03/06/2020
Il est bruyant (un peu), il pollue (moins qu'un avion), mais on l'aime
En procédant à la vérification du prochain contrôle technique de notre camping-car, j’ai eu une désagréable surprise : notre engin n’a pas 4, ni même 6 ans, comme je voulais le
croire, mais 8 ans. Décidément, il n’y a pas que moi qui vieillit de plus en plus vite ! Dans la foulée des vérifications, je découvre que notre 1er camping-car date de 2OO1, soit 19 années de maison de vacances à roulettes.
Il nous aura fallu 3 specimens pour trouver la synthèse entre la longueur du véhicule et les équipements permanents. Encore, le lit du dernier oblige mon épouse à une escalade qui n’est plus de son âge. Il se chuchote donc un éventuel changement. A nos âges !
Ravis de leur engin, beaucoup de nos confrères ont opté pour des expéditions lointaines. Plus casaniers ou moins aventureux, nous ne connaitrons pas le Cercle Polaire et nous serons privés de le vue époustouflante sur les Lofoten. En revanche, en 173 bivouacs accumulés, nous n’aurons pas beaucoup manqué de ces paysages sublimes qu’offre notre pays.
En ajoutant à ces incontournables ce que le goût de mon épouse pour les voies difficiles, voire sans-issue, nous a apporté. Sinon, comment aurions-nous goûté au miel de La Pallud sur Verdon ou aux gâteaux de Monastier sur Gazeille ?
Les grandes soutes qui pénalisent si fort notre lit trop haut sont quand même bien commodes pour ramener notre butin de pommes en octobre. Mais le camping-car est surtout un fameux porte-vélo. Pas une seule randonnée sans le vélo au derrière. Bien pratique un engin qui nous met le pied à la pédale au 1er km du Tourmalet.
Malgré un moteur diésel à l’index, nos engins peuvent se vanter de 19 ans de bons et loyaux services, comme on dit. Ce sont les patrons qui ont failli. Dans un match nul, lui en encastrant la casquette dans l’auvent d’un abri, elle en caressant trop amoureusement un mur des Grands Goulets.
La liste des bonheurs due aux camping-cars serait infinie. Ce qu’ont pensé tous ceux qui ont adopté ce mode de locomotion. Au point qu’il y en a trop sur les routes. Ce qui avait freiné mon envie au début, à en suggérer qu’on les interdise ls week-ends et les départs en vacances. Un vœu qui n’est pas prêt d’être exaucé !
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24/09/2019
Notre raid des patrimoines
Ce raid tardif en C-car était voué depuis longtemps à la contemplation du Mont-Blanc. On a contemplé la mythique montagne de face, de dos, de profil. Sous toutes les coutures, tel un mannequin virevoltant pour présenter tous les aspects de sa vêture. Le mannequin étant fixe, c’est nous qui avons tourné autour, du haut du Petit-Saint-Bernard à Courmayeur, en passant par Chamonix, toujours admiratifs.
Je comprends qu’on puisse aimer la Beauce et la chanter, tel Péguy. Mais la montagne facilite davantage le dithyrambe pour les modestes plumitifs. On se plait à imaginer les cohortes d’alpinistes, ou présumés tels, accomplissant ce rêve de la gravir. Cela semble moins fréquent en Beauce.
Ce que nous avions moins prévu : que ce raid soit la tournée du luxe italien. Cela commence à Courmayeur. Dans une station de montagne, on s’attend à rencontrer des randonneurs chaussés lourds et cordes autour du cou se réfugiant dans de modestes chalets. Ici, la moindre maison, au toit de lauzes et balcon fleuri, affiche le top de l’élégance italienne.
Installés dans ces habitats qui en jettent, les magasins sont à l’unisson. Pour illustrer, la carte du restaurant 5 * que mon épouse a voulu voir de plus près était pharaonique. Néanmoins, pour un éventuel en-cas, le majestueux spot proposait un sandwich, à 28€ quand même.
Même si les valdotains n’ont pas suivi la Savoie et Nice vers la France en 1860, ils ont gardé le français, bien commode pour nous. Avec l’élégance dont ils ne se départent jamais, ainsi que le démontrait notre hôte au « Petit bistrot ». Mon épouse garde un souvenir ébloui des italiens lors de son voyage de fin d’études à Rome. Il semble bien qu’il n’est pas complètement effacé.
