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10/09/2020

Voyage de noces

Privés du classique voyage de noces qui suit habituellement la cérémonie de mariage, nous nommions ainsi la semaine qu’on s’offrait au printemps, quand nos enfants n’ont plus eu besoin de notre attention quotidienne. C’est avec un semblable état d’esprit que nous venons de goûter, rien que pour nous, à une semaine de repos en C-car.

En l’occurrence, la mariée a failli ne pas être du voyage. En effet, à l’occasion d’un contact rugueux avec nos pavés, mon épouse s’est enrichie de plusieurs bobos plus ou moins sanguinolents. Elle ne casse pas ses os, garantis par une densitométrie positive, mais elle ne les fait pas fonctionner correctement. Les médecins lui décerneraient sans doute une densitométrie positive dysfonctionnelle.

Mais on ne la dompte pas si facilement et la sortie aura lieu comme d’habitude. conduite comprise. Pourtant, le 1er lacet du Col Saint-Jean, avec un poignet inopérant anéantit sa volonté. Plus tard, elle devra se hisser sur le lit haut perché avec 4 membres moteurs diminués. Occasion de lui décerner un nouveau certificat de courage largement mérité.

Notre camion nous menait à un de nos spots favoris : Biviers où nous attendait une surprise. C’est ce lieu qu’avait choisi le collège voisin pour y faire sa rentrée. Autour du plan d’eau, on mélangeait les classes et les gens par le biais d’un pique-nique en musique et divers exercices, dont une dictée commune en plein air.

C’était aussi le lieu du passage du Tour de France. Les élèves s’y sont rendus avec discipline dans les divers compartiments préparés pour eux. Les véhicules publicitaires les ont régalés de leurs produits où dominaient les porte-clés. Mais tout à la joie de cette manne, ils avaient l’applaudissement spontané.

Les adultes prennent habituellement ces publicités comme l’apéritif de la course. Mais à quelques kms du départ, en terrain plat, les coureurs formaient une sorte de fusée multicolore vite disparue. L’arrière-grand-mère retrouvait les gestes de l’enfance pour récupérer ce qu’on lui adressait. Grâce à elle, notre apéritif s’est enrichi de mini-saucissons et de biscuits peu appréciés par « Nutriscore ».

Ce dernier  (au sens temporel et non ultime) voyage de noces renforçait les liens d’un amour né il y a longtemps. Mais confortés d’une histoire commune déjà longue et  dense de chapitres plutôt riches.  

10:01 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)

03/06/2020

Il est bruyant (un peu), il pollue (moins qu'un avion), mais on l'aime

En procédant à la vérification du prochain contrôle technique de notre camping-car, j’ai eu une désagréable surprise : notre engin n’a pas 4, ni même 6 ans, comme je voulais le 

croire, mais 8 ans. Décidément, il n’y a pas que moi qui vieillit de plus en plus vite ! Dans la foulée des vérifications, je découvre que notre 1er camping-car date de 2OO1, soit 19 années de maison de vacances à roulettes.

Il nous aura fallu 3 specimens pour trouver la synthèse entre la longueur du véhicule et les équipements permanents. Encore, le lit du dernier oblige mon épouse à une escalade qui n’est plus de son âge. Il se chuchote donc un éventuel changement. A nos âges !

Ravis de leur engin, beaucoup de nos confrères ont opté pour des expéditions lointaines. Plus casaniers ou moins aventureux, nous ne connaitrons pas le Cercle Polaire et nous serons privés de le vue époustouflante sur les Lofoten. En revanche, en 173 bivouacs accumulés, nous n’aurons pas beaucoup manqué de ces paysages sublimes qu’offre notre pays.

En ajoutant à ces incontournables ce que le goût de mon épouse pour les voies difficiles, voire sans-issue, nous a apporté. Sinon, comment aurions-nous goûté au miel de La Pallud sur Verdon ou aux gâteaux de Monastier sur Gazeille ?

