas forcément maltraités, mais pour l'espace, on peut discuter,
On n'entend pas davantage ces bonnes âmes se lamenter quand ce sont des humains, des enfants, qui doivent se partager des m² restreints, au risque d'une maltraitance quasi obligée,
Voici que pour épargner les grosses bêtes, devenues insuffisantes et donc chères, d'autres militantes proposent de se mettre aux insectes, Je ne sais pas si un insecte jeté vivant dans l'huile bouillante souffre moins qu'un lion en cage, Ce que je sais, c'est qu'un gamin à qui on propose ce menu aura tendance à faire « beurk » ! On propose donc aussi qu'on apprenne dès l'école à ne pas faire le dégoûté,
Heureusement que les élèves disposent maintenant d'une matinée supplémentaire : ils auront du temps pour résoudre l'épineuse équation concernant les animaux : protéger ou manger,
Bien sûr, ils auront encore moins de temps pour résoudre la complexité de l'orthographe !
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