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13/02/2019

Souvenirs melés d'une 1ère incursion chez les yankees

Bien avant que nous ne réalisions avec mon fils le raid à vélo entre Montréal et New-York, j’avais fait ce voyage, à titre professionnel, et en avion. Ayant projeté une visite à ce même fils en coopération à Vancouver, nous avions fait halte à Montréal. En effet, en plein contrôle des changes, visiter une usine américaine me donnait droit à quelques dollars supplémentaires et au support logistique de l’entreprise.

Pour autant, dès le départ de Montréal, ça ne s’engageait pas au mieux. Le policier, malgré la réelle invitation de l’usine de Philadelphie, et avant les angoisses frontalières de Trump, persistait à en douter et a réussi à me faire rater mon avion. Puis grâce au zèle de cet homme, à La Gardia, le taxi collectif prévu était parti.

Parvenu quand même à Philadelphie, mon collègue m’attendait. Mais avant que nous ne puissions ’échanger sur nos pratiques respectives, nous devions sacrifier au rite de la présentation au directeur. Ce dernier, français, originaire de l’Ain, portant le même patronyme que moi, n’a pas laissé échapper un seul mot de français au cours de cette visite protocolaire.

Le collègue, non plus. Du moins, était-il dans sa langue. Dont il a usé pour me promener dans tous les méandres de son usine. Apparemment, et comme moi, plus à l’aise dans cette pérégrination que dans la lecture somnolente de dossiers sur son bureau.

Après ces échanges fatigants, surtout pour moi avec cette langue rarement pratiquée à si haute dose, il fallait sacrifier à un autre rite : l’invitation au restaurant. Et pour me montrer qu’à Philadelphie on est créatif, il avait choisi un lieu original : une bibliothèque où on mangeait! Pas beaucoup de souvenirs du menu, sinon l’entrée curieuse : des légumes genre brocoli ou navet, crus.

Décidé à me traiter en “guest-star, il m’avait réservé une chambre spacieuse dans l’Hyatt du lieu. Ce statut de vedette a atteint son apogée quand on est venu m’informer, au petit déjeuner, que “mon” chauffeur m’attendait. La dernière lampée de café quand même avalée, j’ai trouvé effectivement un chauffeur au pied d’une de ces fameuses limousines,  grande comme un camion. Dans ce salon à roulettes, mon hôte, plus majordome que chauffeur, m’a proposé le journal du jour, des magazines et même des pickles à grignoter, non sans s’enquérir de l’air ou de la température.

Bien sûr, à l’aéroport, aucun souci pour embarquer vers Montréal. A l’époque déjà, il était plus facile de sortir des Etats-Unis que d’y entrer. Il était temps, après les délires de Philadelphie, que je retrouve mon épouse, la vie habituelle, même ponctuée de quelques sautes d’idées saugrenues.  Et de reprendre le but du voyage, la visite vers le coopérant. Tellement coopératif  qu’il s’était inscrit ce jour-là pour son 1er et unique Marathon. On allait pouvoir oublier les tonnes de neige emmenées sans le Saint-Laurent à Montréal, et s’énivrer des effluves du printemps exubérant de la Colombie Britannique.

16:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

11/10/2018

Vagabondage automnal

J’ai déja dans le passé tressé des couronnes à notre camping-car bien  aimé. Mais après la récente et plaisante balade en Ardèche, je suis contraint à de nouveaux dithyrambes. Pourtant, l’engin n’a pas toujours l’heur de plaire à tout le monde.

D’abord, il est lent et retarde les hordes vacancières toujours pressées d’arriver au but. Ensuite, apparenté aux camions dont il est cousin, il marche au gazoil et offense ainsi la planète chaque fois qu’il sort. Enfin, souvent conduit par des vieux, il a leur rythme hésitant et imprévu . Dont une embardée subite à gauche ou à droite, confirmée éventuellement par un clignotant une fois l’opération exécutée.

Malgré tout cela, j’aime bien notre camping-car. D’abord, il est notre 2ème maison avec chambre, salle de bains, “salon”. Là j’ai mis les guillemets parce que qualifier de salon l’espace réduit où tiennent à peine une table et 2 sièges, c’est très optimiste!

Et cette maison, elle a des roulettes. Ce qui me permet, escargot carrossé, d’emmener ma maison partout avec moi. Et de me poser devant des paysages magnifiques. Ainsi, le mois dernier, dans le Val Ferret, devant cette couronne de glaciers encadrant le Mont-Blanc.

Plus souvent encore, ce sont des paysages plus rustiques dont la valeur tient à leur simplicité et leur authenticité. C’est là qu’on rencontre des vrais gens, loin des flux touristiques, qui prennent leur temps à votre attention. Telle la boulangère de Saint-Remèze expliquant avec le sourire comment elle fait son pain et ses croissants pour aboutir à ce goût remarquable. On peut trouver là un ado à l’ancienne, exempt de la tyrannie du smartphone, racontant qu’il va à l’école à pied et qu’il ira l’an prochain à vélo, le lycée étant plus loin.

 Je ne réduirais pas le C-car à une fonction de porte-vélo, mais, c’est sûr, l’un ne voyage pas sans l’autre. Et sans ces deux là, comment aurais-je pu connaitre Valgaillette ou Saint-Julien- Molin-Molette ! 

10:04 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

13/07/2018

Une petite goulée de Vercors, en passant

 Enfin décidés à consommer un cadeau de Noël qui commençait à moisir, nous avons jeté notre dévolu sur le Vercors, à Chichilianne. Plus précisément dans son hameau de La Richardière. Lieu plein de souvenirs puisque c’est là que nous avons fait notre 1ère sortie avec notre 1er C-car.

Un souvenir qui s’estompe par la majesté du lieu. Nous sommes adossés en effet au Mont-Aiguille, cette énorme dent dont la position isolée attire forcément le regard. Presque tout le monde sait qu’il fut gravi une 1ère fois par le Capitaine de Ville sur ordre de son roi. On sait moins que le pilote de montagne Giraud a réussi à y poser son avion  en 1957. Y aurait-il chez ceux qui portent ce patronyme comme un gène d’audace et d’aventure ?

Toujours est-il que ma marcheuse habituelle, handicapée en ce moment a trouvé la force de parcourir plusieurs centaines de mètres sur ce chemin malaisé qui mène au Pas de l’Aiguille. Moins courageusement, j’ai refait le lendemain à vélo le Col de Menée. Encore un souvenir de la découverte des multiples possibilités qu’offrait Grenoble en y arrivant il y a 40 ans. En particulier, ce qu’on nommait « le tour du Vercors » : partis de Claix, grimpés à ce même col, puis Die, remontés au Col du Rousset pour le casse-croûte et finissant à Grenoble ce raid de 200  kms.

On se sent bien sur ce plateau calcaire, avec sa plante emblématique; le buis comme dans le Jura. On ne saurait manquer justement les buis taillés des Gorges des Gas. Elles nous ont offert une véritable oasis. Dans un renfoncement de la falaise, une léger glou-glou formait une vasque d’eau fraiche. C’est dire que le pique-nique fut royal et ma sieste une des meilleures « hors les murs ».

Sur le chemin du retour, on a croisé des hordes vacancières fonçant vers le sud. Et pas un regard sur le Vercors ! Les malheureux : ils ne savent pas ce qu’ils perdent !

 

 

 

08:51 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)