17/08/2017
Ne me parlez plus de Neymar
Cette arrivée tonitruante à tous les échos me rappelle de mauvais souvenirs de cours de récréation. Lorsque un grand, poussé plus vite que les autres, souvent cancre par ailleurs, profitait de sa force pour terroriser les plus petits que lui, c’est-à-dire tous les autres à l’exception de sa cour. Car le gros dur qui ne serait rien sans eux est toujours encollé de courtisans prêts à applaudir ses « exploits ».
Et c’est ainsi que l’infatué PSG, et ses 550 millions de budget, est allé écraser, sans honte aucune, le minuscule Guingamp (29 millions de budget) Et l’ineffable Neymar a marqué un but ! A 220 millions le transfert, c’était bien le moins !
Sous les yeux ébahis de supporters, même de Guingamp, quasi reconnaissants aux dieux d’avoir pu contempler l’astre étincelant. Je revois ce gamin, 10 à 12 ans, bouleversé : « j’étais au bord du stade, je l’ai vu de près ». Je me demandais s’il y avait longtemps qu’il avait vu ses participes passés ou le pluriel de festival, et s’il y avait mis autant de ferveur.
Moi, j’ai vu du Neymar : 15 jours de medias avant l’ arrivée de la star, une semaine pour avoir posé le pied sur notre sol, et encore une semaine de commentaires sur le 1er match. Pour peu qu’il nous fasse un pet de travers, c’est une resucée de 10 à 15 jours qui nous attendent, reléguant à quelques timides secondes les feux de forêt ou les morts au Burkina Fasso.
Ce qui fait que Neymar j’en ai ras la casquette. Si on continue de me brouiller les oreilles avec lui, je me sens l’envie de lui appuyer le nez dans la mare aux canards pleine de boue. En fait, je ne le ferai pas. D’abord pour éviter les cris des 15000 « imbéciles heureux » qui ont acheté le maillot Neymar à 155€. Surtout parce que l’offense faite au dieu vivant me vaudrait la prison, une peine plus lourde que celle du chauffard qui renverse un cycliste. Conclusio abominabilis !
10:13 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
11/08/2017
"quand l'heure de la retraite sonne" (J.Ferrat)
J’aimerais traiter aujourd’hui d’un sujet qui m’est cher : le retraité. Lui redonner des couleurs, d’une certaine manière le réhabiliter. Lui qui est victime au pire d’indifférence et plus souvent d’acrimonie.
Il partage déjà une double peine : retraité et souvent vieux. On a beau décorer ce dernier de divers ersazts : sénior, ancien, ils masquent mal la sorte de morgue dans laquelle on les tient, l’un et l’autre.
Une légende classe volontiers le retraité parmi les riches. Ce qui est excessif. Ce n’est pas avec une modeste retraite, épisodiquement revalorisée par maigres touchettes qu’il peut prétendre à la fortune. En réalité, s’il parait aisé, c’est qu’il dépense moins. Souvent dispensé de loyer, il économise maintenant sa carte de transport. Et ceux qui allaient au travail à vélo s’égaient maintenant avec leur machine sur des chemins buissonniers.
C’est encore cette même légende qui en fait des contribuables évidents. Faute de s’en prendre à un salaire disparu, on mord dans leur CSG qu’on croit florissante. En outre même râleurs, isolés, ils ne bousculent pas les gouvernements.
On ne rend pas suffisamment grâce à ces acteurs économiques de 1ère importance. Déjà, en laissant leur place, ils créent un emploi. En outre, qui d’autre, dans les jours de semaine, irait remplir les cars de joyeux lurons partant notamment vers de bruyantes ripailles.
On ne devrait pas discriminer le retraité. Beaucoup en rêvent déjà dans leur vie professionnelle. Certains même anticipent le statut et observent quelque retrait dans leur activité. Des mauvaises langues ne manqueront pas de citer à ce propos les fonctionnaires. Pour moi qui fréquente assez souvent les hôpitaux, que deviendrais-je si on me privait des soins attentifs et permanents des aide-soignantes et infirmières qui m’y dorlotent.
09:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
05/08/2017
"Panem et circenses"
Radios et télés viennent de décréter la liesse générale : Paris (la France ?) obtient les J.O. de 2024. J’ai plutôt envie de bouder cette liesse obligée parce que les arguments en leur faveur sont viciés (et vicieux).
Commençons par le budget réputé modeste : 6 milliards quand même. Comme nous, français, on est plus malins que les autres, on va les tenir les 6 milliards. Je ne vois pas bien pourquoi quand les londoniens, partis de 5 milliards ont fini à 15, pour ne pas parler de Rio ou de Pekin. Quand bien même on les tiendrait les 6 milliards, Paris (et la France) ont tant d’argent que cela à dépenser ?
L’autre argument-choc : on va créer des emplois. Probable en effet qu’on en crée pour les préparatifs, mais après ? On ne va pas garder des gens à continuer de préparer un évènement qui a eu lieu. Quant aux finances des collectivités, asséchées par l’évènement, elles n’auront plus, pour longtemps, de quoi créer quoi que ce soit.
Reste le formidable enthousiasme généralisé. Pour ceux qui trempent dedans, c’est probable. Mais une fois qu’on a assisté à la enième médaille de T.Riner et aux médailles manquées par les autres ( les français, imbattables dans les matchs amicaux, ont un coup de moins bien quand arrivent les épreuves internationales), le citoyen de base ne se lassera-t-il pas ?
C’était décidemment la semaine de la liesse généralisée. Radios et télés nous en ont remis une resucée pour un autre évènement de portée planétaire : Neymar arrive au P.S.G. moyennant 220 millions d’euros ! Par ces temps de disette, ce n’est plus seulement indécent (comme le sont souvent les facéties de ce foot pourri de fric), mais c’est révoltant.
Dans notre pays, où il y a encore beaucoup de gens qui ne sont pas sûrs de trouver leur pain d’ici la fin du mois, croit-on qu’on va leur faire manger ces jeux-là ?
Un peu hébété devant cette déferlante scandaleuse, je garde un petit espoir. Que nous arrive dans cette bouillasse d’immoralité un qu’on n’attendrait pas, une grande gueule : un Coluche ou l’abbé Pierre de 1953.
15:41 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (2)