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06/12/2013

Bresil : 2 ratés à 0

 

Depuis quelque temps, on ne tarit pas d’éloges à propos du Brésil qui a réussi à se hisser dans le top 5 des pays émergents. Au prix certes d’une priorité visant le bio-carburant au détriment des cultures traditionnelles et d’une déforestation ravageuse. La majeure partie des habitants pauvres ne voit guère de retombées de ce succès et ça grogne dans les favelas.

 

Pour faire oublier ce raté, les dirigeants ont voulu prendre les brésiliens à leur péché mignon : le foot, en organisant la coupe du Monde 2014. La plus belle réussite jusqu’alors a consisté à dépasser en milliards la Coupe en Afrique du Sud. Du coup, ils sont quelques-uns la-bas, à n’avoir pas oublié que notre copain jurassien, Gaby, prêtre, a été assassiné le 24 Décembre 1988 à Vitoria. Il n’avait que le tort de s’occuper des pauvres, sans ces terres que protégeaient des propriétaires à coup de fusil.

 

Maintenant que le Tribunal admet, 24 ans après qu’il s’agit bien d’un assassinat, le dossier n’est toujours pas arrivé aux Assises de Vila Velha. Les papiers des juges brésiliens ne volent pas aussi vite que les balles des mafias à la solde des gros propriétaires.

 

Pour faire diversion, les dirigeants avaient un autre écran de fumée : les J.M.J. avec en vedette américaine (du Sud) le pape François. Jamais avares en hyperboles, les medias en ont fait des tonnes sur la simplicité du pape, sur son contact chaleureux avec les gens. Tout en saluant ces qualités, je retiens malgré tout, que le pape n’a pas fait beaucoup avancer le dossier du soldat Gaby, pas plus que ses prédécesseurs. Il n’a pas dit un mot non plus d’Oscar lRomero, évêque du Salvador, assassiné lui aussi.

 

Au final, les brésiliens, pourtant presque aussi fans de l’église que de foot, n’ont pas perçu ce que cela leur apportait, au quotidien, tous ces jeunes bourgeois qui avaient assez d’argent pour venir chez eux faire leur « Woodstock » catho autour de ce super pape. 

 

10:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

28/11/2013

Rêveries d'un cyclophile solitaire

 

Mes divers bobos physiques de ces 2 années m’ont quelque peu confiné au gîte. Et « que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ». Avec les premiers sommets enneigés, même si ce doit être éphémère, mes pensées auraient du m’amener au ski de fond. Sans doute à cause de la frustration de seulement deux petits printemps passés sur ma selle, c’est le vélo qui a rembobiné le film sur les « campagnes » des années précédentes.

 

Et elles furent riches les années d’avant les accidents. Et il en a accumulé, mon vélo, des kilomètres de paysages  ébouriffants au long de ces années. Des modestes cols des White Mountains aux U.S.A. aux gouffres impressionnants des rivières en Equateur, ou aux simples vallées, encaissées ou épanouies en Slovénie ou en Drôme.

 

Mais c’est surtout des gens dont le cavalier a fait la découverte authentique. Comment aurais-je pu penser, sans les 1300 kms de la Côte Est, qu’un chauffeur américain respecte mieux les cyclistes que son homologue français. Aurais-je pu m’étonner qu’en pleine steppe mongole une écolière m’entraîne dans sa yourte pour un thé. Aurais-je capté cet étonnement amusé de la petite épicière hongroise qu’on salue d’un au revoir dans sa langue ? Il n’y a qu’à vélo qu’au passage de la frontière on s’enrichit des 4 à 5 mots qui vont mettre le starter à faciliter les échanges.

 

Finalement faire du vélo en pensée depuis son fauteuil offre de bien beaux souvenirs. En plus, là, on ne risque pas qu’un chauffeur impétueux ne vous envoie goûter l’herbe du décor.

 

08:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

21/11/2013

Symphonie en euphorie mineure

 

On sait qu’écrire à contre courant de l’air ambiant ne me cause pas de furieux boutons. Et les dithyrambes presque assourdissants à propos de la victoire de l’équipe de France de foot m’en donne l’occasion. On sait aussi que mes émotions sportives penchent plus vers le vélo ou le ski de fond que vers le foot. Ce n’est toutefois par chauvinisme que j’écris mais, je l’espère, en vieux sage « plein d’âge et de raison ».

 

De quoi s’agit-il en effet ? On demande à 11 jeunes garçons d’être assez adroits de leurs pieds pour pousser le ballon dans le but adverse. On connaît des métiers plus pénibles et, qu’on sache, plutôt moins payés. Si le jeu, car c’est un jeu, se solde par une victoire, très bien ! congratulons-nous, sourions-nous le temps…d’une soirée, et le lendemain revenons aux choses sérieuses.

 

Comment ! pas sérieux le foot ? s’écriront les aficionados. Quelques heures à peine avant le match, ces garçons étaient voués aux gémonies, peu motivés, pas accrocheurs, pas solidaires. Et par la grâce d’une victoire, maintenant portés aux nues. Une humeur aussi inconstante qu’un caprice de météo, est-ce bien sérieux ?

 

Là dessus, même notre Président se fend d’une parabole où on entend qu’il suffit d’y croire pour que l’objectif se réalise. Même le Conseil des ministres en fut tout enjoué, dirent-ils ! Je sais qu’un malade qui a bon moral s’exonère un peu de ses ennuis. Mais quand le mal est incurable, même le super moral ne le guérit pas.

 

Je vais arrêter de mettre des bémols à la vaste symphonie car je risque d’être pris à mon propre piège. Si dans quelques semaines à Sotchi, les frères Fourcade nous régalaient d’une victoire, je risque de bondir devant ma télé comme un supporter de foot. Du moins, pour ma défense, je sais ce que crapahuter dans une sale neige veut dire. Et ces garçons, s’ils gagnent, ne brandiront pas des millions aux yeux de ceux qui n’en ont pas.

 

10:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)