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12/01/2018

Le retraité nouveau

J’avais commis récemment une ode au retraité moyen, heureux d’avoir eu un emploi, quand ils existaient, bien payé et qui pouvait s’acquitter de ses impôts, même pas allégés. Sans doute, empli de mes très nombreuses satisfactions d’ainé (ainé , c’est maintenant le mieux pour vieux, senior, etc..), j’avais été un tantinet optimiste.

En effet, ce retraité est dans un entre-deux semblable à un fond de vallée entre deux versants peu accessibles : d’un côté, le très grand âge et l’EHPAD à l’horizon, de l’autre, les actifs dont on n’a plus l’âge.

C’est sûr que notre retraité n’est pas pressé d’aborder le versant grand âge. Pas forcément celui des actifs pour autant : ce sont plutôt eux qui l’attirent à eux. Psychologiquement, ça se comprend, si papy est un peu des notres, cela retarde d’autant notre vieillesse. Pour en être sûrs, ces jeunes embarquent les ainés dans des défis parfois sportifs, plus souvent prosaïquement matériels.

Toutefois, quand le vieux retraité se prend  à y croire, la jeune génération a vite fait de lui rappeler qu’il n’a plus 20 ans , ni même 40. Ainsi, dans le bus, à la course vers le fauteuil libre, c’est toujours le jeune qui gagne. Si papy se voyait, sinon hyper, mais juste bien connecté, le soupir étouffé dans la bouche du junior, mis devant un « problème », dit à qui de droit : mon petit vieux, t’es toujours pas du siècle. Du moins, ces braves jeunes n’hésitent jamais à compléter les manques sur ce sujet.

Je crois vraiment que cette lenteur qui nous gagne au-delà des 70, 75, est un atout. Celui qui nous mène, à tous petits pas, se gardant de chaque versant, vers ce fond de vallée, si peu pressés d’y parvenir.

15:52 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

04/01/2018

Relache

Dans cette semaine où une grande partie des salariés était en vacances, je me suis octroyé une relâche. J’ai adopté le repos de la célèbre trêve des confiseurs. Une formule à des allures d’oxymore. Tellement, dans cette semaine, les confiseurs ne sont guère en repos. C’est même l’apogée de leur activité (et de leur chiffre d’affaires).

Ils y vont de bon cœur puisque les consommateurs réclament leur ration de libations gargantuesques pendant ces deux rituels réveillons.  Pour nous, le rituel a consisté en un rustique repas avec mon épouse. Rejoints pour la fête par notre fils et sa jambe empaquetée. A croire que c’est un tic de famille ces jambes périodiquement en panne.

On a quand même échangé des vœux, en l’occurrence de sérénité dont on a bien besoin. Quand on avait encore des partis politiques en forme, appartenir à l’un fournissait des cibles évidentes à critiquer dans celui d’en face. Depuis que Macron les a fait exposer, chacun critique tout le monde. L’idée très ancienne de déposer les armes dans une trêve d’une semaine serait bienvenue, et même au-delà d’une semaine.

Tant qu’à s’épanouir dans les vœux, je me souhaite à mon égard un peu de tolérance. Maintenant qu’on nous fait sentir qu’on est vieux, trop lent pour s’accorder avec le flux du siècle, trop discipliné pour les petits accommodements habituels, trop déconnecté pour distinguer une musique électro d’une death métal, bref passablement « out », qu’on me fasse remarquer ce décalage un peu gentiment  cette année me conviendrait assez.

Finalement, j’aimerais pour cette année garder une bonne forme sans pépins, avec assez d’énergie pour apporter du réconfort à mon épouse dans les épreuves que la vie ne manquera pas de lui fournir, et même, de temps à autre, lui ouvrir des horizons ensoleillés.

17:37 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

22/12/2017

"Il est né le divin"..argent. Et l'enfant se porte bien.

Vous aviez sans doute remarqué que « le p’tit Jesus » n’a plus tellement la cote. Il faut dire que ce pauvre bambin, couché dans une étable, juste réchauffé par un âne et un bœuf, ça ne fait pas le poids par rapport à la débauche d’euros dépensés dans cette folle semaine. On nous apprend qu’on a laissé 44 millions dans les magasins en un seul jour.

Les vieux laïcards peuvent se réjouir d’avoir fait oublier la tradition chrétienne dont Noël  célébrait la naissance du christ. Mais ils n’ont vraiment pas tué le rituel des libations gargantuesques de cette fête. M’échinant ce matin sur mon vélo dans la salle de sport, mon oreille percevait du vélo d’à côté que le gratin aux cardons était mieux que la dinde aux marrons et qu’on n’achète surtout pas son champagne à Lidl.

Et il n’est pas question non plus d’abandonner le rituel païen du 24 décembre . D’abord la messe de minuit pour entendre tel ténor entonner le « minuit chrétiens » ou « Il est né le divin enfant » de notre ancienne campagne. Tel le rituel jumeau du 31 où le passage au « Crazy Horses », à la place de la messe, sera le piment du réveillon.

Notre époque qui raffole des symboles aurait pu se dire qu’un enfant dans une crèche pouvait faire penser à tous les sans-abris couchés dans la rue, sans même  un âne ou un bœuf pour les réchauffer. Ce que voyant, un politique un peu humaniste pourrait proposer qu’on majore de 2 points la TVA de cette débandade d’euros. ET avec les millions récoltés de ce supplément, on aurait construit quelques hébergements d’urgence !

En écrivant cette drôle d’idée, je lui vois peu d’avenir. Même humaniste, notre politique ne se fera pas entendre dans ce monde où l’argent a pris le pouvoir. Juste un minuscule exemple pour illustrer. Dans cette semaine, les filles ont gagné le championnat du monde de Hand-ball. Et aucune retransmission télé de l’évènement tandis que la même télé en faisait des tonnes sur les richissimes  footeux de Lyon accrochés par Marseille. Mais, j’oubliais, ce ne sont que des femmes !     

14:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)