On avait aussi prévu d’admirer les glaciers du Val Ferret. Même avec leur langue coupée, leur majesté nous sautait aux yeux. Dans un tel décor, il va sans dire qu’on ne va pas trouver à leurs pieds de quelconques bicoques. On retrouvait le luxe de la voisine Courmayeur. Juste une idée : un simple chalet affiché à l’agence à 4,5 millions d’euros. Notre accoutrement plus proche de celui des gens du nord de la Roumanie que de Venise était toléré, assimilé sans doute à celui d’un cuisinier ou d’une femme de ménage subsistant là. Il est clair pourtant que certains politiques italiens au verbe haut et peu châtié n’habitent pas là : ils feraient tâche !
Secoués par tant de luxe dans les paysages, les maisons et leurs hôtes, nous visions ensuite une détente. Bien trouvée à la Chartreuse du Reposoir. Journées du patrimoine que nous avions oubliées. A notre repos s’ajoutait la vision de modestes français venant se régaler, une fois l’an, des beautés de notre France.
17:42 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
13/02/2019
Souvenirs melés d'une 1ère incursion chez les yankees
Bien avant que nous ne réalisions avec mon fils le raid à vélo entre Montréal et New-York, j’avais fait ce voyage, à titre professionnel, et en avion. Ayant projeté une visite à ce même fils en coopération à Vancouver, nous avions fait halte à Montréal. En effet, en plein contrôle des changes, visiter une usine américaine me donnait droit à quelques dollars supplémentaires et au support logistique de l’entreprise.
Pour autant, dès le départ de Montréal, ça ne s’engageait pas au mieux. Le policier, malgré la réelle invitation de l’usine de Philadelphie, et avant les angoisses frontalières de Trump, persistait à en douter et a réussi à me faire rater mon avion. Puis grâce au zèle de cet homme, à La Gardia, le taxi collectif prévu était parti.
Parvenu quand même à Philadelphie, mon collègue m’attendait. Mais avant que nous ne puissions ’échanger sur nos pratiques respectives, nous devions sacrifier au rite de la présentation au directeur. Ce dernier, français, originaire de l’Ain, portant le même patronyme que moi, n’a pas laissé échapper un seul mot de français au cours de cette visite protocolaire.
Le collègue, non plus. Du moins, était-il dans sa langue. Dont il a usé pour me promener dans tous les méandres de son usine. Apparemment, et comme moi, plus à l’aise dans cette pérégrination que dans la lecture somnolente de dossiers sur son bureau.
Après ces échanges fatigants, surtout pour moi avec cette langue rarement pratiquée à si haute dose, il fallait sacrifier à un autre rite : l’invitation au restaurant. Et pour me montrer qu’à Philadelphie on est créatif, il avait choisi un lieu original : une bibliothèque où on mangeait! Pas beaucoup de souvenirs du menu, sinon l’entrée curieuse : des légumes genre brocoli ou navet, crus.
Décidé à me traiter en “guest-star, il m’avait réservé une chambre spacieuse dans l’Hyatt du lieu. Ce statut de vedette a atteint son apogée quand on est venu m’informer, au petit déjeuner, que “mon” chauffeur m’attendait. La dernière lampée de café quand même avalée, j’ai trouvé effectivement un chauffeur au pied d’une de ces fameuses limousines, grande comme un camion. Dans ce salon à roulettes, mon hôte, plus majordome que chauffeur, m’a proposé le journal du jour, des magazines et même des pickles à grignoter, non sans s’enquérir de l’air ou de la température.
Bien sûr, à l’aéroport, aucun souci pour embarquer vers Montréal. A l’époque déjà, il était plus facile de sortir des Etats-Unis que d’y entrer. Il était temps, après les délires de Philadelphie, que je retrouve mon épouse, la vie habituelle, même ponctuée de quelques sautes d’idées saugrenues. Et de reprendre le but du voyage, la visite vers le coopérant. Tellement coopératif qu’il s’était inscrit ce jour-là pour son 1er et unique Marathon. On allait pouvoir oublier les tonnes de neige emmenées sans le Saint-Laurent à Montréal, et s’énivrer des effluves du printemps exubérant de la Colombie Britannique.
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