Les grandes soutes qui pénalisent si fort notre lit trop haut sont quand même bien commodes pour ramener notre butin de pommes en octobre. Mais le camping-car est surtout un fameux porte-vélo. Pas une seule randonnée sans le vélo au derrière. Bien pratique un engin qui nous met le pied à la pédale au 1er km du Tourmalet. 

Malgré un moteur diésel à l’index, nos engins peuvent se vanter de 19 ans de bons et loyaux services, comme on dit. Ce sont les patrons qui ont failli. Dans un match nul, lui en encastrant la casquette dans l’auvent d’un abri, elle en caressant trop amoureusement un mur des Grands Goulets.

La liste des bonheurs due aux camping-cars serait infinie. Ce qu’ont pensé tous ceux qui ont adopté ce mode de locomotion. Au point qu’il y en a trop sur les routes. Ce qui avait freiné mon envie au début, à en suggérer qu’on les interdise ls week-ends et les départs en vacances. Un vœu qui n’est pas prêt d’être exaucé !

 

17:11 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

24/09/2019

Notre raid des patrimoines

Ce raid tardif en C-car était voué depuis longtemps à la contemplation du Mont-Blanc. On a contemplé  la mythique montagne de face, de dos, de profil. Sous toutes les coutures, tel un mannequin virevoltant pour présenter tous les aspects de sa vêture. Le mannequin étant fixe, c’est nous qui avons tourné autour, du haut du Petit-Saint-Bernard à Courmayeur, en passant par Chamonix, toujours admiratifs.

Je comprends qu’on puisse aimer la Beauce et la chanter, tel Péguy. Mais la montagne facilite davantage le dithyrambe pour les modestes plumitifs. On se plait à imaginer les cohortes d’alpinistes, ou présumés tels, accomplissant ce rêve de la gravir. Cela semble moins fréquent en Beauce.

Ce que nous avions moins prévu : que ce raid  soit la tournée du luxe italien. Cela commence à Courmayeur. Dans une station de montagne, on s’attend à rencontrer des  randonneurs chaussés lourds et cordes autour du cou se réfugiant dans de modestes chalets. Ici, la moindre maison, au toit de lauzes et balcon fleuri, affiche le top de  l’élégance italienne.

Installés dans ces habitats qui en jettent, les magasins sont à l’unisson. Pour illustrer, la carte du restaurant 5 * que mon épouse a voulu voir de plus près était pharaonique. Néanmoins, pour un éventuel en-cas, le majestueux spot proposait un sandwich, à 28€ quand même.

Même si les valdotains n’ont pas suivi la Savoie et Nice vers la France en 1860, ils ont gardé le français, bien commode pour nous. Avec l’élégance dont ils ne se départent jamais, ainsi que le démontrait notre hôte au « Petit bistrot ». Mon épouse garde un souvenir ébloui des italiens lors de son voyage de fin d’études à Rome. Il semble bien qu’il n’est pas complètement effacé.

On avait aussi prévu d’admirer les glaciers du Val Ferret. Même avec leur langue coupée, leur majesté nous sautait aux yeux. Dans un tel décor, il va sans dire qu’on ne va pas trouver à leurs pieds de quelconques bicoques. On retrouvait le luxe de la voisine Courmayeur. Juste une idée : un simple chalet affiché à l’agence à 4,5 millions d’euros.  Notre accoutrement plus proche de celui des gens du nord de la Roumanie que de Venise était toléré, assimilé sans doute à celui d’un cuisinier ou d’une femme de ménage subsistant là. Il est clair pourtant que certains politiques italiens au verbe haut et peu châtié n’habitent pas là : ils feraient tâche !

Secoués par tant de luxe dans les paysages, les maisons et leurs hôtes, nous visions ensuite une détente. Bien trouvée à la Chartreuse du Reposoir. Journées du patrimoine que nous avions oubliées. A notre repos s’ajoutait la vision de modestes français venant se régaler, une fois l’an, des beautés de notre France.

17:42 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)