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13/12/2013

Le grand Homme et les 77 nains

 

Mon rythme d’écriture étant ce qu’il est, je n’étais pas à l’heure pour la mort de Mandela. Mais cela ne m’empêche pas d’y faire référence aujourd’hui. Les couronnes tressées, unanimes et dithyrambiques, ayant commencé de se faner, je peux peut-être y aller de ma petite pierre.

 

Comme tout le monde, dire d’abord à quel point on peut être impressionné par la stature de cet homme. Malgré 27 ans destinés à le casser, il garde en sortant  ses convictions aussi fermes qu’avant et la solidité morale pour les faire avancer.

 

C’est surtout un modèle par rapport au racisme. On ne pouvait guère trouver pire terrain que son pays pour l’exercice quotidien de ce fléau. Et Mandela, en référence à Gandhi ou à Luther King (ou non, je  ne sais) lutte sans faiblesse mais sans violence contre le mal qui ronge son pays. On se sent gêné alors de vivre dans un pays où se tolèrent des mots ou des caricatures d’une personne qui, même ministre, n’a que le tort de pas être blanche.

 

Dans sa logique, il aboutit à ce geste formidable du pardon aux blancs. Il leur offre de partager son rêve de vivre ensemble dans une nation faite de noirs et de blancs égaux. Et il le fera comme président. A quoi ressemble alors, chez nous, les chamailleries mesquines, parfois juste pour le plaisir d’un bon ( ?) mot, entre partis, à l’intérieur même du parti. Si ce n’était grave, on parlerait d’enfantillages !

 

Mon admiration va à un vrai « grand homme ». Il prouve qu’on le devient en posant des actes forts. Nul besoin d’avoir intégré  l’E.N.A. pour cela. De Gaulle dans son appel du 18 Juin, Badinter dans son plaidoyer contre la peine de mort, Simone Weil imposant l’I.V.G. l’ont fait, chacun dans  un contexte pas vraiment porteur.

 

Classant Simone Weil parmi les grands hommes, il me revient que nos pays démocrates et donneurs de leçons se sont fait doubler par des pays musulmans pour élire une femme à la tête de leur pays.

 

Observant les chamailleries citées plus haut, je crois qu’il faut reporter chez nous le rêve d’une femme Présidente de la République à beaucoup plus tard.

 

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06/12/2013

Bresil : 2 ratés à 0

 

Depuis quelque temps, on ne tarit pas d’éloges à propos du Brésil qui a réussi à se hisser dans le top 5 des pays émergents. Au prix certes d’une priorité visant le bio-carburant au détriment des cultures traditionnelles et d’une déforestation ravageuse. La majeure partie des habitants pauvres ne voit guère de retombées de ce succès et ça grogne dans les favelas.

 

Pour faire oublier ce raté, les dirigeants ont voulu prendre les brésiliens à leur péché mignon : le foot, en organisant la coupe du Monde 2014. La plus belle réussite jusqu’alors a consisté à dépasser en milliards la Coupe en Afrique du Sud. Du coup, ils sont quelques-uns la-bas, à n’avoir pas oublié que notre copain jurassien, Gaby, prêtre, a été assassiné le 24 Décembre 1988 à Vitoria. Il n’avait que le tort de s’occuper des pauvres, sans ces terres que protégeaient des propriétaires à coup de fusil.

 

Maintenant que le Tribunal admet, 24 ans après qu’il s’agit bien d’un assassinat, le dossier n’est toujours pas arrivé aux Assises de Vila Velha. Les papiers des juges brésiliens ne volent pas aussi vite que les balles des mafias à la solde des gros propriétaires.

 

Pour faire diversion, les dirigeants avaient un autre écran de fumée : les J.M.J. avec en vedette américaine (du Sud) le pape François. Jamais avares en hyperboles, les medias en ont fait des tonnes sur la simplicité du pape, sur son contact chaleureux avec les gens. Tout en saluant ces qualités, je retiens malgré tout, que le pape n’a pas fait beaucoup avancer le dossier du soldat Gaby, pas plus que ses prédécesseurs. Il n’a pas dit un mot non plus d’Oscar lRomero, évêque du Salvador, assassiné lui aussi.

 

Au final, les brésiliens, pourtant presque aussi fans de l’église que de foot, n’ont pas perçu ce que cela leur apportait, au quotidien, tous ces jeunes bourgeois qui avaient assez d’argent pour venir chez eux faire leur « Woodstock » catho autour de ce super pape. 

 

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28/11/2013

Rêveries d'un cyclophile solitaire

 

Mes divers bobos physiques de ces 2 années m’ont quelque peu confiné au gîte. Et « que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ». Avec les premiers sommets enneigés, même si ce doit être éphémère, mes pensées auraient du m’amener au ski de fond. Sans doute à cause de la frustration de seulement deux petits printemps passés sur ma selle, c’est le vélo qui a rembobiné le film sur les « campagnes » des années précédentes.

 

Et elles furent riches les années d’avant les accidents. Et il en a accumulé, mon vélo, des kilomètres de paysages  ébouriffants au long de ces années. Des modestes cols des White Mountains aux U.S.A. aux gouffres impressionnants des rivières en Equateur, ou aux simples vallées, encaissées ou épanouies en Slovénie ou en Drôme.

 

Mais c’est surtout des gens dont le cavalier a fait la découverte authentique. Comment aurais-je pu penser, sans les 1300 kms de la Côte Est, qu’un chauffeur américain respecte mieux les cyclistes que son homologue français. Aurais-je pu m’étonner qu’en pleine steppe mongole une écolière m’entraîne dans sa yourte pour un thé. Aurais-je capté cet étonnement amusé de la petite épicière hongroise qu’on salue d’un au revoir dans sa langue ? Il n’y a qu’à vélo qu’au passage de la frontière on s’enrichit des 4 à 5 mots qui vont mettre le starter à faciliter les échanges.

 

Finalement faire du vélo en pensée depuis son fauteuil offre de bien beaux souvenirs. En plus, là, on ne risque pas qu’un chauffeur impétueux ne vous envoie goûter l’herbe du décor.

 

08:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)