14/11/2013
Hommage aux conjoints méconnus
On célèbre à tout va en ce moment, bien sûr la grande guerre, pourtant riche en carnages divers, et on rend naturellement hommage au soldat inconnu. J’ai plutôt envie, moi, de rendre hommage à des personnes bien méconnues. L’idée m’en vient d’une autre célébrité du moment, celle de F.Cluzet, à propos d’une sortie de son nouveau film, mais qui m’a remis en tête le précédent : « Intouchables ».
Mon esprit n’a pas vagabondé par hasard : je suis passablement concerné. En effet, après les séquelles engendrées par la distraction d’un automobiliste qui a failli m’envoyer ad patres l’an dernier, je me suis pris une petite « refill » de handicap, cette fois sans le concours d’aucun automobiliste.
Et de revivre toutes les vicissitudes du gars qui a toujours besoin d’autrui pour ces choses évidentes : s’habiller, lacer ses chaussures, se déplacer…etc. Et encore, je n’ai pas été affligé d’un handicap sévère. Mais il m’a suffi de quelques mois pour bien entrer dans le rôle, moi aussi, de celui qui a perdu l’autonomie. Au risque, bien sûr, de quelques énervements ou d’un caractère qui penche plus vers la dépression que vers la joie de vivre.
Gâté en ces jours-là par une épouse, qui ne cherchait pas vraiment à concurrencer le dynamisme d’Omar Sy, c’était l’occasion de penser à tous ces conjoints effacés et discrets, comblant les déficiences, abattant jour après jour les soins nécessaires, y compris auprès de ces indéchiffrables que sont les malades d’Altzeimer. Et pour eux, en général, les soins prodigués durent longtemps.
Je ne souhaite quand même pas que chacun passe par la case handicapé pour mieux se rendre compte, et du quasi désespoir de la perte d’ autonomie, et du courage demandé à ceux et celles qui la compensent. Mais en revoyant le film, on peut regarder avec plus d’attention la collection d’impossibilités que rattrapent, silencieuses et efficaces, heure par heure, toutes ces mères courage.
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08/11/2013
Drôle d'attelage
J’avais cru, il y a plusieurs années, avoir épuisé mon besoin d’indignation en cessant de me répandre sur un blog. Une « info » d’aujourd’hui a réveillé ce besoin. C’est la télévision qui me flanque cette démangeaison à propos des seniors. Le curseur de mon ancienneté tendant beaucoup plus vers les 80 que les 70, je ne pouvais que tendre l’oreille.
La télévision n’est plus à une ânerie près, mais elle atteignait ce matin des sommets. On nous informe qu’un senior simplement muni d’un chien va revivre comme un jeune, disons comme un quinqua. Bien sûr, je ne doute pas de l’intérêt que peut procurer un animal de compagnie pour une personne seule. C’est le commentaire qui m’a fait frémir. Et d’abord l’exemple proposé : une mamie normale ( ?) qui dit que sans son chien elle ne sortirait pas. Avec cette phrase : »Ce n’est pas moi qui le sort, c’est lui qui m’emmène en promenade ». Et de préciser que son chéri dort avec elle, lui prodigue des câlins, sans préciser si c’est avant ou après sa crotte.
Puis on nous emmène auprès d’un groupe de malades d’Alzheimer. Où le chien Felix fait merveille, car grâce à l’ empathie qu’il diffuse, il permet au malade de retrouver son nom. Il est aussitôt affublé du titre d’ »auxiliaire médical ».
On peut se demander jusqu’où pourront nous entraîner ces thuriféraires des pouvoirs des animaux. Ma crainte en ces temps de disette pécuniaire, c’est que nos politiques ne s’avisent qu’au lieu de construire à grands frais ces nécessaires résidences pour les seniors et neles dotent à la place d’un toutou chacun.
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