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06/12/2025

Dans quelle sorte d'humanité allons-nous vivre

Chaque nouvelle saison nous apporte son lot de p’tits nouveaux à la radio comme au tennis. Sans être à l’affut en attendant de voir trébucher les jeunes pousses, j’ai été choqué d’entendre ce propos. Relatant un accident lourd de 4 morts, l’auteur a ajouté : « dont deux pas trop âgés ». On entendait dans le ton le manque total d’intérêt vis-à-vis des 2 qui n’avaient pas la chance d’être pas trop âgés. Après le laisser- aller dans les mots et la syntaxe, on le trouverait aussi dans les idées. On était pourtant à la radio et pas, comme le disait un retraité-expert des ondes à la vacuité de la télé.

Ne croyez pas qu’en nonagénaire confirmé j’éprouve une sympathie particulière à l’égard des 2 très âgés. Ce qui me chagrine c’est une sorte de banalisation de la mort réduite à un fait-divers parmi les autres. Les jeunes assassinés à Marseille, ou ailleurs, ne sont plus qu’un objet statistique de comparaison avec l’année précédente. On explique « narcotrafic », cette planète insaisissable sécrétant quelques effets indésirables comme les boutons ou la diarrhée d’un médicament.

On est prêt à avaler sans sourciller le récit des tués partout dans le monde. Agrémentés, si j’ose dire, de commentaires fatigués sur la désinvolture des assassins. On nous promène avec le super-bouffon envoyé par le bouffon de Washington parti causer un peu avec Poutine qui en ricane mais ne manque pas d’envoyer ses drones et ses missiles sur l’Ukraine.

Décidément Trump n’a pas de chance avec ses plans de paix. Netanyahu demande à son Président de le gracier de ses procès pour conduire l’esprit plus libre ce qu’il appelle sa guerre, en réalité l’éradication de la Palestine et de ses habitants. Un zeste de conscience lui dit que ce génocide ne plait pas bien au reste de la planète. Pour le cacher il interdit la présence des journalistes dans Gaza ou tue ceux qui s’y trouvent, souvent palestiniens (200 à ce jour). Netanyahu avait besoin du parti religieux pour boucler sa coalition, soutien ferme des « craignants Dieu » dispensés de service militaire. Les religions sont loin d’être exemplaires. On se demande quand même de quelle sorte de religion se réclament ces religieux co-assassins.  

Les jeunes parents français se désolent de jeter leurs enfants dans ce monde cabossé. D’autres d’ailleurs s’abstiennent d’en faire. Qu’ils se rassurent. Si imparfaits qu’ils soient, ils n’ont pas semé la haine, qui ne manquera pas d’éclore, chez les enfants palestiniens qui ont vu leur père, leur frère, assassinés sous leur tente ou dans les transferts obligés du Nord au Sud ou l’inverse par une bombe pas même aveugle. 

09:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (3)

29/11/2025

Faut pas avaler tout ce que propose l'oncle Sam

J’avais été un peu court la semaine dernière en mentionnant  comme seul emprunt aux américains le langage informatique. En réalité, outre le franglais dont ils ne sont que partiellement responsables, ils nous offrent, sans droits de douane, quelques-unes de leurs manies originales.

On a donc ainsi fêté Halloween. A l’origine il s’agissait de se déguiser pour faire peur aux revenants et à l’occasion de faire la quête. On ne s’inquiète plus des revenants mais il reste la quête. C’est ainsi qu’on lâche dans les rues des gamins, pas vraiment privés de sucre, qui mendient des bonbons pour essayer quelques heures les recettes des futurs obèses américains.

A grand fracas de pub est arrivé le Black Friday. Singulier inapproprié puisqu’il faut comprendre que ça dure d’un vendredi au vendredi suivant. Mon petit-fils m’assure qu’une loi interdit qu’on monte les prix avant pour offrir ensuite les remises mirobolantes. La loi a dû profiter à ce couple qui patientait depuis des mois pour s’acheter un lit où on peut dormir et pouvoir ranger les sacs de couchage.

A côté de cet achat ô combien raisonné, une myriade de clients sans besoins particuliers s’est jetée sur les boutiques au nom de c’est pas cher. Ils achètent un T-shirt à 4 sous qu’ils mettront une fois avant d’aller grossir la pile des vêtements oubliés dans l’armoire. Et pas même  une pensée pour les pakistanaises ou les chinoises qui ont travaillé de longues journées pour faire ça avec un salaire de misère.

