16/06/2018
L'Ardèche diverse
Notre randonnée ardéchoise en C-car sera sous le signe de la diversité. Et cela commence, l’Ardèche pour le coup n’y étant pour rien, par la variabilité des buts. Décidés pour le sud, on s’embarque finalement vers le nord. Il est vrai qu’on doit faire le détour par le magasin d’usine de Lafuma. J’aurais mauvaise grâce à m’en plaindre puisque j’en ai été le principal bénéficiaire.
La 1ère diversité nous est offerte par la météo. Partis pour fuir la chaleur, dès le 3ème jour on a la pluie et le froid des 1100 mètres de St-Bonnet le froid, le bien nommé, avant de retrouver du soleil. Le vent par contre ne nous aura pas quitté, à nous faire craindre de renverser le camion.
C’est la météo qui a sculpté ces paysages si variés. On passe des prairies d’élevage aux sapins drus des montagnes avant de retrouver des vignes proches de la vallée du Rhone. Ce relief mouvementé dessine des routes adaptées qui doivent se glisser dans les fonds de vallée ou tenir les crêtes, non sans quelques passages à faire frémir le co-pilote.
Les habitants sont comme le relief. Retranchés derrière leur rideaux, blottis sans doute près du feu dans le froid Mézilhac, on s’ouvre aux passants à Burdignes qu’on conseille sur les divers possibles. A St-Bonnet, une boutique d’objets en laine ou en bois, garantis naturels, nous offre, en plus de la chaleur du poêle, celle de la maitresse de maison. L’accueil qui nous est fait est à l’unisson. On est dorloté dans ce même St-Bonnet par une aire avec terrasse et table privées, en bois naturellement, alors qu’on stationne à Vernoux sous le panneau « interdit aux camping-cars ».
L’Ardèche offre aussi un patchwork de ses divers visiteurs. On voit des cyclistes tester les cols avec l’espoir de figurer en bonne place, la semaine prochaine, dans la fameuse « Ardéchoise ». Des moins jeunes déchiffrent les menus des restaurants. J’ai même vu de près des belges dont j’ai écorné la voiture.
Et tout ce monde va se retrouver dans la « Maison Jean Ferrat », émus et nostalgiques de cette figure qu’on n’oublie pas. Près de moi, une octogénaire déambule en chantonnant « aimer à perdre la raison ». Un lieu vraiment inspirant, où on boit des yeux ce qui nous entoure, et s’il n’y avait qu’un vers à l’esprit : « Que la montagne est belle »
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31/05/2018
Notre dure campagne jurassienne
Les voyages forment la jeunesse, dit-on, et on pourrait ajouter : et déglinguent la vieillesse. C’est du moins ce qui me vient à l’esprit au retour de notre campagne jurassienne où nous devions retrouver mes collègues de classe. Par référence sans doute à notre passé, on nous a servi aux repas un infâme brouet digne de nos plus mauvais souvenirs de pension.
Dans cette atmosphère de carême, où on nous donnait à voir notre avenir de futurs décatis (mais le pire n’est pas toujours sûr), il manquait l’indispensable exhausteur d’ambiance des réunions de groupe, le « chauffeur de salle ». Et ce n’est pas notre ami, ex-prof de fac et surtout bisontin , même s’il nous a épargné sa 7ième ou 8ième édition de son « Victor Hugo », qui pouvait en tenir lieu.
Restait le beau-frère parisien-jurassien qui ne manque jamais de passer chez notre condisciple viticulteur à Château-Chalon et de nous régaler d’un « Côtes du Jura » somptueux. Les 2 autres beaux-frères qui allaient suivre à Dole, puis Besançon, avaient prévu aussi l’excellence sur ce terrain.
Pour être justes, il faut dire que leurs femmes, nos sœurs, s’étaient surpassées dans les mets offerts. Et nous voguions, hôtes tout dorlotés, dans une ambiance particulièrement chaleureuse et pleine d’attentions.
Je suspecte malgré tout, dans ce Jura aimé, un virus agressif qui attaque ses autochtones ou ses transfuges. J’y ai ramassé une bonne crève qui me fera du profit encore quelques bons jours à Grenoble. Même les balades à Dole ou dans la montagne de Bregille, pourtant agréables, n’ont pu lutter contre cet ennemi sournois.
Et pourtant, même si c’est le prix à en payer, je ne suis pas prêt à renoncer à ces passages dans « la mère-patrie ».
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03/02/2018
"Rendez-vous en terre inconnue"
Ce titre emprunté à une série TV n’est pas complètement approprié puisqu’en matière de terre inconnue, nous devons nous rendre à Cogne en vallée d’Aoste. Notre C.car s’y est déjà posé à 2 reprises à notre grande satisfaction. La part d’inconnu réside dans le fait que nous partons, en hiver cette fois, et pour un séjour de ski de fond.
Dans mes souvenirs d’été, des sommets frôlant les 4000 mètres enserrent une large vallée où la pratique de notre sport devrait être assez « cool ». Pour l’instant, c’est la petite fébrilité des veilles de départ qui domine : ne rien oublier, prendre le juste nécessaire. Je suis bien aidé pour cela par la sorte de gros « post-it » établi pour nos raids à vélo de plusieurs semaines avec mon épouse ou mon fils. On y prévoyait, au gramme près, (on est à vélo) le nombre de chaussettes, de slips ou de plaques de Doliprane, pour parer même à l’imprévu.
Je peux en faire une lecture assez libre puisque les soutes du bus qui va nous convoyer sont nettement plus larges que nos antiques sacoches de vélo. Quant aux aléas physiques ou médicaux ils trouveront à se guérir dans un hôtel luxueux plus confortable que le gros m² de tente qui nous était alloué alors.
Restent toutefois les interrogations obligées : prendrai-je les skis de skating ou les classiques ? Avec la place qu’on a, pourquoi pas les 2 ? Devrai-je prévoir quelques menus en-cas « pour la route » ? Non, on ne part pas en Hongrie ou en Mongolie, mais en Italie, une référence gastronomique, qui devrait nous combler sur ce plan.
Prévoir quand même de quoi noter, car l’écrivain obligé de la randonnée, ce sera moi. Pas trop de soucis pour les sujets : il y aura forcément la soirée « inoubliable ». Et je vois déjà l’hurluberlu de service qui a oublié ses gants, voire ses skis, au moment du départ. Il suffira de relater tout cela avec l’humour enjoué qui fera sourire les copains sans faire pleurer le héros du jour.
Quand il n’y a plus qu’à mettre le réveil pour ne pas rater le départ, on peut se laisser glisser sans remord dans les bras de Morphée après de telles veillées d’armes rondement menées.
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