Le hot-dog et le hamburger ont envahi Mac-Do et consorts. Ils réjouissent les petits budgets que les écoles hôtelières n’ont pas ouvert à la gastronomie   Les palais allergiques à ces sortes de nourriture avalent le dimanche vers 11 H le brunch là où le muffin est acceptable. Sans oublier de déployer le Times ou le Guardian pour éviter la confusion avec la piétaille.

Je connais un Président qui n’a pas du fêter Thanksgiving, le jour où tombait  l’habituel ultimatum de Trump, celui de son « plan de paix » confectionné dans son dos et copiant les exigences du kremlin. A défaut de suivre les tergiversations internationales du président américain, même l’O.N.U  ne le peut, on pourrait espérer un refus des frasques vicieuses de ce mâle dominant à la maison.

Ce sont les femmes qui ont d’abord réagi.  Particulièrement cette élue républicaine de Géorgie. Non contente de démissionner de la Chambre des Représentants, elle expose, avec d’autres femmes, les photos des victimes sur les marches du Capitole. Souhaitons qu’elles enrôlent des mâles normaux. De ceux par exemple rencontrés dans notre périple à vélo dans les méandres de la Côte Est, courtois, prévenants. Revenu des préventions en vigueur, j’avais écrit dans la Revue des bourlingueurs internationaux à vélo pour les inciter à ne pas bouder les U.S.A. Ils le pourraient probablement encore aujourd’hui.  

09:22 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

22/11/2025

"Faut pas parler aux cons, ça les instruit" (M. Audiard)

J’aurais dû m’énerver à la dernière bourde de la télé publique. Elle a présenté en 40 secondes le décès de Xavier Emmanuelli  et en 4 minutes « la marche des teckels » au Champ de Mars. En fait cela m’a fait plaindre les animaux. Pas seulement les teckels contraints à ce défilé de mode ridicule. Mais tous les animaux  limités dans leur expression. Bien sûr ce malinois qui  aboie derrière sa grille me dit son agressivité. Ou ma chatte et ses yeux doux qui réclament une caresse. Mais il leur manque le  langage des mots.

Les humains le possèdent, un avantage et une responsabilité. On ne dispose que d’un verbe pour dire j’aime les tomates et j’aime ma femme. Et ça se décline. J’aime les fleurs de crocus, les 1ères du printemps et j’aime les couplets de « Ma France » chanté par Ferrat. On manque vraiment  de mots.

Les japonais et les chinois, avec un seul signe déclinent des sens différents selon le ton mis. Faute de mots, on a préféré faire des emprunts. On a renoncé à franciser les termes informatiques donnés par les inventeurs américains. Le domaine médical était heureux de trouver  chez les grecs logos (la parole) et scopein (observer) pour les terminaisons en -logue ou en -scopie.

La France qui se voit en temple de la gastronomie s’est beaucoup servie chez les voisins. La paella des espagnols ou la pizza des italiens et la culture du rituel qui va avec. De l’autre côté de la Méditerranée nous vient l’excellent couscous algérien, battu quand même, on l’a goûté l’an dernier avec mon fils par le Kabyle. Pas de discussion pour le tajine marocain.

Le choix des mots devient difficile maintenant que la guerre se fait par la communication. On n’est pas dupe des commentaires entortillés de Netanyahu après qu’il a bombardé un hôpital. Il est moins aisé de percer les mots sournois des influenceurs qui grignotent la démocratie. Par métier les diplomates naviguent dans les mots qui parlent sans fâcher.

Avec quel soin doit-on choisir ses mots dans le domaine du mental. Les psys n’ont que des mots pour comprendre ce qui fonctionne mal dans ce cerveau devant eux  et trouver de quoi le réparer. Quelque soient les écoles, elles préconisent de privilégier l’écoute à la parole.

A 2, en groupe, ou plus encore, la parole est précieuse. Dans ce monde brinqueballé, il manque une grande voix comme on en a connu avec Simone Veil ou Badinter. On n’a que ces gens qui, parce qu’ils sont riches, nous déversent leurs phrases vulgaires, injurieuses, bref, lamentables.

Sans me référer à quelque école, je préfère souvent me taire. Soit mon statut social d’ancien cadre, d’homme, de retraité aisé va bloquer la compréhension de mon interlocuteur. Soit, dans un débat je sens la phrase qui apaiserait sans la trouver et je me tais pour ne pas ajouter à la confusion. Suis-je assez précautionneux dans les mots que j’emploie ? Question ! On me dit que « l’ouvrage » de Bardella fait un tabac.

09:24 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)